Archive jusqu'au 10/février/2005

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2005: Commentaires Fevrier 2005: Archive jusqu'au 10/février/2005
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Edmond (Edmond) le jeudi 10 février 2005 - 18h51:

Société Radio-Canada
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Montréal (Québec)
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De Montréal :(514) 790-0951 ou (514) 790-0481

De l'extérieur de Montréal :1-800-245-0945






mercredi 9 février 2005 13h30



Objet:Aux nouvelles de la demie heure

On annonce la levée des barrages routiers et la présentatrice nous dit :

« Ces contrôles perturbent (ou perturbaient) la vie de milliers de palestiniens »



Je trouve cette remarque inappropriée et insultante à la mémoire de tous les morts et innocentes victimes de ces bombes inhumaines ayant réussi malgré tout à déjouer les postes de contrôles.



Si ces barrages perturbent la vie de certains, pourquoi ne pas mentionner aussi, que ces barrages n’ont pas d’autres but que de sauver des vies, et non pas « d’emmerder » la population arabe palestinienne, comme le laisseraient sous entendre vos nouvelles.

Ces postes de contrôles ont permis d’empêcher de nombreuses bombes inhumaines de commettre leurs crimes.

Quelques heures perdues lors d’un contrôle sur un emploi du temps un jour, peuvent à la limite être récupérées un autre jour, mais les morts eux, ne reviendront plus jamais.

http://www.onefamilyfund.org/index.asp cliquez sur Victims Faces ensuite sur They Are Gone…

Et je ne parle pas ici de tous les blessés graves dont la vie est ruinée pour toujours, dont on ne parle pratiquement jamais.

Finirez-vous pas comprendre cela un jour ?



Edmond Silber

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nao (Nao) le jeudi 10 février 2005 - 18h48:

Voila une jolie histoire..

Bandage invented by IDF medic saves U.S. lives in Iraq
By Varda Spiegel, Haaretz Correspondent

An innovative new bandage, invented by an American-born Israeli combat medic adapting an improvised IDF field practice of placing a rock onto a bandage to keep pressure on a wound, is already saving the lives of U.S. soldiers in Iraq.




Inventor Bernard Bar-Natan, who immigrated to Israel from New York City, gained his knowledge of wound dressing while serving in an IDF infantry unit.

Bar-Natan's "Emergency Bandage" dovetails with a new approach the American military has adopted to treating its wounded. While in the past injured soldiers were commonly evacuated, the U.S. now believes that immediate treatment on the battlefield saves lives.

Soldiers in Iraq are currently trained to treat their own wounds before help arrives. A wounded soldier may apply the Emergency Bandage himself, using only one hand if necessary.

Cracking the thorny U.S. military purchasing system, the Jerusalem-based First Care Products startup founded by Bar-Natan sold nearly 200,000 Emergency Bandages to the American military in 2003, and 800,000 last year.

American GIs have come to call it "the Israeli bandage."

Following the U.S. lead, the Canadian military, the French Army and the Belgian army have also bought the Emergency Bandage.

In addition to its military applications, the bandage, which stops potentially fatal bleeding and can also be used as a sling, has been used by civilian emergency-care providers and hospitals throughout the world.

Bar-Natan has been serving in the IDF since 1983, and still does reserve duty. He developed the bandage at the Jerusalem Software Incubator now owned by Jerusalem Venture Partners.

Taking the improvised rock technique as a model, the elasticized bandage has a pad and a pressure bar that allows soldiers to wrap the wound once, twist the bandage, and rewrap the wound in the opposite direction. Re-wrapping is particularly useful in bandaging complex injuries to the groin or head.

First Care Products hopes to sell the Emergency Bandage to the IDF sometime in the future.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Claudia (Claudia) le jeudi 10 février 2005 - 18h57:

La France, Israël et les Palestiniens

Dans un dossier spécial, le Nouvel Observateur s’intéresse à la politique de la France au Proche-Orient.
Interrogés par l’hebdomadaire, Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, et Elias Sambar, journaliste palestinien, débattent sur la politique française au Proche-Orient et les relations parfois mouvementées entre Israël et la France. Shimon Peres revient sur la situation politique dans la région et des choix politiques décidés par le gouvernement israélien : « Le Likoud de Sharon, aujourd’hui, parle peu ou prou comme nous, les travaillistes. C’est un petit peu tard, moins généreux, mais finalement pour ce parti c’est une révolution. Il a renoncé à son rêve du «Grand Israël». Il accepte désormais le principe d’une partition, avec deux Etats, l’un palestinien, l’autre israélien, et des frontières plus ou moins définies. Si le retrait de Gaza est un succès, il est évident que cela débouchera sur une poursuite du processus. » Sur les relations franco-israéliennes, Shimon Péres avoue que « la relation entre la France et Israël est nettement influencée par la relation entre la France et les Etats-Unis ».
Jean Daniel s’interroge sur le rôle que la France peut tenir dans les négociations de paix. « Les Français n’ont pas l’intention de se renier ni de cesser d’afficher des positions non seulement légitimes, mais qui leur ont valu un appréciable crédit dans le monde arabo-musulman. C’est un fait que, grâce à la France, les Palestiniens se sont sentis moins seuls en Occident. Nous n’avons cessé ici de nous en féliciter, conscients que cette politique serait, à terme, bénéfique pour tous, et en premier lieu pour Israël. Mais je pense que les Français n’ont pas fait tout ce qu’ils auraient pu pour que les Palestiniens, du temps d’Arafat, acceptent ce fameux «maximum» que les Israéliens ont été un jour – à Taba en particulier – en mesure de leur accorder. Ce que l’on a pu déplorer le plus vivement chez Arafat, après l’échec des négociations de Taba, ce n’est pas d’avoir trouvé insuffisantes les propositions de Bill Clinton et d’Ehoud Barak, c’est d’avoir mal choisi ses critères pour juger de cette insuffisance », indique t-il.

