Archive jusqu'au 16/décembre/2004

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2004: Commentaires de Decembre 2004: Archive jusqu'au 16/décembre/2004
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Michka (Michka) le mercredi 15 décembre 2004 - 22h09:

« Le juif Süss », le livre de Lion Feuchtwanger paru en 1925 en Allemagne connut un succès phénoménal dans le pays puis dans le monde entier.
L’auteur nous dresse le portrait de Süss Oppenheimer qui fut un des plus fameux « Juifs de cour » du XVIIIème siècle.
Bien entendu, ce roman historique et populaire n’a rien à voir avec le film du même nom dont les nazis en firent un des instruments phares de leur propagande antisémite.

J’ai relevé pour vous un passage qui m’a particulièrement touchée parce qu’il nous définit si bien. C’est dans un chapitre nommé « Les Juifs » débutant par une description de la société juive de l’époque avec ses différences sociales, culturelles etc.….Lisez, c’est magnifique…….

« ……..Mais tous l’avaient dans le sang, au plus intime de leur sentiment : la profonde, secrète et sûre conscience que le pouvoir n’avait aucun sens, aucune constance, aucune valeur.
Ils avaient été si longtemps petits et faibles parmi les peuples de la terre, nains, ridicules atomes épars. Ils savaient qu’exercer ou subir le pouvoir n’a pas de réalité, n’a pas d’importance.
Les colosses du pouvoir ne s’effondrent-ils pas l’un après l’autre ? Mais eux, les sans-pouvoir, ils avaient donné son visage au monde.

Et ce savoir de la vanité et de l’insignifiance du pouvoir, tous les Juifs le possédaient, qu’ils fussent puissants ou humbles, libres ou dans les chaînes, proches ou éloignés des autres.
Non, en mots nettement formulés, non en notions mesurables, mais inscrit dans leur sang et dans leurs sentiments.
C’était ce savoir secret qui amenait soudain sur leurs lèvres ce sourire énigmatique, doux et supérieur, dont leurs ennemis s’irritaient doublement parce qu’ils l’interprétaient comme une insolence destructrice et parce que toute leur cruauté et toutes leurs tortures étaient impuissantes devant lui.
C’était ce savoir secret qui unissait les Juifs et les fondait ensemble, et rien d’autre. Car en lui résidait le sens du Livre.

Du Livre, oui, de leur Livre. Ils n’avaient pas d’Etat qui les rassemblât, pas de pays, pas de terre, pas de roi, pas de forme de vie commune. Si pourtant ils étaient un, plus un que tous les autres peuples du monde, c’était le Livre qui les amalgamait.
Qu’ils fussent bruns, blancs, noirs ou jaunes, grands ou petits, magnifiques ou en haillons, athées ou pieux, qu’ils restassent toute leur vie dans une pièce tranquille ou courussent le monde dans un tourbillon doré et bariolé, tous, au fond d’eux-mêmes, portaient l’enseignement du Livre.

Divers est le monde, mais il est vanité et poursuite du vent ; un et unique, cependant, est le Dieu d’Israël, Celui qui est au-dessus de toute chose, Adonaï. Parfois, bien sûr, la vie, comme de mauvaises herbes, étouffait cette Parole, mais elle restée ancrée en chacun d’eux ;aux heures où ils devenaient eux-mêmes,où leur vie arrivait à son sommet , elle était là ;et quand ils mouraient,elle était là ; et ce qui coulait à flots de l’un à l’autre, c’était cette Parole.

Ils se l’attachaient au bras et sur le front avec les phylactères, ils l’accrochaient au montant de leur porte, ils commençaient et finissaient leur journée avec elle ; au nourrisson, avant toute chose, ils enseignaient la Parole, et le mourant dans son dernier râle exhalait la parole.. C’est dans la Parole qu’ils puisaient la force de durer au-delà des tourments amassés sur leur route.
Ils opposaient un sourire pâle et furtif au pouvoir d’Edom, à sa frénésie et à la folie de ses faits et gestes. Tout cela passait ; ce qui restait, c’était la Parole.

Le Livre, ils le traînaient avec eux depuis deux mille ans. Il était leur peuple, leur Etat, leur sol natal, leur héritage et leur possession. Ils l’avaient transmis à toutes les nations, et toutes les nations l’avaient adopté. Mais les seuls possesseurs légitimes, les seuls à le connaître et à le servir, c’étaient eux, eux seuls.

