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Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2007: Commentaires Mars 2007: Archive jusqu'au 19/mars/2007-3
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 15h24:

La Politique ambigue de la France au Proche Orient Claire Dana Picard - dimanche 18 mars 2007

"Galei Tsahal, la radio de l’armée, a publié dimanche matin une information qui laisse perplexe et révèle la politique ambiguë de la France au Proche-Orient. En effet, alors que Paris condamnait officiellement l’attitude d’Israël, lorsque la seconde guerre du Liban a éclaté, et dénonçait fermement ses attaques contre le Hezbollah, les autorités françaises auraient œuvré secrètement contre Damas"....Suite

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 15h08:

Bazooka,

Tres probablement, Robert Badinter votera pour Segolene Royal. On pourrait le deviner en ecoutant son interview sur LCI :

Robert Badinter Interview sur LCI le 19 Fevrier 2007

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 14h50:

Girelle,

Je vais essayer de repondre a tes questions :

PRISE de NOMS des JUIFS :

"Par le Décret de Bayonne du 28 juillet 1808, Napoléon imposa à tous les juifs de l' Empire de prendre un " nom définitif " !

Les Juifs étaient accusés d'avoir des noms changeants à chaque génération, ce qui ne permettait pas de retrouver des gens et encore moins de fixer les liens de parentés à l' intérieur d' une même famille et entre descendants et ascendants. En plus, il était interdit de prendre des noms hébraïques en tant que patronymes, mais également comme prénoms. Cependant on constatera que cette interdiction ne sera pas respectée. Les patronymes que les Juifs d' Europe occidental portent de nos jours ont ainsi été pris de façon définitive en 1808. De nombreux pays d' Europe, au-delà de l' Empire, prendront la même décision par la suite."......

Quelles seraient aujourd'hui nos reactions si on exigeait une "Prise de noms" (et prenoms) a consonance francaise?

CERTIFICATS de NON-USURE :

"De nombreux chrétiens se plaignaient d' être victimes de l' usure pratiquée par les juifs. Il est vrai qu' auparavant, lorsque les dettes vis à vis des juifs étaient devenus trop importantes, la solution utilisée était de les expulser de la cité, de la province ou même du pays. La dette s'annulait automatiquement, puisque le juif créancier avait disparu de l' horizon. C'est ce qui explique toutes les expulsions qu'on connues nos ancêtres à travers les siècles.".......

Pourquoi maintenir cette suspicion envers les juifs ? Emancipation teintee d'antisemitisme !

SERVICE MILITAIRE :

"A l'époque napoléonienne on n'était incorporé dans les armées que si on avait tiré un "mauvais numéro" lors de la conscription. Chaque appelé en puissance devait tirer un numéro, genre de loto, dont certains étaient dispensés de service militaire et d' autres devaient l'effectuer. Le "mauvais numéro" était celui qui vous obligeait d'aller à l'armée, le "bon numéro" vous en dispensait.

Par contre quand on avait tiré le "mauvais numéro" et lorsqu' on avait des moyens financiers relativement importants, il était possible de s'acheter un remplaçant, c'est à dire se faire remplacer contre monnaie sonnante et trébuchante par un conscrit dispensé du service armé - ayant tiré un "bon numéro" l'exemptant de service. Ceci à condition que le remplaçant fut dans le besoin, ou veuille guerroyer.

Ce procédé de remplacement était courant et les classes plus aisées en profitaient pour que leurs enfants n'aient pas à participer aux guerres de l' Empire. Ceci était la règle générale.

Toutefois, il était interdit aux juifs malchanceux de se faire remplacer ; ils devaient partir à la guerre . Finalement après de nombreuses demandes pour bénéficier des mêmes conditions que leurs concitoyens, et par mesure disons de "bienveillance", Napoléon 1er accepta que les conscrits juifs puissent se faire remplacer, à une seule condition : que le remplaçant fut juif !"

Avec ces restrictions, est-ce que le juif est considere comme un citoyen comme les autres ?

Mais cela n'empeche pas de considerer l'aspect positif de l'Emancipation des juifs par Napoleon 1er meme s'ilne faut pas oublier que son but essentiel etait d'accelerer l'assimilation des juifs.