La France, Israël et les Palestiniens ; Shimon Peres : «Sharon est mon ami...» ; Proche-Orient : et la France ? (Le Nouvel Observateur)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Henri (Henri) le jeudi 10 février 2005 - 11h58:

Je viens de prendre connaissance de cette information ...sur le site Corse-Israel

Le titre de ‘’Juste parmi les Nations’’ sera décerné aujourd’hui à titre posthume, au mémorial de Yad Vashem, au policier italien Giovanni Palatucci , chef de la police de Fiume, qui a sauvé des centaines de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et a payé de sa vie cette action exemplaire. Il a été arrêté par la Gestapo en 1944 et transporté dans un camp de concentration où il a trouvé la mort quelques mois plus tard. Une cérémonie a eu lieu en sa mémoire hier soir au Théâtre de Jérusalem.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le jeudi 10 février 2005 - 01h20:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Ftileur : Pour Claudia,

Précisions sur les bombes A,

Votre article concernant l’allumette nucléaire rapporté sur le Monde nous a bien intéressé. Il est exacteque l’initiateur à neutron d’une bombe se compose d’une source émettant des particules alpha combinée par rapprochement à une cible génératrice de neutrons.

Pour cela on utilise généralement une source américium 241 combinée à une cible Lithium 6, mais comme ce dernier est sous embargo vers certains pays non signataires du traité de non prolifération, il est plus commode de se procurer le polonium et le béryllium qui sont très répandus dans l’usage industriel.

Quand à l’Uranium 235 on peut très simplement en faire une bombe A, il suffit pour cela, à l’aide d’un explosif adéquate, de faire percuter deux blocs d’U235 dont chacun a une masse supérieure à la moitiéde la masse critique, entre lesquelles sont placés les deux composants de l’allumette nucléaire, ceci se faisant dans un cylindre métallique.

C’est ainsi que fut conçu Little Boy qui fut lâchée sur Hiroshima !

Mais Little Boy embarqué en deux morceaux séparés, dut être assemblée dans le bombardier B29 après son décollage de Tinian, car pour des raisons évidentes personne n’a voulu risquer un crash au décollage, qui aurait détruit Tinian.

Donc il est donc impensable de lancer ce type de bombe A à l’aide d’un missile, car un tir raté engendrerait une catastrophe pour le lanceur.

Mais par contre elle peut être placée sur un cargo que des kamikaze, peuvent faire exploser dans un port de la planète, avec toutefois des dégâts limités car une telle bombe n’a d’efficacité que si elle explose à une altitude
de mille mètres environ.

Pour une bombe de type militaire embarquable dans un missile, on n’utilise pas de l’U235 mais du Plutonium 238, métal mou que l’on fabrique à partire de la fission de l’U235 dans des réacteurs appropriés, tout en veillant à un appauvrissement suffisant en isotopes 239 et 240 du plutonium qui ont la propriété d’empoisonner la réaction en chaîne.

Ce type de bombe est composée d’une sphère de Pu 238 contenant l’allumette, et de masse inférieure à la masse critique, entourée de segments concentrique d’explosifs, qui doivent comprimer la sphère afin que la réaction en chaîne se déclenche, pour cela il faut une synchronisation complète de l’ensemble des explosions, autrement la bombe est détruite sans qu’il y ait explosion nucléaire proprement dite, ce qui en fait une bombe sécurisée que l’on peut embarquer sans crainte dans un missile, ou un bombardier, car seul un dispositif électronique en état de fonctionnement peut activer la
bombe, ce qui rend le déclenchement accidentel impossible.

Quand on sait qu’il a fallu dans les années quarante au projet Manhattan, des investissement de prés de 20 milliards de dollars de l’époque, et des années pour fabriquer assez de matière chaude, pour se constituer un arsenal de trois bombes, celle de l’essai du Nevada, celle d’Iroshima, et celle de Nagasaki, que pour se constituer une force de frappe militaire il faut avoir en stock au moins une centaine de bombes, autrement c’est du suicide.

Alors il est raisonnable de penser que la menace n’est pas pour demain, mais peut-être pour après
demain, alors si l’on fait semblant de dormire ça ne doit être que d’un oeil !

Les informations ci-dessus sont du domaine publique.

Wnessou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le jeudi 10 février 2005 - 07h18:

L’après-commémoration de la libération d’Auschwitz (info # 010902/5) [analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency



Pendant une semaine, la France a commémoré la libération du camp d’extermination d’Auschwitz. Il n’a été question que de cela, matin, midi, soir et quelquefois jusqu’au milieu de la nuit. Les discours ont succédé aux discours, les belles paroles aux belles paroles. Des opérations de « sensibilisation » ont été lancées en direction des collèges et des lycées. Le Président de la République a vigoureusement dénoncé l’antisémitisme et a réaffirmé la lourde responsabilité du gouvernement de Vichy de l’époque. Cet élan s’est propagé à toute l’Europe et a culminé avec les cérémonies organisées le 26 janvier dernier à Auschwitz-Birkenau.


Dans le principe, nous pourrions nous réjouir de voir s’effectuer ce travail de mémoire, nous ne pouvons, cependant, nous empêcher de penser qu’il y a, derrière tout cela, beaucoup de non-dits, un grand nombre de béances et au moins autant de silences éloquents.