Le Livre contenait sept cent quarante-sept mille trois cent dix-neuf caractères. Chaque caractère était compté, pesé, vérifié et jugé. Chaque caractère, on l’avait payé de sa vie ; pour chaque caractère, des milliers de Juifs s’étaient laissé martyriser et tuer.
A présent, le Livre était tout à eux, en propre. Et dans leurs maisons de prière, en leur plus saint jour de fête, les orgueilleux qui avançaient en maîtres le reconnaissaient et le criaient avec la même conviction que les petits, les opprimés, les humbles : « Nous n’avons rien, que le Livre. »

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Blati (Blati) le mercredi 15 décembre 2004 - 20h11:

Genèse 25/28-34

Isaac aimait Ésaü, parce qu'il mangeait du gibier; et Rebecca aimait Jacob.
Comme Jacob faisait cuire un potage, Ésaü revint des champs, accablé de fatigue.
Et Ésaü dit à Jacob: Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C'est pour cela qu'on a donné à Ésaü le nom d'Édom.
Jacob dit: Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse.
Ésaü répondit: Voici, je m'en vais mourir; à quoi me sert ce droit d'aînesse?
Et Jacob dit: Jure-le moi d'abord. Il le lui jura, et il vendit son droit d'aînesse à Jacob.

Nous allons essayer de mieux cerner le passage qui a trait au droit d'aînesse.
On a toujours soutenu que Jacob était un garçon sage et que Ésaü était un enfant turbulent ne pensant qu'à chasser.
Fort bien !
Ma question est la suivante, car avec votre appui, nous allons disserter "pas à pas".
Personne ne me contredira pour dire que Jacob était particulièrement rusé, il connaissait certainement les failles du caractère de son frère.
Ne pensez-vous pas que Ésaü ne connaissant pas l'importance du droit d'aînesse ou bien s'en fichant comme d'une guigne, s'est laissé berner ?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le mercredi 15 décembre 2004 - 19h47:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Ftileur : Laïcité et République.

Communiqué du Comité Laïcité République
Paris - le 13 décembre 2004

NON !

Le Comité Laïcité République rejette avec fermeté le Traité constitutionnel

Fidèle aux positions qu'il a toujours prises depuis deux ans sur la question, lors du colloque
international d'Artigues-près-Bordeaux, devant la commission STASI, dans ses communiqués, ses
revues et ses deux ouvrages consacrés à la question européenne, le Comité Laïcité République conclut que la défense des valeurs républicaines et du principe de Laïcité, bases d’une Europe laïque, sociale et humaniste, ne peut que conduire au rejet du Traité constitutionnel.

Ce « NON » n’est pas le résultat d’une vision passéiste ou réactionnaire, mais au contraire
l’affirmation de principes de progrès.

Les atteintes à la Laïcité, figurant dans le préambule, dans les articles 1-52 et 2-70 du Traité, sont en totale contradiction avec le principe de séparation des églises et de l’Etat, tel qu’il est inscrit dans la loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». L’accepter,
c'est accepter l'alignement de la République sur un système concordataire.

Il est hypocrite de déclarer que ce Traité est neutre, quand la politique échappe aux Etats-Nations ou quand la politique économique et sociale est dictée par la libre concurrence, ou encore quand les instances de décisions ne sont pas soumises au contrôle démocratique.

Il est faux de déclarer que le Traité constitutionnel est une constitution quand on mesure combien son mode d’élaboration et son mode d’adoption sont contraires aux principes élémentaires. Une véritable Europe doit être une Europe dont les peuples seraient les acteurs d’un authentique processus constituant, qui permettrait de décider vraiment des choix politiques et de contrôler leur mise en oeuvre.

L'interprétation juridique comme ’interprétation politique de ce Traité constitutionnel montrent qu’en réalité, les principes d’égalité, la souveraineté populaire et la laïcité sont bafoués et menacés. Les peuples sont, en réalité, oubliés, les citoyens ne bénéficient pas de l’égalité des droits.

Sans droits sociaux, il ne peut y avoir de citoyenneté.

Sans droits politiques il n’y a plus de souveraineté populaire.

Il est temps que la Laïcité redevienne le fer de lance du combat républicain, il est temps que les
laïques arrêtent leurs compromissions et leurs renoncements, et mesurent la menace que ce projet de Traité européen fait courir à la Laïcité et à la Liberté.

