Archive jusqu'au 22/avril/2007-2

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2007: Commentaires Avril 2007: Archive jusqu'au 22/avril/2007-2
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Girelle (Girelle) le dimanche 22 avril 2007 - 13h17:

Lapid, J'ajoute que pour moi l'intérêt d'Israel fait partie de l'intérêt de la France, du monde occidental et de l'humanité. C'est pour moi une évidence.

C'est pourquoi j'élimine d'abord les candidats qui n'auraient pas cela en tête.

Parmi ceux qui restent j'élimine ceux qui pourraient exacerber des tendances antisémites et racistes ou qui pourraient porter atteinte à la laïcité ce qui serait plus que préjudiciable à mon pays.

Comme tous les thèmes de politique intérieure sont traités, je garde celui qui me parait être le plus astucieux et le plus crédible dans ses propositions.

En ce qui concerne les cabinets ministériels proche de Villepin, je partage votre avis.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le dimanche 22 avril 2007 - 13h09:

Pour les harissiens intéressés par la persécution des juifs de Belgique durant l'occupation nazie, voici quelques références :

http://www.haaretz.com/hasen/spages/833146.html

http://www.liberation.fr/actualite/monde/235371.FR.php

http://www.guysen.com/print.php?sid=3101

Un rapport récent :
La Belgique docile
Les autorités belges et la persécution des Juifs en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale pour le compte du Gouvernement fédéral et à la demande du Sénat de Belgique, 2004-2007.

http://66.102.9.104/search?q=cache:4612bU2w_FwJ:www.cegesoma.be/rapport_final_Intro_Conclusion.pdf+La+Belgique+docile+cegesoma&hl=fr&ct=clnk&cd=2&gl=fr
Il y a aussi l'article
"Un rapport établit le rôle de l'Etat belge dans la déportation des juifs
LE MONDE | 15.02.07 ", mais il n'est plus accessible sur le site du journal.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Henri (Henri) le dimanche 22 avril 2007 - 13h00:

Girelle chalom,

Mr Lapid vit pres de quarante ans en Israel, Je trouve normal que son vote penchera beaucoup plus vers le candidat le plus proche d'Israel.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Girelle (Girelle) le dimanche 22 avril 2007 - 11h50:

Merci Viviane de ce post très intéressant sur les enfants de l'ombre.

Il m'intéresse à double titre: d'abord pour un ami, pasteur à Nice qui ne connait pas ses origines exactes, ni son age précis mais dont les souvenirs se rapportent à cette histoire.

Nous sommes dimanche, je le joindrai demain pour lui demander s'il était au courant de cette rencontre.

Ensuite parce que ma mère a fait partie d'un de ces réseaux en France.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Cacouboulou (Cacouboulou) le dimanche 22 avril 2007 - 11h50:

Bravo de votre franchise, que je sache les Français de suisse, votent en Suisse dans les lieux habilités par les différents consulats de France.

Pour ce qui est de votre question, si Bayrou arrive au second tour, il est pratiquement sur de gagner, s'il n'y arrive pas, ce sont ses électeurs qui prendront individuellement leur décision.

C'est ce que l'on appelle la démocratie, car personne, n'est propriétaire de ces voix.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Girelle (Girelle) le dimanche 22 avril 2007 - 11h31:

Lapid, en ce qui vous concerne, comme en ce qui concerne certains intervenants de ce site, parfaitement au fait des problèmes qui se posent à la France, je ne doute absolument pas que vous votiez en connaissance de cause, et en fonction de ces difficultés, même si je ne partage pas votre analyse, je vis en démocratie avant tout et je respecte votre choix.

Je me permets de ne pas respecter le choix de ceux qui considèrent que leur bulletin de vote français est destiné à servir uniquement Israel, et cela n'est qu'une considération morale; cela, en effet, pèsera peu sur le scrutin et le choix le plus impensable pour la France (Le Pen), l'est aussi pour Israel, alors rien n'est grave.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le dimanche 22 avril 2007 - 11h02:

Israël manque de candidats à l'immigration par PATRICK SAINT-PAUL - correspondant en Israel du quotidien Le Figaro - 21 avril 2007

"Selon le Bureau central des statistiques, quelque 19 267 nouveaux immigrants sont arrivés en Israël contre 21 168 l'année précédente.
Israël ne devrait accueillir que 14 400 nouveaux immigrants en 2007, alors qu'environ 20 000 citoyens quittent le pays chaque année.