Pourquoi les gouvernants et les médias français et européens dénoncent-ils à ce point les conséquences hideuses et innommables de l’antisémitisme d’alors, alors qu'ils passent sous silence, ou en le minimisant, l’antisémitisme d’aujourd’hui ? Pourquoi certains journalistes, sur place à Auschwitz-Birkenau, ont-ils cru bon de dénoncer « tous les racismes et l’islamophobie » ? Auschwitz-Birkenau les fait-il penser vraiment à l’islamophobie ? Et puisqu’on parle d’islam, comment se fait-il que pas un seul représentant des communautés musulmanes – où que ce soit sur la planète – n’ait participé aux cérémonies ?



Une réponse à cette interrogation a été fournie pas les principaux dignitaires musulmans de Grande-Bretagne, qui ont publié un communiqué dans lequel ils stipulaient qu’ils ne pourraient s’associer à une commémoration concernant la mémoire des victimes du nazisme tant que ne seraient pas reconnus d’autres génocides, en particulier celui « subi par le peuple palestinien ».



C’est vraisemblablement parce que ce genre de réponse est dans l’air du temps européen que personne, hormis le Premier Ministre et le Président d’Israël, n’a rappelé que nombre de rescapés de la Shoah avaient trouvé refuge dans l’Etat d’Israël, créé un peu plus de trois ans après la libération d’Auschwitz par l’Armée Rouge. C’est pour les mêmes raisons, tout aussi vraisemblablement, que personne, hormis le Premier Ministre et le Président d’Israël, n’a rappelé que si Israël avait existé à la fin des années trente et au début des années quarante, beaucoup de juifs persécutés et qui n’avaient nulle part où aller, auraient pu y trouver refuge plutôt qu’être condamnés à une mort abominable.



S’il fallait tout dire, où s’arrêterait-on ? Certains pourraient même avoir le mauvais goût de se pencher sur la politique britannique au temps de son mandat en Palestine. Un programmateur de télévision, un peu tête brûlée, pourrait avoir l’idée de rediffuser le film Exodus, invisible sur les chaînes des pays de l’Union Européenne depuis plus de vingt ans – il serait aussitôt limogé et le film ne serait pas diffusé. Quelques personnes pourraient se rappeler que des survivants des camps d’extermination nazis, à peine sauvés, ont été parqués par les soldats de Sa Gracieuse Majesté dans des camps de concentration sur l’île de Chypre. A ce moment, diffuser des reportages montrant les soldats de Tsahal se conduisant comme des « nazis » pourrait devenir un peu plus problématique.


Heureusement, tout cela nous sera épargné ! En ce début février, il est clair que la page est tournée, et que les affaires courantes reprennent. Tous les journaux télévisés parlent de la « trêve » décidée par le Hamas et le Djihad islamique en « Palestine » (le nom d’Israël n’est presque plus cité lorsqu’il s’agit de la Cisjordanie et de Gaza). Il est question aussi des manifestations de « l’extrême droite israélienne » (des juifs nostalgiques d’Adolf sans doute). Lorsque des Palestiniens commettent un acte terroriste et que Tsahal réagit, les journalistes s’arrangent pour que soient évoquées d’abord les victimes palestiniennes s’il y en a, et ensuite, de façon furtive, l’acte terroriste lui-même.



Je défie quiconque n’est pas juif et ne se donne pas les moyens de s’informer grâce à des sources extra européennes, de ne pas se trouver contaminé par le lavage de cerveau sous-jacent à tout cela. Je connais des braves gens en ce pays de France qui sont persuadés qu’Israël est un Etat raciste et fasciste, et que les Palestiniens sont spoliés, opprimés, réduits au désespoir par les brutes sionistes juives, conditions qui rendent les attentats-suicide très explicables. Et je parle de braves gens, de simples Français. Car pour ce qui est de l’extrême gauche, de l’extrême droite, ou de membres européens de la umma musulmane, j’imagine sans peine leurs discours. D’ailleurs, je n’ai pas à imaginer, je n’ai qu’à écouter leurs radios.



Antisémitisme d’hier et antisémitisme d’aujourd’hui

Il valait effectivement mieux dénoncer l’antisémitisme d’il y a soixante ans. Il valait mieux dénoncer Adolf Hitler et son entourage. Si l’on avait voulu parler de l’antisémitisme contemporain, il aurait fallu prendre des risques, se demander comment et pourquoi certains discours infects remontent à la surface, parfois relookés, parfois même pas. Il aurait fallu s’intéresser à la notion du « politiquement correct », s’interroger sur l’islamisation en Europe, sur les combats douteux de ceux qui rêvent encore de la construction d’un socialisme façon Lénine. Il aurait fallu se demander pourquoi l’information sur Israël est elle-même porteuse d’incitations à l’antisémitisme et pourquoi des journalistes, certains d’avoir les mains et la conscience propres, recyclent, sans même s’en rendre compte, des idées très sales. Il aurait fallu se demander pourquoi la politique arabe de la France est devenue peu à peu la politique arabe de l’Europe, et pourquoi cette politique est devenue de plus en plus anti-israélienne et anti-américaine au fil du temps.


Je regarde la télévision, je lis les journaux, je fais mon travail d’intellectuel. Je ne peux m’empêcher de penser que le temps se couvre et qu’il se fait tard. Je suis moins enclin que jamais à transiger. Quand j’entends des paroles qui relativisent la Shoah, je me souviens des mots prononcés par Simone Veil, il y a quelques jours : «le révisionnisme le plus pernicieux est celui qui utilise la relativisation pour banaliser ce que nous avons vécu ».