Le Bureau National Comité Laïcité République - B.P. 145 - 75422 PARIS CEDEX 09

Wnessou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Soleil (Soleil) le mercredi 15 décembre 2004 - 19h23:

A 10 year old boy from our school suffered a brain aneurysm suddenly this Sunday morning. He is very dear to all of us in Eitz Chaim and is in very critical condition. Please daven for Boaz Zeifman -
Moshe Boaz ben Yocheved Henna. Please pass this message on to anyone you know who will daven
and/or say tehillim for his Refuah. He is in dire need of Hashem's rachamim.

Thank you all and tizku l'mizvos.
Hebron

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le mercredi 15 décembre 2004 - 18h36:

Une lettre de l'institut Torat Emet- Jerusalem

La sortie du coffret au complet de la liturgie nord africaine


Nous sommes heureux de vous annoncer l'accomplissement de la realisation du coffret inedit de la liturgie nord africaine par le Rav Zecharia Zermati chlita,

Rav et Morei Tzedek a Jerusalem.

(Cliquez ci-dessous pour en entendre un extrait)

http://www.viejuive.com/synagogue/fetes/pourim.asp

Ce coffret (au complet) comprend 4 enregistrements didactiques de haute qualite sur CDs: les Seli'hot, la Meguila d'Esther, la Haggada de Pessa'h et les Kinot de Ticha Beav, selon le rite Nord africain et les precisions exclusives des Sages et Decisionnaires d'Algerie, Maroc et Tunisie.

Cette importante realisation vient enfin permettre a tout fidele, 'Hazan ou bien jeune Bar-Mitzva, l'apprentissage de la base liturgique nord africaine mais aussi tout simplement permettre au public, amoureux de cette tradition, d'en ecouter ou de se preparer aux evenements primordiaux de l'annee.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Primo (Primo) le mercredi 15 décembre 2004 - 18h33:

Al-Manar : et si tout avait été prévu ?

Au début de l'affaire Al-Manar, certaines analyses y voyaient une manigance au plus haut sommet de L'Etat, en collaboration avec Beyrouth. Quelques unes d'entre elles évoquaient même l'influence de l'affaire des otages français, Chesnot et Malbrunot.
Aujourd'hui, on nous sert dans un second temps, avec l'interdiction de la chaîne chiite, un grand numéro de prestidigitation tendant à prouver que la République veille au grain et que ses valeurs seront éternellement protégées par ses gardiens démocrates. Garde à vous... Marseillaise... Frissons et larme au coin de l'oeil...
Si manipulation des esprits il y a, notre rôle de citoyens nous impose une vision critique de ces évènements.

Primo-Europe


Une des formules proposées par les professionnels de la communication prescrit la nécessité de créer une polémique autour du sujet à promouvoir. Que l’on en parle en mal ou en bien, l’important est qu’on en parle.

Force est de constater que c’est le cas de la chaîne télé du Hezbollah depuis plusieurs semaines.

Peut-on avoir une autre lecture des évènements et des déclarations officielles qui ont jalonné l’affaire Al-Manar ?

Schématiquement, on peut décrire deux périodes : celle précédant la déclaration du Conseil d’Etat demandant au CSA d’examiner « objectivement » la candidature d’Al-Manar et celle d’après.

Dans la première, il existait une unanimité pour dénoncer son contenu que ce soit de la part du monde politique ou que ce soit du CSA.

Dans la seconde, la même unanimité existait en dehors de déclarations très prudentes mais tout aussi méfiantes du CSA à l’égard de cette chaîne. La grande différence avec la première période résidait dans le tapage médiatique fait autour de cette affaire. A cette occasion, furent réveillés, pour la circonstance, les vieux démons portant le nom de « liberté d’expression » ou de « pluralisme des cultures » qui étaient censés être mis à mal par le front du refus de ceux qui avaient bel et bien identifié la nature antisémite de la chaîne et son pouvoir délétère sur des esprits poreux aux basses idéologies.

Tout le monde avait pressenti que les jours de cette chaîne sur le réseau Eutelsat ne seraient pas bien longs et, en effet, à l’heure où ces lignes sont écrites, il ne reste plus à l’opérateur européen que 24h pour mettre fin à cette diffusion.

Que signifie précisément cette mascarade ? Quel était le but de ce remue-ménage dont on pouvait si facilement deviner l’issue en s’intéressant simplement à quelques bribes du programme de la chaîne libanaise ?

Le premier résultat facilement observable est que le nom d’Al-Manar, inconnu du plus grand nombre, est désormais célèbre.