Pour en savoir plus :

NAPOLEON et les JUIFS de l' EMPIRE
par Francis WEILL

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le lundi 19 mars 2007 - 14h01:

A propos d'eminents personnages, l'un/e d'entre vous saurait-il/elle si Robert Badinter a declare (officiellement ou officieusement) pour qui il allait voter ?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 13h18:

Cacouboulou,

Il faut comprendre que tout le monde ne possede pas ton erudition !

Tout simplement,j'ai voulu rappeler la position de De Gaulle envers les juifs, Israel et les Arabes car durant cette campagne presidentielle on fait reference trop souvent au General De Gaulle.
Mon opinion personnelle importe peu. A mon avis,il est plus interessant de presenter des avis eminents qui, bien que differents, permettent de se faire une idee du personnage.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 13h00:

Israël Archéologie : découverte du plus vieux village agricole au monde en Israël Par David Rosenfeld

"Une équipe de chercheurs israéliens déplace le berceau de la révolution agricole en Israël, il y a 12,500 ans.
Les professeurs Ofer Bar-Yosef (Harvard), Mordechai Kislev (Bar Ilan) ont en effet découvert une figue domestiquée, 10,500 ans avant JC. D’une part, cette découverte permet d’antérioriser de 1000 ans supplémentaires la domestication des plantes par les Hommes. D’autre part, cette plante a été découverte lors de fouilles archéologiques à Gilgal, près de Jéricho, au sein de la culture des Natufiens.

Il semblerait donc que selon les données archéologiques actuelles, le berceau de la révolution agricole ait été situé dans la vallée du Jourdain, entre Jérusalem, Jéricho et Qumran.
La ville biblique de Gilgal correspond à l’endroit où le peuple juif a pris pied après avoir traversé le Jourdain. C’est là aussi que Joshua circoncit les enfants d’Israël (Joshua 5:15)."

Source :

découverte du plus vieux village agricole au monde en Israël

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Cacouboulou (Cacouboulou) le lundi 19 mars 2007 - 12h34:

Mr. Lapid, et autres,,,

C'est très bien de publier les sujets qui vous passionnent, issus de sites bien connus, mais il serait bien plus intéressant, d'avoir votre commentaire personnel, le reste est bien trop anonyme,

Salutations sincères.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Girelle (Girelle) le lundi 19 mars 2007 - 11h37:

Lapid, je voudrais comprendre ce que vous trouvez "négatif" de la part de Napoléon:

"Napoléon a forcé les Juifs à normaliser leurs noms de famille (c'est-à-dire prendre un nom définitif)"
- n'était ce pas
a) une facilité d'état civil,
b) une façon d'intégrer les juifs dans la communauté nationale?

"mis en place un certificat de "non usure" pour autoriser les Juifs à pratiquer le commerce (qui donna lieu à de malheureuses dérives, certaines villes accusant gratuitement les juifs de pratiquer l'usure afin de les expulser)"
- Est ce que donner la possibilité aux juifs de pratiquer le commerce peut être considéré comme négatif? Qu'en ont pensé les juifs à l'époque?
Quant aux "malheureuses dérives", elles montrent qu'il y a une déperdition incroyable entre l'intention louable d'un dirigeant et sa réalisations sur le terrain.
Pouvez vous préciser quelles villes?

"instaura le service militaire obligatoire pour la communauté juive (le conscrit ne pouvait se faire remplacer que par un autre conscrit juif)."
- Là encore n'était ce pas la volonté de faire des juifs des citoyens comme les autres?

Quant à l'opportunisme, reconnaitre aux juifs des qualités de "moteur économique" me parait à la fois réaliste et élogieux.
L'Espagne, comme les autres pays dont les juifs ont été chassés en ont souffert, non?