Quand certains, parfois même des juifs, me disent que j’en fais un peu trop, moi qui ne suis pas juif, je leur réponds qu’on n’en fait jamais assez, que l’humanisme ne se divise pas, que malgré le temps qui passe, mes capacités d’indignation sont intactes. Et que je ne sais que trop bien, pour avoir longuement étudié l’histoire, que quand, dans une société, on commence à s’en prendre aux juifs, la barbarie n’est jamais très loin. Quand on me demande quels avantages je tire de ce que je fais, je réponds que je ne vois aucun avantage, plutôt des inconvénients. Mais, je préfère perdre des contrats que perdre mon âme et ma dignité.



Un destin exemplaire

Et je m’enrichis de rencontrer des êtres extraordinaires. Ces derniers jours, l’un d’entre eux m’a tout particulièrement touché. Il s’appelle Simon Drucker. C’est un rescapé de la Shoah. Il m’a raconté son histoire : comment il a été arrêté à Paris au moment de la grande rafle par des policiers qui, la veille encore, le saluaient en souriant ; comment il a été conduit à Auschwitz ; comment il a survécu. Quelle opiniâtreté, quelle force de caractère il lui a fallu pour cela ! Quelles horreurs et quelles humiliations inqualifiables et indescriptibles il a subies !



A la fin de la guerre, Simon Drucker a passé quelque temps à Paris. Les déportés juifs à l’époque n’intéressaient personne : l’heure était aux résistants et il ne fallait pas trop parler de l’antisémitisme à la française ou du pétainisme. Simon est parti au Proche-Orient. Il s’est battu pour qu’Israël naisse et vive. Il conserve dans sa poche une fine lanière de cuir nouée qui indique son tour de taille en 1945 : on peut aisément deviner qu’il n’était plus qu’une ombre, un squelette. Il porte aussi des photos de lui, les armes à la main, lors de la guerre d’indépendance d’Israël. Il s’est marié au début des années cinquante et a eu des enfants – triomphe de l’espérance, échec de l’immonde. Il n’a aucune confiance en les politiciens européens et il lui arrive d’être sceptique, même en ce qui concerne les Etats-Unis. Il n’y a qu’un seul pays auquel il songe lorsque l’incertitude le gagne : Israël, rien qu’Israël.



S’il devait m’arriver de m’apitoyer sur moi-même, c’est à des hommes comme Simon Drucker que je penserais immédiatement. Ce sont des témoins, des exemples de courage absolu et insurpassable. Quand on connaît des hommes comme Simon Drucker, on sait qu’on a reçu quelque chose d’infiniment précieux en héritage et qu’il faut s’en montrer digne. On se défie des simulacres. On considère avec circonspection les commémorations trop convenues et trop solennelles. On réfléchit à ce que l’on peut faire aujourd’hui pour qu’effectivement, très concrètement, il n’y ait plus jamais ça.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 10 février 2005 - 01h11:

MOYEN-ORIENT Au lendemain du sommet régional de Charm el-Cheikh
Israël-Palestine : la longue patience du divorce

Alexandre Adler
[09 février 2005]



Le décor du restaurant est parfait. Jamais les chances d'une paix de compromis israélo-palestiniennes n'auront semblé aussi grandes. Mais rien ne garantit que la cuisine fasse monter les plats en nombre suffisant et à l'heure. Cette fois-ci ce sont en effet les deux interlocuteurs israélien et palestinien qui sont devenus problématiques. A bien des égards cette situation est l'inverse de celle qui prévalait dans l'euphorie d'Oslo en 1992. Comme cette euphorie a débouché sur la plus grave des déceptions, il n'est pas tout à fait exclu que le désenchantement actuel ne débouche symétriquement sur une esquisse de solution. Mais, pour cela, encore faut-il prendre bien la mesure des obstacles qui jalonnent toujours la route.


En 1992, après le premier effondrement de Saddam Hussein qui scellait symboliquement et même très réellement la débâcle du nationalisme arabe issu de Nasser, les deux sociétés palestinienne et israélienne s'étaient rapprochées avec un réel enthousiasme, à tout le moins une curiosité interrogative et réciproque. Les Israéliens, libérés du cauchemar de l'alliance soviétique avec un monde arabe globalement hostile, pouvaient pour la première fois considérer le problème palestinien sous sa dimension régionale et même microrégionale. Ils ne s'affrontaient plus à 200 millions d'Arabes soutenus par près de 500 millions de Soviétiques et d'Européens de l'Est, mais plus modestement aux 5 millions de Palestiniens qui faisaient jeu égal avec les 5 millions de juifs d'Israël, le million d'Arabes israéliens jouant le rôle de fléau de la balance.


Tout à coup, des personnages mythiques et brumeux comme Yasser Arafat et ses principaux adjoints devenaient des figures familières qu'on pouvait aller visiter dans leurs bureaux à une demi-heure de voiture des sièges des ministères israéliens. On les invitait aux mariages de personnalités importantes, on montait parfois des financements croisés, on s'extasiait du talent littéraire des écrivains et des journalistes arabes. Bientôt une génération de jeunes historiens, applaudis par tout un public intellectuel bourrelé de remords tiers-mondistes, allait remettre en cause les dogmes de la fondation de l'Etat hébreu. Lorsque Barak eut triomphé de la droite en 1998, il semblait qu'on touchait enfin au but. Les Palestiniens, de leur côté, avaient vu auparavant les «sionistes» qu'ils appelaient tout uniment les juifs dans leur langage habituel, comme des sortes de diables gigantesques et maléfiques, qui avaient été les auteurs de tous leurs maux...