Le second est que cette affaire a exacerbé les sentiments haineux et réveillé le réflexe communautariste d’une population arabo-musulmane française qui a aussitôt désigné le « lobby sioniste » comme responsable de cette campagne d’interdiction. Si une frange radicale était toujours en éveil, une masse plus assoupie s'est vue aiguillonner à cette occasion.

Or Al-Manar a désormais une capacité de diffusion qui est revenue à l’état antérieur au début de cette polémique : c'est-à-dire non nul !

Il faut, en effet, savoir que le bouquet Arabsat possède ses propres satellites qui émettent principalement sur le Maghreb et le Moyen-Orient mais qui couvrent également une bonne partie de l'Europe. Le satellite hollandais Newskies diffuse, lui aussi, Al-Manar sur l'Europe. Il suffit désormais au téléspectateur qui recevait Al-Manar via Eutelsat de réorienter sa parabole et de changer les coordonnées de son décodeur. Et puis, n’oublions pas le site Internet de la chaîne où la plupart des programmes peuvent être visionnés.

Vous l’avez compris : l’opération n’est pas un échec pour Al-Manar qui a bénéficié pendant plusieurs semaines d’une campagne publicitaire gratuite qui s’est faite à l’insu de ceux qui – à juste titre ! - protestaient et polémiquaient sur ce sujet.

Laissons aux analystes politiques le soin d’imaginer qui a orchestré cette campagne et dans quel but.

Jean-Pierre Chemla © Primo-Europe, le 15 décembre 2004

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le mercredi 15 décembre 2004 - 18h28:

Quand Jésus était juif.

Au commencement, l’église primitive était une secte parmi toutes celles qui fleurissaient en Palestine. Les fidèles célébraient dans les synagogues le culte du Christ-Messie.

A une vieille Juive qui, montée au paradis et placée à sa droite, ne cessait de pleurer toutes les larmes de son corps, Dieu, selon une blague, aurait demandé : « Pourquoi te lamentes-tu ainsi ? ». Réponse : « Parce que mon fils unique s’est converti ». Dieu aurait essuyé une larme en répliquant : « Tu sais, le mien aussi ! ». Ce rappel de l’origine juive du Christ a connu dans la réalité d’autres prolongements tout aussi singuliers et ironiques. Ainsi, en 1793, un juif converti de Bordeaux, banquier de son état, Charles de Peixotto, eut maille à partir avec le Comité de salut public local car il s’était fait anoblir avant la chute de l’ancien Régime sous prétexte qu’il était membre de la tribu de Lévi, et donc lointain parent de la Vierge et de son fils. Des prétentions généalogiques qu’avaient eues aussi certains membres de la famille Lévis-Mirepoix qui, se réclamant eux aussi de Marie, estimaient que « Jésus était d’une très bonne famille, y compris du côté de sa mère ».

Le Pasteur Etienne Trocmé et Pierre-Antoine Bernheim ont opposé un cinglant démenti à ce cliché. Pour eux, Jésus et ses premiers disciples, loin d’être convertis à une foi nouvelle, ne se sont jamais séparés du judaïsme. Il s’agit, oserait-on dire, d’une « vérité d’Evangile ». Les Ecritures nous le montrent se rendant au Temple, discutant avec les pharisiens, priant et prêchant à la synagogue, célébrant la Pâque sur le mont des Oliviers. Un petit rabbin comme il y en avait des milliers dans la Palestine de l’époque, dont les propos semblent tirés des Pirkeï Avot ( Les sentences des Pères), un recueil composé à l’aube de l’ère chrétienne. Le Notre-Père n’est rien d’autre qu’une version légèrement modifiée du kaddish, la prière des morts de la liturgie juive. Le mérite de Trocmé et de Bernheim est de montrer qu’une large fraction de l’Eglise primitive demeura longtemps fidèle au judaïsme, de façon beaucoup plus active qu’on ne le supposait.