L'«ALIYAH», la montée des juifs vers Israël, cherche un nouveau souffle. Pour la première fois depuis les années 1980, Israël est en panne d'immigrés. Selon les projections du Bureau central des statistiques israélien, davantage de citoyens quitteront l'État hébreu en 2007, que celui-ci n'accueillera de nouveaux arrivants. Depuis sa création en 1948, Israël a fait de l'immigration vers la terre promise une priorité nationale avec un objectif : préserver la majorité juive.

Amorcée avec le début de la seconde intifada, en septembre 2000, la chute a atteint un niveau critique l'année passée. Selon le Bureau central des statistiques, quelque 19 267 nouveaux immigrants sont arrivés en Israël contre 21 168 l'année précédente, alors qu'environ 20 000 citoyens quittent le pays chaque année. Les chiffres pour le premier trimestre de 2007 sont alarmants. Au rythme actuel, Israël accueillera seulement 14 400 nouveaux immigrants cette année, selon les projections. Si ces chiffres se vérifient, 5 000 personnes de plus auront quitté le pays.

L'État hébreu mal dirigé

Depuis 2003, lorsque l'intifada a atteint son pic de violence, le nombre de candidats au départ ne cesse d'augmenter alors que les nouveaux arrivants sont de moins en moins nombreux. La grande majorité de ceux qui quittent le pays sont de nouveaux immigrés ayant raté leur intégration en Israël. L'État hébreu n'a connu une immigration négative qu'à deux reprises depuis sa création : en 1974, après la guerre du Kippour, et en 1983 et 1984, en raison d'une très forte inflation.

Avec une croissance insolente de 5 % en dépit de la guerre au Liban, Israël affiche des indicateurs économiques au vert. Mais la chute de l'immigration et l'augmentation de l'émigration traduisent un malaise, qui s'est installé après la guerre au Liban. Les Israéliens sont de plus en plus nombreux à juger inéluctable une nouvelle confrontation avec le Hezbollah ou avec la Syrie. L'impuissance de la communauté internationale face à la montée du péril nucléaire iranien inquiète aussi les Israéliens, alors que le président Mahmoud Ahmadinejad ne cesse de répéter sa volonté d'« effacer Israël de la carte ».

Selon un sondage, réalisé à l'occasion de la fête nationale israélienne, un quart des Israéliens a envisagé de quitter le pays en 2006. Plus de 90 % des personnes interrogées jugent que l'État hébreu est mal dirigé et s'inquiètent du climat de corruption entourant la classe politique. La question du système éducatif israélien arrive en tête des préoccupations. Ainsi, 50 % de jeunes, âgés de 18 à 29 ans, ont envisagé de quitter Israël en 2006. « Le fait que la moitié des jeunes aient hésité à quitter Israël doit servir de sonnette d'alarme à tous ceux qui aiment l'État hébreu », estime la politologue Aliza Shenhar.

En 2005, Ariel Sharon s'était fixé pour objectif de faire venir en Israël un million de juifs dans les quinze prochaines années, pour consolider la majorité juive en Israël (5 300 000 juifs sur une population de 7 millions d'habitants). Celui-ci est loin d'être atteint. Après les vagues d'immigration massives en provenance du bloc soviétique dans les années 1970 et 1980, l'«aliyah» peine à trouver son second souffle. Israël considère la France comme son plus important réservoir d'immigrés potentiels en Europe, avec une communauté juive d'environ 600 000 personnes."

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Viviane (Viviane) le dimanche 22 avril 2007 - 09h11:

Article paru dans "L'écho d'Israël":
Colloque international des enfants cachés en Belgique pendant la Shoah.
Antoinette Brémond


"Notre histoire est très particulière. On nous appelait "les enfants de l’ombre", car nous n’avions pas de passé." Ainsi s’exprimait le professeur de médecine en neuropédiatrie, Shaul Harel, initiateur et président du colloque international réunissant du 15 au 19 avril à Jérusalem les enfants cachés en Belgique pendant la Shoah.