Déjà, le contact avec le retour de bâton syrien au Liban avait relativisé quelque peu la méchanceté fondamentale des juifs. Sans tarder, la joyeuse interpénétration idéologique et morale des deux sociétés allait révéler à une nouvelle génération palestinienne les vulnérabilités apparentes d'un peuple israélien divisé de toutes les manières possibles, goguenard à l'endroit de ses dirigeants, désabusé vis-à-vis de son patrimoine intellectuel fondateur et passablement hystérique dans l'expression de sa fatigue morale. Il en était résulté chez les Israéliens des attentes exagérées, politiquement correctes et naïves vis-à-vis d'Arabes palestiniens qu'ils reconstruisaient à leur propre image ; et chez les Palestiniens une sous-estimation des ressources fondamentales d'une société israélienne qui, aussi chavirée qu'elle semblât alors, conservait néanmoins une farouche volonté de vivre et, si nécessaire, de résister.


Cette comédie des erreurs, accentuée par les dernières pantalonnades clintoniennes, avait malheureusement débouché sur une tragédie pure et simple, l'intifada al-Aqsa à partir d'octobre 2000. Et, aujourd'hui, la scène est inverse.


Les Israéliens ont compris que les Palestiniens n'avaient plus de curiosité à leur endroit ni d'envie de fraterniser si peu que ce soit. Toutes les oeuvres de fiction littéraires ou cinématographiques qui nous proviennent du camp palestinien exsudent la détestation profonde des Juifs d'Israël. Pour le dire avec le grand poète communiste palestinien Mahmoud Darwich, les Israéliens feraient mieux de «partir», se dissoudre dans l'empyrée, idée du cinéaste Michel Khleifi. Il n'y a aujourd'hui en Palestine qu'une sympathie très relative pour Mahmoud Abbas, une nostalgie lancinante d'Arafat, une solidarité sans faille avec les insurgés sunnites de Faludja en Irak, une admiration sourde pour la geste d'Oussama ben Laden. Et pourtant, ce même peuple veut la paix parce qu'il est fatigué et recru des épreuves subies et qu'il ne croit plus, à la différence de l'an 2000, dans la friabilité et la vacillation de la société israélienne.


De même, les Israéliens n'ont plus envie de marier leur destin avec les Palestiniens, mais – pour le dire ici encore avec l'un de leurs plus grands écrivains, Amos Oz –, ils souhaitent seulement divorcer définitivement de ceux qui, il y a quelques mois encore, envoyaient leurs enfants se suicider ceinturés d'explosifs à la terrasse des cafés de Tel-Aviv ou poignardaient dans leur sommeil des familles de kibboutzniks. Et pourtant, ces Israéliens en attente de divorce sont d'accord à 70% pour évacuer non pas seulement Gaza mais la plupart des implantations isolées en Cisjordanie. L'ancien maire de Jérusalem, Ehud Olmert, n'a suscité aucune tempête, n'a pas eu à démissionner de son parti de droite – le Likoud – et n'a même pas eu à remettre en jeu sa position de vice-premier ministre lorsqu'il se fut prononcé pour l'impensable aux yeux des nationalistes : la remise à l'Etat palestinien à venir de toute la partie Est arabe de Jérusalem à l'exclusion, bien évidemment, de la vieille ville. Nous sommes loin ici du Grand Israël et même du Grand Jérusalem.


Le mur de séparation, en revanche, et pour les mêmes raisons, demeure très populaire, mais il n'y a pas non plus de protestation massive à droite lorsque la Cour suprême d'Israël en critique le tracé dans les environs de Jérusalem, dès lors que certains villages arabes se trouvent séparés de leurs terres agricoles. Il y a donc, dans cette amertume réciproque, dans cette désillusion nécessaire, de quoi avancer vers une solution non pas définitive mais durable des problèmes de coexistence des deux peuples et d'instauration d'un Etat palestinien viable et indépendant. Sur le plan international, la même fenêtre d'opportunité est aujourd'hui créée de manière presque inespérée : l'Arabie saoudite est sur la défensive, la Syrie est tout entière préoccupée du Liban, l'Egypte de la succession dynastique de Moubarak. L'Iran lui-même, qui se prépare chaque jour davantage à franchir le seuil nucléaire, n'est pas mécontent de voir les Israéliens trop engagés dans une négociation décisive avec leurs interlocuteurs palestiniens pour prendre le risque de représailles aériennes sur Téhéran qui provoqueraient immédiatement une guerre ouverte avec le Hezbollah au Sud-Liban. Il ne reste donc qu'un seul et dernier obstacle à la paix, et il est cette fois-ci enfin symétrique : chacune des deux parties en présence doit maîtriser maintenant ses propres extrémistes par la guerre civile si nécessaire. Ce n'est pas là chose facile, même si au fil de cette guerre des complicités nouvelles et plus prometteuses devaient se mettre en place.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 09 février 2005 - 23h21:

Monsieur ROOTS,

Merci de m'avoir fait découvrir le fabuleux message d'ASFOURA destiné à la surnommée LELLA. (notre ancêtre figurant sur la carte postale)

En le lisant j’en ai eu la chair de poule et j'étais toute la journée pensif sur le sujet.

Le symbole de l'image suivit du texte d'ASFOURA mérite un hommage très particulier.

Je pense que cette photo et ce texte ne peuvent émouvoir que les êtres sensibles.