Etienne Trocmé souligne ainsi qu’après la Passion les disciples du Christ, loin de gagner la Galilée, où la prédication de leur maître avait obtenu un vif succès, préférèrent rester à Jérusalem, à côté du Temple, avec les dirigeants duquel ils s’efforcèrent de trouver un compromis. Tout au plus innovèrent-ils en matière liturgique puisque « le soir suivant le shabbat ou le lendemain matin, on célébrait dans les maisons la résurrection de Jésus-Christ en s’appuyant peut-être sur des listes d’apparition comme celle de 1 Corinthiens 5. C’est l’origine du culte dominical ». Mais « la communauté ainsi organisée et enseignée n’était pas à l’écart du monde. En choisissant de vivre dans une ville – de surcroît ville de pèlerinage- elle avait opté pour des rapports fréquents avec la société qui l’entourait » et dont elle partageait la majorité des pratiques et des croyances. Bernheim et Trocmé soulignent également la rivalité, au sein du groupe judéo-chrétien primitif, entre les partisans d’Etienne, porte-parole des hellénistes, et les partisans de Jacques, personnage central et jusque-là quelque peu négligé par les historiens et les exégètes.

Si seul Bernheim est convaincu que Jacques était en fait le frère de Jésus, ce qui n’est pas sans mettre en cause le dogme de la virginité de Marie, lui et Trocmé sont d’accord pour le considérer comme le véritable chef de l’Eglise primitive, en un mot le premier pape d’une Eglise se donnant pour mission l’évangélisation exclusivement en milieu juif et dans le cadre synagogal. Durant de longues décennies, ce groupe hiérosolymitain conserva le leadership au sein de l’Eglise primitive, luttant contre l’influence grandissante des cercles hellénistes affaiblis un temps par la disparition violente d’Etienne, lynché par la foule.

Trocmé et Bernheim – et c’est là l’un de leurs apports les plus novateurs – font justice de la thèse selon laquelle le judéo-christianisme aurait disparu à la suite du départ en exil pour Pella, dans l’actuelle Jordanie, de ses leaders en 66, au début de la grande révolte juive contre l’occupant romain. Tout montre que des groupes judéo-chrétiens importants, continuant à fréquenter la synagogue, existèrent après cette date tant en Palestine que dans l’importante communauté juive d’Alexandrie, en Egypte, et qu’ils ne disparurent qu’après l’échec de la grande révolte de la Diaspora en 115-117, voire après l’écrasement de la rébellion de Bar Kochba en 135. C’est alors seulement que l’église primitive vit le triomphe du courant né à Antioche, quelques décennies auparavant, et qui, sous l’influence des disciples d’Etienne, avait fait sortir la prédication du cadre synagogal et l’avait élargie en direction des Gentils, courant auquel Paul donna ultérieurement sa forme la plus achevée. Si Saül de Tarse est indéniablement le responsable de la grande fracture entre l’Eglise et la Synagogue, celle-ci n’intervint que tardivement, plus tardivement qu’on ne le pense d’habitude, et au prix d’une confrontation infiniment plus rude que celle retenue couramment avec les partisans de Jacques. Il aura donc fallu plus d’un siècle pour que la croyance au Messie-Jésus d’une obscure secte de Palestine se transforme en religion indépendante du judaïsme. Le soudain regain d’intérêt pour la judéité de Jésus et la fidélité à la loi mosaïque de ses premiers disciples est indéniablement la conséquence du formidable examen de conscience entrepris par la quasi-totalité des Eglises chrétiennes au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de la Shoah. Il signe la renonciation – définitive ?- par le christianisme aux multiples tentatives opérées en son sein, au fil des siècles, pour nier ses liens avec le judaïsme. L’épineux conflit du Moyen Orient n’a pas peu contribué à embrouiller un peu plus les pistes. Au cours des années 70, dans certains cercles chrétiens progressistes influencés par l’anti-impérialisme et par l’antisionisme, l’assimilation de Jésus à un réfugié palestinien dépassait de loin le cadre de la simple métaphore. Derrière les figures emblématiques du soldat israélien occupant Bethléem et du petit enfant palestinien venant au monde dans un camp misérable comme Jésus dans une grotte, on voyait réapparaître certains vieux mythes éculés tendant à justifier, en termes modernes, la déjudaïsation du christianisme.

Assez curieusement, aux subtiles variations du monde chrétien au fil des siècles, quant à ses rapports avec le judaïsme, s’oppose la fixité de la perception du christianisme par la religion juive. Perception est d’ailleurs un grand mot. Il signifierait que le monde juif a produit un corpus de doctrines et de représentations du christianisme se fondant sur une interprétation des Ecritures et une critique argumentée des principaux dogmes chrétiens. Il n’en est rien. Le Talmud et la quasi-totalité de la littérature rabbinique d’hier et d’aujourd’hui ne contiennent que de très rares allusions à la personnalité de Jésus. Un passage du traité Sanhédrin (103 b) indique tout au plus : « Puissions-nous ne pas voir apparaître en notre sein un élève qui, tel Jésus le Nhazaréen, soit cause de déshonneur ».