Plus de 6o ans après leur libération, les enfants cachés de Belgique, vivant en Israël en Belgique, ou ailleurs ont voulu se retrouver, renouer entre eux et honorer leurs bienfaiteurs, sans doute une dernière fois. Ce colloque a donc réuni les enfants survivants, des spécialistes de la Shoah et quelques rares participants de l’opération de sauvetage dont Andrée Geulen, juste parmi les nations, et honorée cette année par Yad Vashem, le jour du souvenir de la Shoah.

Entrer dans l’hôtel Dan Panorama, à Jérusalem, où a lieu ce colloque, c’est se trouver au milieu d’adultes qui, tout au plus profond, sont encore ces enfants cachés, contents de pouvoir "en parler" avec d’autres ayant vécu des expériences parallèles. Les plus jeunes, cachés dans les premières années de leur vie, ne se rappellent pas grand chose. Certains sont là pour rechercher des traces de ce passé. Sur un mur, un tableau d’affichage : "Je cherche des enfants cachés de telle date à telle date dans tel couvent." ou encore "Je cherche à retrouver contact avec telle famille dans tel village".
Comme me le disait Eli : "J’étais si petit quand j’ai été caché, transporté d’une famille à une autre, que je ne connais même pas mon histoire ! J’espère retrouver ici mon itinéraire d’enfant caché." Né en France, de parents belges, puis retourné en Belgique, ses parents ont été déportés à Malines puis à Auschwitz. Eli est parti à 9 ans en Israël avec "l’Alya des jeunes". Avec un groupe important d’enfants de Belgique, tous orphelins, rejoignant à Marseille un groupe d’enfants français, ils ont immigrés en Israël en 1949 et ont été accueillis dans un village d’enfants, Nitzanim, près d’Ashkelon . Puis ce fut le kibboutz. A cet âge, les enfants n’avaient qu’un désir : se mêler aux enfants israéliens, oublier leur passé, apprendre l’hébreux, bâtir leur vie......C’est tout dernièrement, lors d’un voyage scolaire à Auschwitz , que les enfants d’Eli ont appris......Pour Eli, venir à ce congrès, c’était un peu aller à la rencontre de son histoire.

Plusieurs films et conférences sont au programme permettant de mieux saisir cette histoire et sa répercussion sur les enfants cachés, puis sur la deuxième et troisième génération. Dans le film "comme si c’était hier" les enfants cachés-adultes nous racontent leur histoire. Les sauveteurs nous parlent du réseau clandestin de la résistance, ou de la raison si simple, leur semble-t-il, pour laquelle ils ont accueillis et caché des enfants juifs.

En Belgique des années noires, les allemands mènent, comme en France, une impitoyable chasse aux Juifs. Les familles sont déportées avec leurs enfants. Suite à une rafle, ne dizaine de femmes et deux hommes entreprennent en juillet 1942 de créer un réseau clandestin : Le Comité de défense des Juifs. Réalisant qu’ils ne pourront pas empêcher la déportation des adultes, ce comité s’organise pour sauver les enfants. Dans ce réseau, trois groupes : le premier va passer de famille en famille pour demander aux parents de leur laisser leurs enfants. Ils les cacheront dans une famille ou un institut non juif pour la durée de la guerre. Par mesure de sécurité, les parents ne pourront pas connaître le lieu où seront leurs enfants. Le deuxième groupe cherchaient ces familles ou institutions acceptant de cacher ces enfants. Le troisième groupe , le bureau, fabriquait de faux papiers, des tickets de rationnement et trouvaient de l’argent. Pour dissimuler les caches des enfants, le réseau avait mis en place en système complexe de 5 carnets secrets, chacun contenant des informations que ne renfermaient pas les autres, et seule la combinaison des cinq carnets pouvait révéler la cache, et permettre, plus tard, aux parents restés en vie de retrouver leurs enfants.

Andrée Geulen, l’une des responsable de ce Comité, était là, à ce congrès, avec ces carnets secrets et son témoignage de femme blonde aux yeux bleus, ayant pu souvent prendre des risques que ne pouvaient prendre ses collaboratrices juives. Certains participants au congrès ont pu, grâce à ces carnets , retrouver leurs parcours d’enfants. Andrée Geulen témoigne :"Parmi les militants de ce réseau, il y avait des Juifs et des non juifs. Plusieurs parmi ces derniers, sont aujourd’hui parmi les Justes des nations. Nous avions deux adresses. Les mères désirant cacher leurs enfants déposaient dans notre boîte des petits papiers avec leur adresse."