Je rend aussi hommage a notre cher feu Harissien disparu Henri Bélicha ZAL, qui a fait découvrir ce trésor caché que représente cette carte postale de Garrigues.

Toutefois je ne comprends pas pourquoi ASFOURA a supprimé le texte de la carte postale et le nom du photographe qui était très célèbre.

Toutefois je suppose que Garrigues ou l’imprimeur s’est trompé sur le texte figurant sur la carte postale d’origine.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mercredi 09 février 2005 - 22h26:

Brahem, mes compliments pour ton commentaire sur l'enfantMohamed Al Doura soit-disant tué par Tzahal. C'est une honte publique internationale. Mais n'oublie pas que nous vivons dans un monde où le mensonge répété devient une verité bien avalée, même par nos propres journalistes.

On ne doit pas se faire des illusions même pour la paix en vue. Je me demande toujours si les palestiniens et leurs frères arabes musulmans qui soit-disant voudront aussi faire la paix, s'ils ne contreviennent pas à leurs principes sacrés "Dar-el Islam (demeure de l'Islam) et de la UMMA la communauté des croyants qui interdisent l'utilisation de la terre considérée arabe pour créer un état indépendant non musulman.

Tout recemment "Farouk Kadoumi admettait également que la charte de l'OLP n'avait jamais été modifiée," et particulièrement l'article 21 refusant toujours à Israël le droit d'exister malgré toutes les déclarations des leaders palestiniens.
Je suis bien pour une paix négociée mais Israël doit toujours être militairement fort et vigilant.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 09 février 2005 - 20h31:

Rions z'un peu ...

On ne dit pas mon corridor, mais mon corps se repose.
On ne dit pas c'est l'Amazone, mais c'est là que j'habite.
On ne dit pas un ouvre-boîte, mais un portier de night-club.
On ne dit pas il est chétif, mais il est chez le coiffeur.
On ne dit pas la maîtresse d'école, mais l'institutrice prend l'avion.
On ne dit pas jerrycan, mais je rigole.
On ne dit pas le ton monte, mais la fille moche prend l'ascenseur.
On ne dit pas javéliser, mais j'ai lu.
On ne dit pas un ingrat, mais un nain gros.
On ne dit pas le petit poucet, mais le gosse était constipé.
On ne dit pas un enfoiré, mais une année de perdue.
On ne dit pas une biroute, mais une route à deux voies.
On ne dit pas dégâts des eaux, mais des marins.
On ne dit pas je suis paniquée, mais je cherche un mec.
On ne dit pas je suis très sain, mais j'aime les gros nichons.
On ne dit pas un conquistador, mais un imbécile narcissique.
On ne dit pas la bonne paella, mais la femme de ménage est absente.
On ne dit pas mélodie en sous-sol, mais gare la voiture au
parking souterrain.
On ne dit pas je tripote, mais j'ai trois amis.
On ne dit pas c'est alligator, mais c'est Mouloud qui a raison.
On ne dit pas un pinailleur, mais un mari infidèle.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Pauline (Pauline) le mercredi 09 février 2005 - 19h38:

Bekhor,

Le texte que vous avez trouve sur les Juifs Tunisiens provient aussi bien sur d'Harissa.

http://harissa.com/D_Histoire/lacolonisation.htm

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Anonyme (Anonyme) le mercredi 09 février 2005 - 19h29:

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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le mercredi 09 février 2005 - 18h34:

Pourquoi il faut revenir sur l’affaire Al Dura

Jean-Pierre Bensimon Lettre du Collectif Paix et Vérité n°8 10 février 2005

L’affaire Al Dura renvoie aux premiers jours de l’Intifada dite Al Aqsa, exactement au 30 septembre 2000. C’était le lendemain de la première échauffourée très violente qui marquait le vrai début de l’Intifada. Surpris, les policiers israéliens en nombre insuffisant avaient été débordés par la foule qui bombardait les Juifs en prière au pied du Mur Occidental. La guerre d’Arafat avait commencé.

Les soixante secondes du film élaboré à partir des rushes adressés par Charles Enderlin à sa rédaction parisienne et instantanément répercuté dans le monde entier, ouvraient en fait un second front dans l’offensive d’Arafat, le front essentiel, celui de la propagande et de l’isolement mondial d’Israël, réduit au statut d’État criminel, se repaissant du meurtre gratuit de jeunes enfants. Le sondage Eurobaromètre d’octobre 2003 (59% des Européens pensent qu’Israël est la première menace pour la paix mondiale) ou le sondage BVA du 8 novembre 2004 (88% des Français pensent qu’Arafat n’est pas responsable de la violence) montrent, qu’en profondeur, l’opinion demeure en partie fixée à cet évènement.

En tout état de cause, l’incident de Netzarim diffusé par France 2 a eu plusieurs effets majeurs, d’envergure planétaire :

- la diffamation massive d’Israël sur un sujet de charge affective maximale. L’importance de cette charge affective a eu pour effet second de dissuader l’opinion de comprendre les données de la guerre à venir, d’abolir l’approche rationnelle pour l’indignation et la haine, ces affects qui inhibent le plus sûrement la pensée critique ;

- la conversion rapide et compacte de vastes secteurs l’opinion mondiale à la « cause palestinienne, » en fait à la guerre désastreuse entamée par Arafat, en coordination avec ses indispensables relais terroristes (Hamas, Djihad islamique, Tanzim, futures Brigades Al Aqsa) ;

- la création d’un immense espace de soutien à cette guerre dans les bataillons « droit de l’hommistes » et compassionnels des gauches européennes, ainsi que dans le monde arabe antisémite chauffé à blanc ;