Par la suite, la censure exercée par l’Eglise sur les écrits juifs et les polémiques attisées par des Juifs renégats sur les calomnies antichrétiennes prétendument contenues dans le Talmud conduisirent les rabbins à faire preuve de la plus extrême prudence à ce sujet. Et, à l’époque moderne, esprit des Lumières oblige, l’apologétique et l’œcuménisme ont empêché toute discussion à ce sujet au sein du monde juif.

On le vit bien en 1873, lorsqu’un rabbin français s’enhardit à critiquer la présence au Salon d’automne d’une toile due à Alphonse Lévy et intitulée Le Christ au tombeau. L’homme de Dieu estimait qu’un artiste juif n’avait pas à traiter pareil sujet. On lui fit comprendre que son indignation était fort peu diplomatique et qu’il convenait plutôt de se féliciter du rôle joué par le christianisme dans les progrès de la civilisation et l’accession de nombreux peuples au monothéisme, forme suprême de la croyance religieuse.

Au sein du monde juif contemporain, il est fort douteux que les écrits de Trocmé et de Bernheim aient une quelconque audience ou provoquent le moindre débat. Pas même aux Etats Unis où l’on a vu fleurir, à la fin de la décennie 60, le mouvement des Jews for Jesus ( Juifs pour Jésus) dont les adhérents tentent de concilier le maintien d’une identité juive et le respect de la loi mosaïque, avec la croyance dans la messianité de Jésus. Les manifestations de rejet dont été victimes ces groupes de la part de l’establishment juif et des Eglises chrétiennes montrent que les uns et les autres ont parfaitement intériorisé la fracture radicale voulue par Paul de Tarse et que l’éphémère tentative de Jacques de constituer une Eglise judéo-chrétienne appartient à un passé révolu.

Les plus optimistes en concluront qu’il s’agit là de l’illustration du vieux proverbe yiddish : Wie Christelt zich, Yiddelt zich ( Juifs et Chrétiens se comportent de la même façon, qu’on peut aussi traduire par les Juifs ont les Chrétiens qu’ils méritent) et les réalistes en déduiront que ces querelles byzantines ont fort heureusement sombré dans l’oubli. Car ces spéculations savantes n’interfèrent que très peu dans notre vie.

Aujourd’hui, juifs, chrétiens et musulmans d’Europe ou des autres continents célèbrent indistinctement Noël. Cette fête chrétienne a perdu toute signification religieuse pour devenir une occasion de réjouissances et de sociabilité sans connotation théologique particulière. Ce qui n’exclut pas, çà et là, la manifestation de certains particularismes pour le moins surprenants. Ainsi, le grand historien de la mystique, Gershom Scholem, né dans une famille berlinoise désargentée, racontait ainsi qu’il avait fait scandale auprès des siens en exigeant qu’ils cessent de lui offrir des cadeaux à Noël dès lors qu’il aurait atteint sa majorité religieuse juive, fixée à 14 ans. Ce qui lui valut de trouver au pied du sapin un portait de Herzl, le fondateur du mouvement sioniste.

* Lire L’enfance du christianisme d’Etienne Trocmé, Noésis, et Jacques, frère de Jésus, de Pierre Antoine Bernheim, Noésis,




Auteur : Patrick Girard

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le mercredi 15 décembre 2004 - 17h50:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Ftileur : Roman Photo BouleItik A La Goulettoise.

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Wnessou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le mercredi 15 décembre 2004 - 16h43:

LA REPONSE DU MONDE A BAZOOKA MAIS TERNISSIEN RESTE T IL??
L'éditorial de Jean-Marie Colombani
A nos lecteurs
LE MONDE | 15.12.04 | 14h07 • MIS A JOUR LE 15.12.04 | 15h06
A 12 h 15 par e-mail, découvrez toute l'actualité économique et financière. Abonnez-vous au Monde.fr

Le Monde aborde une nouvelle phase de son histoire et, comme cela est inscrit dans sa culture, il vit cette phase avec beaucoup de passion, et même un peu de bruit...

Tel est ce grand journal où rien ne se fait dans la placidité et à rythme doux. C'est là le témoignage de sa richesse humaine et de son tempérament.