Je ne viens pas ici défendre Napoléon, mais m'interroger: est ce que cela tient à mon caractère de trouver positif ce que d'autres ressentent comme négatif?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 11h53:

L'avis du Général de Gaulle sur les Arabes

"De Gaulle, il est vrai, ne tenait pas les Arabes en haute estime. Au journaliste américain Cyrus Sulzberger, il déclarait :
"Qu'est-ce que les Arabes ? Les Arabes sont un peuple qui, depuis les jours de Mahomet, n'ont jamais réussi à constituer un Etat... Avez-vous vu une digue construite par les Arabes ? Nulle part. Cela n'existe pas. Les Arabes disent qu'ils ont inventé l'algèbre et construit d'énormes mosquées. Mais ce fut entièrement l'oeuvre des esclaves chrétiens qu'ils avaient capturés... Ce ne furent pas les Arabes eux-mêmes... Ils ne peuvent rien faire seuls." Source : Cyrus Sulzberger, Les derniers des géants, p. 106, éditions Albin Michel, 1972

"Les Arabes, ce n'est rien. Jamais on n'a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines... Ce sont d'habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiants." Source : Général de Gaulle à Jean-Raymond Tournoux, La tragédie du Général, 1967, Plon, p. 211

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le lundi 19 mars 2007 - 11h44:

DE GAULLE, LES JUIFS ET ISRAEL

1 - DE GAULLE ET LES JUIFS

Philippe de Gaulle publie (en 2003) « De Gaulle, mon père », Entretiens avec Michel Tauriac. Il y traite notamment de la question des Juifs et d’Israël. Citations :

De Gaulle antisémite?" Des Juifs l'ont clamé en tous temps, et certains le pensent encore. Antisémite de par son éducation et ses convictions maurrassiennes, a-t-on dit. Antisémite en raison de son nationalisme intransigeant, pour obtenir l'adhésion du monde arabe... Que disait-il de ces griefs?
- Il disait que ça n'avait pas de sens. Mon grand-père paternel, Henri de Gaulle, était contre toutes les intolérances de l'anticléricalisme comme de l'antisémitisme. Je garde le souvenir de cette affirmation paternelle: « Mon père se battait pour Dreyfus avec la même passion qu'il se battait pour l'Eglise et l'enseignement religieux. Peu de catholiques pratiquants menaient ces deux combats à la fois. Ils étaient surtout antidreyfusards. Voilà dans quel esprit Charles de Gaulle a été éduqué. Qui a ensuite été son maître à penser en tant qu'officier? Un israélite: le lieutenant-colonel Emile Mayer. Ecrivain, il est celui qui l'a peut-être le plus influencé dans sa vie. Mayer, je l'ai déjà dit, tenait entre les deux guerres un salon littéraire à Paris que mon père fréquentait assez assidûment. Quand il a cru souffrir de sa situation d'israélite dans l'armée, il l'a aidé moralement. Sa mort lui a causé une grande peine. Dreyfusard comme mon grand-père, mon père a défendu ses convictions avec acharnement. Ma mère se rappelait qu'un soir, il était rentré furieux d'un dîner en ville parce qu'il s'était querellé avec ses hôtes à cause de « l'affaire ». Il faut savoir aussi que je suis né des mains du professeur Edmond Lévy-Solal qui avait la chaire de gynécologie à l'hôpital Baudelocque. C'était un ami de la famille que l'on rencontrait souvent en vacances au château de Sept-fontaines, chez mon oncle Vendroux, avant la Seconde Guerre mondiale. Nombre des médecins de mon père étaient juifs: vous connaissez, bien sûr, André Lichtwitz, qui l'avait rejoint à Londres, qu'il a gardé jusqu'à sa mort et qui était son ami le plus proche, les professeurs Pierre Aboulker, Jean Lassner et Adolphe Steg qui l'ont opéré de la prostate à Cochin le 17 avril 1964. Il avait pour les Juifs une grande admiration. Il considérait qu'ils formaient « la communauté la plus intelligente de la terre ». Combien de fois l'ai-je entendu s'exclamer devant le talent de tel musicien, philosophe, scientifique, industriel ou artiste: « Ce n'est pas étonnant, il est israélite! » Mais il les estimait peu en politique. Il remarquait: « Malgré leur intelligence, il n'y a qu'une chose qu'ils n'ont pas: l'habileté en politique et cela depuis qu'ils existent. Chaque fois qu'ils essaient d'en faire, ça tourne à la catastrophe, cela sans doute à cause de leur parti pris. » Il ne faut pas oublier non plus qu'il y avait beaucoup d'hommes d'origine juive à la France Libre, au Comité français de la Libération nationale et au BCRA, le service secret de la France Libre: Maurice Schumann, André Philip, Pierre Mendès France, Georges Boris, Henry Bernstein, Raymond Aron, Jean Pierre-Bloch, Joseph Kessel, Jules Moch, Maurice Rheims, Maurice Diamant-Berger dit André Gillois, Gaston Palewski qui fut longtemps son directeur de cabinet ... "