- le bond en avant de la judéophobie planétaire dont un moment fort fut Durban, tendance désormais durable et structurante, remarquablement décrite par Pierre-André Taguieff

Le film élaboré par Charles Enderlin a aussi servi comme une immense opération d’incitation des Palestiniens à la violence. Ceux-ci avaient montré la veille, le 29 septembre 2000, par leur faible présence dans l’affrontement de l’Esplanade, qu’ils étaient fort peu désireux de s’immerger à nouveau dans la violence. Les deux thèmes inventés pour les pousser à la guerre contre les Juifs furent la mort (hypothétique) de Mohamed Al Dura et aussi la rumeur que les Juifs avaient décidé de détruire la mosquée d’Al Aqsa pour reconstruire leur Temple à sa place. C’est pour cela que la seconde Intifada est nommée « Al Aqsa ». L’argument de la visite de Sharon était conçu pour l’opinion occidentale et non pour l’opinion palestinienne.

Le brûlot de France 2 n’est pas resté un simple moment de télévision. Outre la diffamation d’Israël, et l’appui au lancement d’une nouvelle guerre au Proche Orient dont nul ne peut mesurer les effets à ce jour, il a provoqué d’innombrables actes de fanatisme tueur. Les deux soldats israéliens égarés à Ramallah quelques jours plus tard, sauvagement tués puis étripés par la foule hystérique, doivent sans doute leur destin au sketch de France 2 inlassablement diffusé, jour et nuit. On sait que les coupeurs de tête qui ont décapité Daniel Pearl en 2003 avaient mis un poster l’Al Dura en fond d’image, comme pour dire « Mohamed, tu es vengé »

Au cœur de cette opération planétaire se détache le profil pitoyable de Charles Enderlin, le correspondant de France 2 à Jérusalem. L’homme est Israélien et juif. Au plan professionnel, il a lamentablement failli en imputant catégoriquement aux Israéliens l’origine des tirs, alors qu’il n’était même pas présent. C’est à ce moment là que le faux s’est constitué. Les soldats israéliens étaient accusés sans preuve par Enderlin d’avoir tué un enfant qui cherchait désespérément la protection de son père. Aujourd’hui, il n’y a strictement personne pour soutenir cette affirmation. Le caméraman palestinien a lui-même démenti sa déposition sous serment, avouant deux ans après que lui, le témoin de la scène, ne peut pas dire d’où venaient les hypothétiques balles tueuses. On pourrait tout à fait s’en tenir là, ne pas chercher plus loin, ni se demander s’il y a eu une mort et des blessures réelles ou si l’évènement ne se résume pas simplement à une saynète tournée par des professionnels (ce qui est d’ailleurs archi probable).

Charles Enderlin s’est-il trompé, a-t-il été trompé par son caméraman ? Il a droit comme chacun à l’erreur, et à la naïveté mais quand une erreur prend cette dimension, son premier devoir aurait été de présenter des excuses. Que nenni, il s’est enferré, prétendant publiquement, dans les colonnes de ses admirateurs de Télérama, qu’il possédait des rushes de l’agonie de l’enfant, d’une cruauté trop insupportable pour les montrer. Mensonge strident, démenti par le visionnage des dits rushes dans le bureau d’Arlette Chabot, par deux journalistes incontestables Denis Jeambar et Daniel Leconte.

Hélas la distance entre le sens de l’honneur et Charles Enderlin était encore plus grande qu’on ne l’imaginait, bien que sa couverture venimeuse du conflit ait donné des années durant quelques sérieuses indications. Démasqué par les constats prudents de Jeambar et Leconte, il a avancé un argument incroyable : « … pour moi, l'image correspondait à la réalité de la situation non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. L'armée israélienne ripostait au soulèvement palestinien par l'utilisation massive de tirs à balles réelles … durant le premier mois de l'Intifada, Tsahal avait tiré un million de cartouches de calibre divers, 700 000 en Cisjordanie et 300 000 à Gaza. Des enfants palestiniens se sont retrouvés en première ligne » (1)

Qu’un journaliste puisse invoquer un contexte pour justifier la diffusion d’une information fausse sur un fait précis, cela a provoqué l’indignation de son confrère Jeambar : « … la phrase qu'il écrit dans Le Figaro est quand même contraire à ce qu'est ce métier. On n'est pas là pour essayer d'imaginer des images qui vont donner le reflet d'une situation … » (2) Mais ce n’est pas tout ! Charles Enderlin continue dans cet article, quatre ans après, d’accuser Tsahal de meurtre d’enfants, exactement comme il l’avait fait le 30 septembre 2000. Or d’innombrables documents ont démontré que la procédure opérationnelle utilisée par les Palestiniens dans la première phase de l’Intifada, avant les attentats suicide, c’était de mettre en avant des enfants jeteurs de pierre et de tirer de derrière sur les soldats israéliens pour provoquer une riposte, et espérer des morts d’enfants exploitables dans les média. Cela, Charles Enderlin le sait parfaitement. Par contre il n’a dit mot des quatre filles de la famille Hatwell, tuées à bout portant ainsi que leur mère enceinte par d’héroïques combattants palestiniens, le 30 avril 2004, sur la route de Kissoufim à Gaza, tuées de sang froid pour de bon, elles. C’est dire de quel bois est fait cet l’homme.