De sa santé, même, car c'est dans ces moments-là qu'il montre sa force, sa capacité à débattre et à réagir, et aussi les solides ressources dont il dispose.

Nous n'avons pas, dans ces colonnes, tenu au jour le jour nos lecteurs informés des épisodes qui ont marqué cette période. Il importe donc aujourd'hui, et au lendemain d'une importante réunion de notre conseil de surveillance, de vous présenter le point précis de cette situation et de nos engagements pour y faire face.

Au cours des derniers mois, la crise de la presse écrite nationale - crise que nous avons plusieurs fois évoquée dans ces pages et sur laquelle nous ne reviendrons pas ici - a aggravé et contribué à mettre en évidence les deux sortes de difficultés qu'affronte Le Monde : des difficultés d'ordre structurel et économique, d'une part, des difficultés quant à sa diffusion et à son lectorat, d'autre part.

Chacun de ces points a donc fait l'objet, au cours des trois dernières semaines notamment, de débats, de prises en compte et de décisions. C'est de ces décisions qu'il sera question dans ces lignes.

Les difficultés d'ordre économique, d'abord.

Elles existent depuis plusieurs années ; elles sont évidemment le reflet de la crise générale de la presse écrite, mais pas seulement. Elles sont aussi, en partie, la conséquence, relevant de notre responsabilité, d'une prise de conscience tardive de la gravité du mouvement - nous avons vécu dans l'attente d'une hypothétique reprise publicitaire - et d'une lenteur à dresser le diagnostic et à enclencher la réaction.

La plus récente mesure mise en place face à cette crise a été un accord sur les conditions de départ volontaire de l'entreprise visant à réduire les effectifs. Il a été négocié et signé avec les principales organisations syndicales dans le courant des mois d'octobre et de novembre. Il a montré que, dans la difficulté, cette maison privilégie le dialogue et la concertation. D'autant que cet accord s'ajoutait à un autre à l'imprimerie du Monde, dans lequel les ouvriers du Livre se sont aussi engagés à réduire leurs effectifs dans le cadre d'une nouvelle organisation du travail.

Mais la réduction de la masse salariale ne peut-être, nous le savons bien, l'unique remède. Elle doit s'accompagner de mesures concrètes dans la gestion traduisant la volonté de retrouver nos équilibres. Un plan d'économies et de redressement a donc été proposé à la fin du mois de novembre à nos actionnaires, qui l'ont approuvé.

Ce plan, qui prévoit des mesures de réorganisation au sein des directions, celles du groupe comme celles du quotidien, a été préparé à ma demande par Jean-Paul Louveau, directeur général du groupe, qui a été nommé lundi 13 décembre, sur ma proposition, membre de notre directoire où il rejoint Noël Bergeroux à mes côtés. Il remplace Dominique Alduy, qui a servi cette maison pendant dix ans avec dévouement, intelligence et beaucoup d'élégance. En outre, et jusqu'à ce que le résultat soit acquis, Jean-Paul Louveau supervisera directement la gestion du quotidien lui-même.

Ce plan contraindra Le Monde à une vie plus économe et plus rigoureuse, à de nouveaux efforts peut-être, mais il nous permettra de nous avancer de manière décisive sur le chemin du redressement et du développement. C'est là un engagement solennel de la direction, car de lui dépend l'avenir de notre journal, son nouvel essor.

Se développer est en effet une nécessité vitale pour Le Monde. Consolider les acquis du groupe dans lequel s'inscrit - heureusement - notre futur, financer les mesures sociales, ouvrir des voies inédites et se moderniser : il faut pour cela des capitaux nouveaux.

C'est là qu'intervient le troisième volet du traitement de nos difficultés économiques. Adossés à notre engagement et à notre effort de redressement, nous nous sommes tournés vers nos actionnaires - ceux qui nous accompagnent depuis longtemps déjà et ceux qui pourraient souhaiter nous rejoindre - pour leur demander de renforcer notre capital. Cette démarche a également été approuvée par notre conseil de surveillance. Il est encore un peu tôt pour donner les noms des possibles nouveaux associés, mais les négociations d'ores et déjà en cours sont en bonne voie.

Il est bon de préciser que nos structures nous permettent de mettre en place cette recapitalisation dans des conditions qui ne mettront à aucun moment en danger l'indépendance du journal. Cet élargissement du capital ne donnera à aucune personne, à aucun groupe, à aucune puissance la possibilité d'aliéner cette indépendance, d'entraver en quoi que ce soit notre liberté.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 15 décembre 2004 - 17h17:

Encore un article interessant aujourd'hui, dans Ha'Aretz:

Le taux d'immigration des Juifs de France [en Israel] est le plus eleve depuis 30 ans (article en anglais).