4259 enfants ont été déportés avec leurs parents. Parmi les 4000 enfants cachés entre 1942 et 1944, la plupart ont été sauvés, même si, comme partout, des dénonciateurs ont permis aux Allemands de trouver ces cachettes. 2790 de ces enfants sauvés sont orphelins après la Shoah. En 1961, 300 de ces enfants étaient encore chez leurs parents d’adoption.

En Belgique qui comptait environ 70 000 Juifs en 1940, la moitié des Juifs a été sauvée grâce à l’aide des non-Juifs. A Bruxelles, l’administration belge refusa catégoriquement d’obéir aux Allemands installés en Belgique depuis le 10 mai 1940. Refus de donner des listes de noms, des adresses, refus d’aller arrêter les Juifs etc. Pourquoi ? Leur réponse était claire : à cause du respect de la dignité de la personne humaine. Et grâce à cette non collaboration, seul un tiers des Juifs de cette ville ont été déportés. A Anvers, par contre, l’administration belge ayant " obéi " aux Allemands, les deux tiers de la population juive ont péri.

Après l’historien Maxime Steinberg, ce fut le psychologue Marcel Frydman qui parla des traumatismes de ces enfants cachés qui, le plus souvent, n’ont pas pu ou pas voulu parler. -" Nous n’étions que des enfants " ...c’était souvent là leur seul témoignage. Traumatismes dus à la peur , à la séparation brutale de la famille, à la perte d’identité, puisqu’ils devaient oublier leur origine juive et changer de nom. Ceux qui, après la guerre, ont voulu raconter se trouvaient souvent devant un mur : "Toi, tais-toi ! Tu as eu de la chance d’être sauvé !" Ou alors : " Eh oui, tu as passé la guerre à la campagne ". Personne ne voulait écouter ces petits.

En sortant, je rencontre un autre de ces enfants-cachés-grand-pères israéliens : "C’est dur d’entendre tout cela, on croyait l’avoir oublié, mais c’est comme si c’était hier ! Je crois que je ne resterai pas les quatre jours."

Sur les 200 à 250 participants, la majorité étaient des Israéliens d’origine belge. Pour permettre à la deuxième et la troisième génération, vivant également pat ricochets certains traumatismes, tout était en hébreux, en français et en anglais.

Dans le hall de l’hôtel Dan, deux stands : celui de l’Association des Originaires de Belgique ( O.B.I ), avec leur journal français-hébreux, " Le Lien ". Et celui du Musée juif de la Déportation et de la Résistance, construit à Malines ( Mechelen ) à l’emplacement de la caserne Dossin du camp de déportation. On pouvait y consulter des albums comprenant des milliers de photos des déportés, classés par ordre alphabétique. Beaucoup sont venus y chercher les photos de leurs proches disparus.

" Un rendez-vous unique ", disait Shaul Harel, lui-même caché à l’âge de 5 ans, " Se retrouver, se souvenir, transmettre aux générations suivante, pour mieux construire l’avenir. Car le passé EST le présent de l’avenir ".

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le dimanche 22 avril 2007 - 09h00:

VOTEZ PAR PROCURATION : Même si vous ne pouvez pas être là pour le premier ou le second tour, trouvez vite dans votre ville un ami ou simplement quelqu'un de la communauté et confiez lui votre voie. Mieux que de prendre le risque de donner par abstention une chance aux petits ambitieux qui sont déjà trop présents dans les sondages.

Il suffit de passer au Tribunal d'Instance ou au commissariat, avec un justificatif de l'absence, POUR INDIQUER LA PERSONNE DESIGNEE et C'EST TOUT. Tous les renseignements sont sur le site :

http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1604.xhtml,http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1604.xhtml

Cordial shalom à tous.


Colette

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le dimanche 22 avril 2007 - 07h35:

Une page se tourne (info # 012004/7) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Deux jours avant que ne se déroule le premier tour des présidentielles françaises, ce n’est pas simplement la curiosité ni notre francophonie qui nous font nous intéresser à leur actualité. A Metula, en effet, nous examinons, naturellement et avant toute autre considération, l’impact stratégique du choix du nouveau pensionnaire de l’Elysée sur la situation dans notre région. L’effet qu’aura le choix des Français sur l’état intérieur de leur pays nous interpelle certes à plusieurs titres, mais, alors qu’Israël subit des menaces directes et simultanées de la part de quatre entités régionales, il est normal que nous envisagions les élections tricolores à leur aune.