Mais il faut aller bien plus loin que le spectacle de l’homme Charles Enderlin. Ce dernier n’est qu’un petit maillon, substituable, dans la chaîne de la production et de la diffusion du faux « stratégique » (3) Le faux a été produit par un collaborateur fonctionnel des média palestiniens, le caméraman Talal Abou Rahma, et par Charles Enderlin. Mais ces derniers ne sont en rien impliqués dans sa diffusion mondiale, qui est au centre de notre sujet puisque c’est elle qui a fait d’un petit film génialement conçu, une bombe atomique politique contre Israël. (4) Dans son interview à Proche Orient Info, Charles Enderlin déclare de façon parfaitement justifiée : « … je suis journaliste, pas directeur. Ce n'est pas moi qui décide de ce qui passe à l'antenne, des films, des documentaires qui sont diffusés. Je ne valide pas mes propres sujets dans le journal. Pour cela, il y a une hiérarchie professionnelle… Tout est visionné par les responsables de l'édition, comme il se doit. » (5) C’est France 2, à l’époque Olivier Mazerolles dirigeait la rédaction, qui a diffusé instantanément et gratuitement (6) le brûlot au monde entier, prenant une posture d’auxiliaire des services palestiniens de propagande, et assurant un impact politique mondial et massif au faux de Netzarim. C’est lui qui est en principe le responsable de toute l’affaire, celui qu’il faudrait accuser, puisqu’il ne s’est pas honoré en démissionnant sur le champ, une fois avérée la fausse imputation des tirs.

Olivier Mazerolles a quitté son poste, le 11 février 2004, il y a exactement un an, quelques jours après avoir passé à l’antenne la nouvelle du retrait d’Alain Juppé de la vie politique après sa condamnation. Nouvelle fausse, mais de portée vénielle au regard de l’affaire Al Dura. C’est dire si en France, les journalistes exercent leur métier sous l’étroite surveillance des autorités politiques. Alain Hertoghe a écrit l’an passé un ouvrage qui en dit long sur le pilotage politique de l’information stratégique en France, ce qui lui a coûté son emploi.

Comme Charles Enderlin, Olivier Mazerolles n’est qu’un personnage de second ordre, un lampiste de plus, qui ne mérite rien d’autre que ce dépit qui nous envahit devant l’étalage de la couardise, du moi rampant, et de la soumission inconditionnelle et obséquieuse au pouvoir en place. Ce n’est pas Mazerolles qui a pris la décision fondamentale de diffuser massivement et gratuitement le faux de Netzarim. Nous n’avons aucune preuve matérielle de cette affirmatrion, mais pour qui observe le fonctionnement des institutions françaises, même superficiellement, cela va de soi. Si on veut savoir qui a donné l’ordre de diffuser gratuitement le faux, il faut chercher du coté du pouvoir d’État, des conseils de l’ombre du Quai d’Orsay et de l’Élysée, de ceux qui pilotent depuis des années la politique arabe extrémiste et suicidaire du sommet de l’État.

C’est pour cela que la controverse que continuent d’alimenter Jeambar et Leconte (saynète mise en scène par les Palestiniens, ou mort sous des balles d’origine plutôt palestinienne) n’a qu’une importance très secondaire en définitive. (7) Peu importe, du point de vue des forces telluriques et des intérêts majeurs qui sont en présence, si le petit Al Dura est mort ou s’il n’a jamais existé. Nous sommes pour notre part convaincu qu’il n’a jamais existé, mais qui peut produire le « smoking gun ? ».

Ce qu’il faut retenir de tout à fait essentiel dans cette affaire, c’est :

1) le rôle d’appui actif du pouvoir d’État français dans le lancement de la guerre d’Arafat. D’ailleurs, quelques jours après Netzarim, lors d’une réunion avec Arafat et Madeleine Albright à Paris, Jacques Chirac conseillera à Arafat de ne pas signer le cessez-le-feu proposé par la secrétaire d’État américaine de l’époque ;

2) l’emprise du sommet de l’État sur les messages véhiculés par les grands média en France pour les questions classées comme relevant de l’intérêt national, qui sont en fait les marottes de l’Élysée. Goebbels, Staline et Brejnev doivent se retourner tous les jours dans leur tombe, devant une si élégante maîtrise de l’art d’informer les gens comme il faut.

3) la vulnérabilité de l’opinion mondiale, surtout européenne mais aussi américaine, aux manœuvres de manipulation remarquablement coordonnées et exécutées par les efforts convergents d’un groupe fondamentalement terroriste comme l’Autorité palestinienne d’Arafat et une grande puissance occidentale capable de pénétrer le cœur des réseaux mondiaux de l’information.

Notes

(1) Le Figaro « Non à la censure à la source » 27 janvier 2005
(2) Interview à RCJ le 1° février 2005.
(3) Au sens où il a pu influer sur la situation d’ensemble de la guerre en défaveur d’une des parties.
(4) C’est le Général De Gaulle qui avait le premier comparé la puissance politique de la télévision à une bombe atomique.
(5) Proche Orient Info « Un entretien exclusif avec Charles Enderlin… » 1° octobre 2002
(6) Pourtant France 2 a un statut public et fonctionne avec une redevance collectée comme un impôt. Les responsables ne sont pas autorisés à faire des cadeaux avec des ressources publiques. Ils sont comptables de ces ressources sur leurs deniers personnels.
(7) Il faut saluer le travail remarquable, courageux, méthodique et obstiné de l’agence israélienne indépendante Mena (Métula News Agency). Elle a procédé à toutes les investigations possibles du matériel disponible sur l’évènement du 30 septembre, pour sauver l’honneur de son pays et de ses soldats. Elle a osé s’affronter sur la durée aux forteresses de la désinformation occidentale et elle a triomphé puisque nul ne soutient plus que des soldats israéliens ont tué Al Dura.



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