French Jews' immigration at highest level in 30 years
By The Associated Press

http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=514388

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 15 décembre 2004 - 15h45:

Si c'est Le Monde qui le dit, alors c'est qu'Edwi Plenel doit etre parti ... Vive Stalingrad et les Buttes Chaumont !

Enquête sur les filières de la "guerre sainte" en Irak
LE MONDE
Conséquence de la prise en otage en Irak de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot, les services de renseignement français ont fortement renforcé leurs capacités opérationnelles dans la région. Les informations qu'ils ont recueillies, et dont Le Mondea eu connaissance, font apparaître que de nombreuses filières d'acheminement de "volontaires étrangers"existent.

Ces djihadistes seraient au nombre de 1 000 à 2 000, souvent originaires de Jordanie, de Syrie, d'Arabie saoudite ou du Koweït. Mais quelques-uns proviendraient aussi de France.

Les services secrets ont ainsi pu identifier cinq Français, dont Fawzi D., l'émir d'une vingtaine de combattants, proche selon eux d'un boxeur anglais réputé, Danny Williams. Ces Français seraient pour la plupart originaires du 19e arrondissement de Paris et auraient fréquenté une mosquée de la rue de Tanger.

. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 16.12.04

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Blati (Blati) le mercredi 15 décembre 2004 - 12h21:

Le commentaire de Sybille est très intéressant et apporte une pierre supplémentaire aux interrogations sur cette partie de la Torah.
Je ne peux que la féliciter.
Par contre je ne puis accepter qu'elle croit offenser.
L'avantage de la Torah, c'est qu'on la commente à longueur de vie, sans connaître la fin.
J'ai vu des rabannimes se chamailler sur l'explication d'un mot.
Pour répondre à Emile, je ne suis pas d'accord avec lui sur l'interprétation qu'il en fait.
Toi qui as vécu en Israël, tu sais bien que la Bible est étudiée par l'enfant dès qu'il apprend à lire et souvent bien après l'université.
Que la Bible ait été écrite par des hommes, nul ne peut l'affirmer, je pense même que c'est une erreur de soutenir cette idée.
À mon avis, la Torah est une compilation de textes qui ont été rajoutés au fil des siècles.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 15 décembre 2004 - 11h35:

Boker-tov le-koulam,

1.
Tout d'abord, petit compte rendu rapide de la visite de Nicolas Sarkozy en Israel. N'ayant pu moi-meme assister au cocktail qu'il organisait hier soir dans un grand hotel de Tel Aviv, j'ai demande a quelques amis ce qu'ils ont pense de sa prestation d'hier: ils sont tous unanimes, Sarkozy a casse la baraque hier soir pour la derniere bougie de Hanoucca !

2.
Allez voir l'article de JTA concernant l'echec d'Al-Manar en France, sur le site:
http://www.jta.org/

A la rubrique: Around the World

Intitule de l'article: BEHIND THE HEADLINES - Reversing an earlier reversal,
France bans Hezbollah TV station

On y voit une photo de l'abjecte serie TV antisemite, promue par Al-Manar: "Al-Shatat"

Bonne journee

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Henri (Henri) le mercredi 15 décembre 2004 - 08h41:

Emile chalom et hag sameah.

La Torah n'est pas un LIVRE D'HISTOIRE ecrite par des hommes il y a bien longtemps.
La Torah est actuelle jour apres jour.
Notre FUTUR comme notre passe s'y trouvent.
Peut-etre que la ou tu habites, comme tu dis, rare sont les juifs a transmetre et a etudier la Torah.
Baroukh Achem aujourdh'ui en Israel il n'y a pas une ville ou un village ou l'on n'etudie pas la Torah, chacun d'apres sa possibilite .
Certains etudient en surface, d'autres un peu plus en profondeur, et certain qu'Achem aime un peu plus, ont la joie et le bonheur d'etudier en grande profondeur et meme de decouvrir les secrets qui y sont caches.
La Torah est comparee aussi bien a la lumiere qu'a l'eau, tous deux sources de vie.
Aujourdh'ui huiteme jour de Hannouca, nous avons allume toutes les bougies, pour remercier Achem de nous aimer.
Hag ourim sameah
hanoukia