Encore n’est-ce pas parce que Paris serait une superpuissance mondiale qui fait – ou qui aurait les moyens de faire – la pluie et le beau temps au Proche-Orient. C’est, beaucoup plus pertinemment, parce qu’il n’est pas besoin d’être cette superpuissance pour faire augmenter l’instabilité endémique de notre région. La période chiraquienne a, malheureusement, démontré cette hypothèse tant et plus et au détriment constant d’Israël. Dans le spectre de l’histoire, les analystes qui nous succéderont feront probablement remonter les débuts de cette phase médiocre des relations entre les nations française et israélienne au retour du général De Gaulle aux affaires, dans le courant des années soixante.

C’est donc, en ce qui nous concerne, une ère relationnelle d’une quarantaine d’années qui va se clôturer d’ici au 29 avril. Ce qui nous permet d’avancer cette première conclusion tient en ce que, quel que soit le nouveau président qui sortira des urnes, il se produira invariablement une cassure avec la manière qu’avait le système chiraquien de regarder de ce côté-ci de la Méditerranée. En effet, les fameux réseaux, des époques gaullienne et post-gaullienne, qui ont dirigé l’Hexagone, sont à bout de souffle et leurs conceptions éculées, dans tous les domaines de la vie publique, ne sont plus capables d’assurer les besoins existentiels de la France.

Tous les candidats à l’Elysée reconnaissent, certes en posant des diagnostics et en proposant des remèdes qui restent fort différents, que la gestion de leur pays, concentrée dans les mains d’un souverain absolu élu démocratiquement, n’est pas à même de stopper la grande dégringolade dans laquelle elle l’a entraîné. On espère pour nos amis français que l’heureux élu ne sera pas frappé du vertige des altitudes lorsqu’il aura accédé au sommet de l’Etat. Qu’au moins, il se souviendra du danger qu’il y a à faire dépendre toute l’action étrangère de la France de la seule volonté – dans le cas de Jacques Chirac, des intérêts restreints – du président.

Peu intéressés, dans notre approche, par les dissemblances du clivage gauche-droite, toujours très fort à Paris, nous constaterons déjà, avec satisfaction, que les candidats principaux, Nicolas Sarkozy et François Bayrou, s’ils parviennent à leur fin, seront à l’origine d’un réajustement de la politique moyenne-orientale de la France. Derrière cette certitude se cachent plusieurs constatations ; la première d’entre elles est qu’ils n’ont personnellement pas participé aux différents bradages du poids international de la France, entrepris par Chirac, Barre, Giscard, Balladur, Mitterrand, Chevènement etc., contre les espèces sonnantes et trébuchantes des Saoudiens, fréquemment par l’entremise de Rafic Hariri, et, directement, des mains du dictateur pendu à Bagdad.

Dans le cas de Bayrou, ce fut parce qu’il n’a jamais été totalement adopté par les réseaux qui se partageaient l’oseille, quant à Sarkozy, c’est parce que les acheteurs de l’influence française l’ont toujours considéré comme un Juif, et que, pour cette raison, ils ne lui faisaient tout simplement pas confiance.

Aucun de ces candidats – pas plus que Ségolène Royal d’ailleurs – n’a vu son parcours entaché par les tractations ayant mené à la vente à Saddam Hussein d’une centrale nucléaire, appelée, à moyen terme, à lui procurer l’arme atomique. Ils n’ont pas non plus participé aux négociations très poussées, dont l’objectif consistait à remplacer les installations de Tamouz, après qu’elles eurent été détruites par notre armée de l’air. Cela fait aux candidats pas mal de lourdes casseroles en moins à traîner à leurs chausses et cela permet certainement d’envisager l’avenir plus sereinement.

D’autre part, aucun des trois grands candidats ne fait de fixation maladive contre Israël, et aucun n’est adepte de la théorie de la Parenthèse, généreusement dispensée dans les salons parisiens par le 1er ministre Dominique de Villepin, pas plus que des postures diplomatiques que cette théorie amène à prendre.