De Gaulle, La France Libre et Les Juifs

2265 Français avaient rejoint le Général de Gaulle et la France Libre en juin 1940, parmi lesquels de très nombreux juifs*
*"Je n'avais autour de moi - dira Charles de Gaulle - que des Juifs lucides, quelques grands aristocrates, et les pêcheurs de l'île de Sein." Guy Suarès, Information juive, juin 1990, p.3
"Sans doute faut-il se garder des formules simplificatrices et ne pas penser que, même à ses débuts, la France libre regroupait, en majorité, des citoyens israélites. Des Français de toute religion offrirent, en effet, très rapidement leurs services au Général de Gaulle. Il reste que le pourcentage des Juifs parmi les premiers Français juifs était largement supérieur à celui qu'ils représentaient dans la nation." De Gaulle et Israël, Daniel Amson, PUF, p. 39, janvier 1991

01/10/1943
Le général De Gaulle réattribue la nationalité française aux Juifs d’Algérie


Les Juifs « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur »

27/11/1967
Dans une conférence de presse, le général de Gaulle qualifie les Juifs de « « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur », déclaration qui déclenche un tollé.
En 1967, après la guerre des Six Jours, Le Grand Rabbin Jacob Kaplan n’hésita pas à protester publiquement contre la déclaration du général de Gaulle qualifiant les Juifs de « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Il eut l’occasion de s’en expliquer de vive voix avec le chef de l’Etat lors de la cérémonie des vœux en janvier 1968 à l’Elysée. Pour de Gaulle, et c’est vraisemblable, ce jugement était plutôt flatteur. Il n’en blessa pas moins beaucoup de Français.

01/01/1968
Le général De Gaulle reçoit à l’Elysée le grand rabbin de France, Jacob Kaplan. Voici comment le général voyait son interlocuteur, cité par son fils dans De Gaulle, mon père : «Cette autre éminence religieuse est toujours prête à imaginer des intentions de nuire, à nous créer des problèmes. J'ai tenu à mettre les choses au point. Je n'ai pas mâché mes mots. Je lui ai déclaré: "Notre sympathie pour les Juifs est indiscutable, mais faudrait-il encore que certains ne se sentent pas plus israéliens que français. Leur prise de position en faveur de l'Etat d'Israël est inadmissible." Il m'a alors répondu que cela ne signifiait pas de leur part une double allégeance, qu'ils ne se sentaient pas moins absolument français, mais j'avoue que j'ai peine à le croire. » De Gaulle considérait les Juifs uniquement sous l’angle de la religion. Il ne connaissait pas le fait national juif.
Ce qui l'agaçait aussi chez certains Juifs, c'est leur internationalisme entre coreligionnaires, à la différence des chrétiens et des Arabes qui ont souvent des intérêts opposés et qui se font la guerre. Il observait : "On peut être solidaires entre coreligionnaires sans pour autant abandonner sa nationalité au profit d'une autre."