Sans vouloir heurter qui que ce soit, il nous apparaît tout de même que Madame Royal n’est pas à la hauteur de la tâche qu’elle brigue ; ce qui devrait servir de leçon à son compagnon pour les campagnes à venir : il y a des ambitions qu’on ne peut déléguer. Sur ces points, nous comprenons d’ailleurs le grand nombre de progressistes et d’intellectuels qui, dans leur refus de plébisciter une prétendante au demeurant un peu courte, ont préféré faire profile bas, ou même se ranger derrière les autres candidats.

Le risque Royal, pour Israël, c’est que, faute de posséder son sujet moyen-oriental sur le bout du doigt, si d’aventure la candidate socialiste était élue, elle laisserait le soin à la Rue arabe du Quai d’Orsay de continuer à tracer les priorités de la France dans notre région. C’est d’ailleurs la seule chance véritable pour ces diplomates de se maintenir en bloc. Ceci explique le soutien qu’ils vouent à la candidate socialiste, ou plutôt, l’animosité active avec laquelle ils fustigent les intentions de Bayrou et de Sarkozy. Notamment, contre le président de l’UMP, en mettant en garde, avec de Villepin, contre l’abandon des constantes de la politique étrangère française, et avec Fabius, d’aboyer que Sarko va asservir les intérêts de la France à ceux de la Maison Blanche. De fait, si la politique de Paris envers Washington devenait autre chose qu’une opposition systématique et irréfléchie, la France ne s’en portera que mieux. Discerner n’est pas s’asservir.

Sur le plan personnel, François Bayrou a démontré, à maintes reprises, ne serait-ce qu’en exprimant publiquement les bonnes choses qu’il pense du travail de notre agence, ses dispositions favorables à l’égard de la nation israélienne et rien, dans son parcours passé, ne permet de mettre en doute la sincérité de ses sentiments.

Quant à Nicolas Sarkozy, il ne s’époumone pas à tenter de dissimuler son ascendance juive, et, dans la réalité française de 2007, largement contaminée par l’effet environnemental des 40 ans dont j’ai déjà parlé, cela s’appelle prendre un risque politique. Inutile de le cacher à notre tour, nous avons été impressionnés, lorsque, dans son discours d’investiture à la candidature de l’UMP, il a mentionné avoir choisi sa destinée nationale lors d’une visite au musée de l’Holocauste à Jérusalem. Plus sensibilisés encore, sur le même créneau, en recevant les images de Nicolas Sarkozy, déposant une gerbe à Salonique, dont sa mère est originaire, sur le monument élevé en mémoire des déportés à Auschwitz. Chirac, un certain candidat de terroir, et toute une clique d’antisémites indécrottables ont raison de le craindre : si Sarko passe, il y aura beaucoup d’un Juif à la tête de l’Etat France. Après plusieurs très grands présidents du conseil, des dizaines de ministres juifs, ce serait une première mémorable à l’Elysée ; une première qu’on aurait tort de banaliser. Nous sommes ici de ceux qui n’entrevoient aucune incompatibilité entre la lignée d’Israël et la nationalité française. Depuis deux mille ans que la communauté juive sert sans faiblir les intérêts de la France, tout le monde aurait dû s’en apercevoir…

Mahmoud Abbas, quant à lui, a promis qu’une rue principale de Ramallah porterait le nom de Jacques Chirac de son vivant. C’est un geste exceptionnel, qui participe d’une logique opposée, celle qui prévaut actuellement. Durant la semaine écoulée, le porte-parole du Hamas a réaffirmé que l’objectif de son mouvement était inflexible et, qu’au prix de milliers d’autres Shahyds, si nécessaire, les Palestiniens "récupéreraient" "leur" terre de la rivière jusqu’à la mer. Le 1er ministre du gouvernement ayant autorité sur la Rue Chirac de Ramallah, Ismaïl Hanya, est le leader du Hamas.

L’Iran, dans le même temps, a affirmé être capable de "produire un nombre illimité de missiles pouvant frapper ses ennemis là où il le désirait". Selon le ministre actuel des Affaires Etrangères français, cet Iran serait un garant de la stabilité au Moyen-Orient. La France chiraquienne freine de ses quatre fers les décisions à l’ONU visant à appliquer au régime d’Ahmadinejad des sanctions plus efficaces. Paris s’oppose en outre officiellement – et dans tous les cas de figures – à envisager l’usage de la force afin de faire barrage au projet de nucléarisation à usage militaire de Téhéran.

La Syrie a fait savoir, toujours en cette semaine chargée, qu’elle envisageait de déclencher une guerre contre Israël pour récupérer le Golan. A Paris, où ces informations ne retiennent pas souvent l’attention des journalistes en place, on en est encore à se demander si, pour un despote arabe, c’est "une agression que de tenter de rentrer chez soi ?" [1].

Face à la côte libanaise, la Kriegsmarine de la république d’Allemagne remplit parfaitement la mission qu’elle a reçue de l’ONU. En exécution de la résolution 1701, elle empêche depuis des mois toute livraison d’armement destiné aux "milices libanaises". Non loin de là, au moins une fois par semaine, des chars Leclerc du contingent français des casques bleus pointent leurs canons en direction d’un objectif situé en Israël. Sauf la patience et la conduite responsable des militaires de Tsahal, cela ferait longtemps que l’une de ces provocations aurait dégénéré en carnage inutile.

Le contingent onusien, fort de quelque 13 000 hommes, a été dépêché dans la région l’été dernier, à la suite d’un forcing diplomatique hystérique, décidé par Jacques Chirac à Paris, et instrumenté par Dominique de Villepin à Manhattan, en vue de faire cesser la riposte militaire israélienne au Liban. Mais la milice du Hezbollah n’a pas été désarmée par les casques bleus. Ces derniers ne remplissent pas leur mandat leur commandant d’interdire la livraison d’armes et de munitions aux miliciens islamistes.

Israël a fourmi au Secrétaire général de l’ONU des prises de vues aériennes apportant la preuve que des armes et des munitions, en quantité, traversent quotidiennement la frontière libanaise en provenance d’Iran et de Syrie. Ces livraisons risquent d’entraîner une nouvelle guerre du Liban. Mais surtout, dans la situation insurrectionnelle qui prévaut à Beyrouth, entretenue par le Hezbollah fort de ses nouvelles dotations, aucun gouvernement démocratique libanais ne pourra durablement faire face à cette violation de la résolution 1701. La France, qui se déclare pourtant l’amie du Liban, ne s’associe pas aux efforts concrets visant à imposer son indépendance et sa souveraineté. A l’ONU, elle a, au contraire, mobilisé le Conseil de Sécurité afin de faire cesser le survol, à très haute altitude, de la frontière syro-libanaise par les avions israéliens. Paris n’a pas hésité à menacer, à plusieurs reprises, Jérusalem d’abattre ses appareils pour faire cesser ces survols. Jérusalem est passée outre ; sans cela, il n’existerait pas, aujourd’hui, de preuves tangibles du réarmement massif du Hezbollah.

Voici les raisons qui font qu’il n’est pas nécessaire d’être une superpuissance mondiale pour alimenter l’instabilité qui prévaut dans notre région et contribuer à mettre en danger la sécurité des habitants d’Israël. Voilà pourquoi ce qui va se passer en France, ces deux prochains week-ends, nous intéresse au plus haut point, et pas pour rassasier notre curiosité certaine de journalistes ni nos empathies envers les candidats. L’effondrement du système qui finit ne nous arrachera, vous l’aurez compris, aucune larme ; par contre, nous observerons, avec une dose d’optimisme prudent, l’éveil d’une nouvelle structure pour diriger la France. Une structure qui devra, avant tout, répondre aux besoins vitaux des Français, les premières victimes du bazar chiraquien.

Note :

[1] "Est-ce une agression que de tenter de rentrer chez soi ?", dixit Michel Jobert, ministre des Affaires Etrangères de Georges Pompidou, le jour du déclenchement de la Guerre de Kippour par l’Egypte et la Syrie, en 1973.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Toufiq (Toufiq) le dimanche 22 avril 2007 - 06h09:

Hai,c'est une these sur les maltaises ?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lu_Sur_Adra (Lu_Sur_Adra) le dimanche 22 avril 2007 - 00h58:

Pour lire ou relire en continuité tous les commentaires des harissiens parus dans ADRA sur l'élection présidentielle, on peut aller sur

http://harissa.com/forums/list.php?56

à la rubrique " Election Présidentielle 2007 "