- Alors, la fameuse déclaration du Général qui a fait tant de bruit, le 27 novembre 1967, devant la presse internationale: « Peuple d'élite, dominateur et sûr de soi. » De quelle manière a-t-il réagi devant le tollé qu'elle a déclenché?
- Il a pris cela avec beaucoup de sérénité en remarquant que les polémistes de mauvaise foi tronquaient toujours sa déclaration de ses deux premiers mots. Pour lui, ces critiques véhémentes et ces protestations n'avaient pas de sens. Et d'ailleurs, les Juifs de son entourage le savaient très bien. Aucun de ceux qui lui étaient proches ne s'est brouillé avec lui. Ses médecins, ses amis juifs sont restés les mêmes. C'est un «lobby» qui fricotait toute cette musique dans la presse en plus d'un certain nombre de ses adversaires politiques. Il faut se souvenir que c'est lui qui a rendu aux Juifs d'Afrique du Nord, dès son arrivée à Alger en 1943, la totale citoyenneté que Vichy leur avait enlevée. C'est même une des premières choses qu'il ait faites. Il faut se souvenir de l'adresse que Romain Gary, l'écrivain célèbre d'origine israélite, gaulliste de la première heure et compagnon de la Libération, a lancée à mon père au sujet de sa fameuse déclaration. C'était en 1969. L'auteur de la Promesse de l'aube était triste d'avoir vu l'homme qu'il respectait le plus au monde quitter le pouvoir après le référendum perdu. Je me dois de le citer jusqu'au bout: «Votre seule faiblesse à cet égard, mon Général, est que, tout en n'étant pas le moins du monde antisémite, vous vouliez que les Juifs en soient reconnaissants et suivent vos conseils à propos du Moyen-Orient. Je suis sûr que vous vous êtes senti frustré quand ils ont interrogé les Ecritures et qu'ils en ont déduit que vous n'étiez absolument pas Moïse. Après le raid israélien contre le Liban, dont les avions de ligne français sur l'aéroport de Beyrouth ont été l'une des cibles, c'est comme si vous vous étiez senti personnellement offensé par l'action des Israéliens." Et d'ajouter ces mots qui ont leur poids sur de pareilles lèvres: "Je ne connais pas d'homme qui soit aussi peu antisémite que vous."

Deux mouvements contradictoires intervinrent en 1968. Lors de la parution du livre Israël, de Gaulle et les juifs, Aron critiqua avec sévérité l'usage fait par de Gaulle de l'expression "peuple d'élite, sûr de soi et dominateur". Il approuvait la fin de l'alliance franco-israélienne car les intérêts des deux pays ne concordaient plus. Mais il fut choqué qu'une formule à connotation antisémite fût utilisée au plus haut niveau de l'Etat, ce qui pouvait contribuer à légitimer le racisme, même si de Gaulle n'était pas suspect d'antisémitisme. Aron fut en retour accusé d'avoir sur-réagi à une formule. Il attendait en fait que d'autres grandes voix s'élèvent et ne s'exprima que contraint par le silence de Malraux et de Mauriac. Les gaullistes furent de fait gênés par cette expression du général de Gaulle, qui avait auparavant été utilisée par Xavier Vallat.

"Le Premier Président de la Vè République, observe Léo Hamon, appliquait aux Juifs et à l'Etat d'Israël sa vision générale de la nation et du monde. Pour lui, il n'y avait pas de problème juif particulier. Les questions qui pouvaient se poser se réglaient par application des principes généraux. (entretien avec l'auteur, le 23 avril 1990)
A ce témoignage font écho les souvenirs de M. Pierre Bloch : "Le Général de Gaulle n'était ni antisémite, ni prosémite. Il ignorait le problème. Il n'y avait pour lui que des Français."
Source : Daniel Amson, De Gaulle et Israël, p. 8, éditions Puf, collection Politique d'aujourd'hui, janvier 1991

Antisémitisme

Les traces d'antisémitisme culturel dont on dispose actuellement sous la plume de De Gaulle ne sont pas nombreuses… Dans une lettre à sa mère [datée de 1919] qui respire l'agacement et l'exaspération du nouvel expatrié [il est alors détaché auprès de l'armée polonaise renaissante], il stigmatise les juifs de Varsovie, «détestés à mort de toutes les classes de la société, tous enrichis par la guerre, dont ils ont profité sur le dos des Russes, des Boches et des Polonais, et assez disposés à une révolution sociale où ils recueilleraient beaucoup d'argent en échange de quelques mauvais coups».

Maurice Papon

Selon l'opinion d'Olivier Guichard, recueillie par Eric Roussel, de Gaulle connaissait son passé de haut fonctionnaire sous Vichy, mais l'autorité de l'Etat et le péril communiste exigeaient à ses yeux qu'on ne regardât pas de trop près la carrière de ceux qui avaient travaillé pour le régime de Vichy... Il a écrit à Georges Pompidou, en novembre 1966: «J'estime qu'il y a lieu pour le gouvernement de lui attribuer un emploi où il continue de mettre ses grandes qualités au service de l'Etat.»

POur en savoir plus :

De Gaulle et l'extermination des juifs.Le général était-il un "révisionniste" ? Jean-Marie Boisdefeu