Archive jusqu'au 12/décembre/2004

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2004: Commentaires de Decembre 2004: Archive jusqu'au 12/décembre/2004
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mounia (Mounia) le dimanche 12 décembre 2004 - 19h19:

Un intellectuel koweïtien progressiste: "Tout le mal provient de la pensée religieuse et tout le bien de la pensée laïque"

Ahmed Al-Baghdadi, intellectuel progressiste koweïtien, conférencier en sciences politiques à l'université du Koweït , a dernièrement publié plusieurs articles dans le quotidien koweïtien Al-Siyassa , dénonçant la pensée religieuse et faisant l'éloge de la laïcité. Voici quelques extraits de ces articles :

"Les musulmans n'auront pas d'avenir tant qu'ils seront soumis à la pensée religieuse"

Dans un article intitulé "La laïcité et la vie", Al-Baghdadi affirme que seule une société libérée de la religion est susceptible de se développer, estimant que la pensée religieuse islamique éteint toute dynamique de progrès :

"(…) La laïcité en tant que point de vue et mode de vie n'est pas née du néant, mais de la douloureuse expérience humaine qui a duré près de mille ans et au cours de laquelle la pensée religieuse de l'Eglise, formée par le clergé, a été abolie (...) Les Occidentaux ont connu l'obscurité intellectuelle et des guerres dévastatrices pendant cet "obscur Moyen Age".

Pour les personnes instruite en sciences, industrie, finances, politique et culture, il n'existait qu'une solution, refuge pour les sociétés pauvres : elle consistait à éloigner l'homme religieux [des autres domaines] de la vie (…) À partir de là, le monde occidental est devenu le seul à se développer, à progresser et à prospérer dans tous les domaines.

Afin de ne pas être accusé de parti pris contre la pensée religieuse, voici des exemples tirés de la réalité de la vie dans les pays arabes et musulmans:

1- La pensée religieuse est la seule aujourd'hui qui refuse la 'Déclaration universelle des droits de l'Homme', ce qui représente un obstacle à l'application de ces droits dans les pays islamiques, non seulement dans le règlement des affaires d'héritage, mais aussi en ce qui concerne l'égalité, la liberté de pensée et d'expression.

2- La pensée religieuse islamique est la seule qui profère encore des accusations de ridda [apostasie] (…) Malheureusement, cet entêtement conduit à l'exécution d'êtres humains, même sans procès.

3- La pensée religieuse s'oppose à la liberté de pensée et d'expression quand il s'agit de critiquer la religion. En outre, la pensée religieuse révère des choses que la religion elle-même ne nous demande pas de révérer. Ainsi, les compagnons du Prophète [sont au-dessus de toute critique] ; or ils ne sont pas considérés comme des principes religieux ou des racines de la foi. La pensée religieuse ne distingue pas entre religion et croyants.

4- La pensée religieuse est encore misogyne, même si les oulémas prétendent le contraire.

5- La pensée religieuse menace la santé de l'Homme. L'interdiction d'inclure de l'alcool dans la plupart des médicaments réduit l'efficacité de ces derniers (…) [En outre] un docteur musulman n'ose pas, de nos jours, demander à un patient de s'abstenir de jeûner [pendant le mois de Ramadan], et c'est ainsi que les hôpitaux se remplissent de patients à jeun.

6- La pensée religieuse appuie la tyrannie politique, en ce qu'elle s'oppose à la démocratie et à la constitution. Au Koweït, [certains] essaient de détruire la constitution et l'Etat constitutionnel tandis qu'en Arabie Saoudite, il existe une opposition totale à la démocratie.

7- Imaginons qu'un régime [arabe] adopte une école de pensée religieuse. Qu'arriverai-t-il alors aux autres écoles de pensée?

8- La pensée religieuse s'oppose à l'"Autre", l'accuse d'hérésie et refuse de vivre à ses côtés. Pour preuve, les supplications et les appels [à Allah] que nous entendons dans les mosquées pour qu'Il détruise tous les non musulmans et leur nuise, plutôt que des prières pour qu'Il les guide sur le droit chemin, [que l'on aurait entendues si la pensée religieuse] incluait une once de tolérance.

9- La pensée religieuse est la principale source de terrorisme, vu les interprétations négatives qu'elle apporte aux versets [coraniques] portant sur le djihad.

10- La pensée religieuse s'oppose à toutes les formes de créativité et d'art (…)

L'Occident n'a pu progresser qu'après s'être émancipé de cette façon de penser. [Une telle émancipation] est la seule solution possible pour les musulmans. Ils n'auront pas d'avenir tant qu'ils seront soumis à la pensée religieuse." [1]

"Les pays musulmans n'adopteront pas la laïcité parce que ses principes entrent en contradiction avec la tyrannie, l'oppression, le retard et l'anarchie."

Dans un article publié dix jour plus tard dans Al-Siyassa sous le titre "Ce qu'il y a de bon dans la laïcité et de mauvais en toi", Al-Baghdadi compare les pays laïcs aux pays islamiques :

"Dans aucun pays islamique, un chrétien ou un juif ne peut exhiber une croix ou une calotte sans rencontrer de problèmes. En outre, pour les adeptes des autres religions, comme le bouddhisme et l'hindouisme, il est impossible de conduire une cérémonie en public, même avec une autorisation gouvernementale, sans avoir des ennuis, comme c'est arrivé sur un lieu de culte hindou au Koweït. Contrairement aux [pays islamiques] où la persécution religieuse bat son plein, les pays laïques n'interdisent pas de construire des mosquées, même quand celles-ci ne sont pas subventionnées par le gouvernement. En outre, aucun pays laïc n'empêche un musulman de prier en public.

Il n'existe pas d'église dans le monde laïc chrétien où un prêtre maudit tous ceux qui ne sont pas d'accord avec sa religion et prie pour que des ennuis et des catastrophes leur tombent dessus, comme le font les prédicateurs dans nos sermons du vendredi. [En outre], notre pensée religieuse n'a aucun équivalent au message dernièrement prononcé par l'actuel Pape, message relatif à l'importance de la paix pour tous. Alors qu'il est très facile de faire construire une mosquée dans l'Europe et l'Amérique laïques, une église ne peut être construite [en pays musulman] qu'avec l'approbation du président de l'Etat, laquelle est rarement accordée.

Il n'existe pas d'institut religieux non musulman qui enseigne aux étudiants à haïr l'Autre, arguant que c'est un infidèle damné, sans jamais se demander s'il a apporté quelque chose à l'humanité. Cette haine existe au sein de la religion islamique.

Tout au long de l'histoire [musulmane], il n'y a pas eu un seul juge musulman qui se soit efforcé de réparer un tort commis envers un non musulman, alors que les Etats-Unis et l'Europe ont sauvé plusieurs peuples de l'oppression, sacrifiant des vies humaines et leurs biens pour secourir d'autres [peuples]. On ne peut pas ignorer la bienveillance du monde laïc à l'égard des Koweïtiens quand celui-ci a décidé de libérer le Koweït et de rétablir l'honneur de son gouvernement et de son peuple.

Dans le monde laïc, les intellectuels et les journalistes ne sont pas envoyés en prison pour leurs opinions – sauf dans le cas des lois européennes portant sur la réfutation d'un Holocauste qui a annihilé les Juifs d'Europe, car la conscience européenne souffre encore de cet épisode. [Mais même là, le négationniste] n'est pas emprisonné ; il doit simplement payer une amende. On n'en fait pas un murtadd [apostat] ; on ne cherche pas à le faire mourir, à l'assassiner, à lui ôter ses moyens de subsistance ou à le séparer de sa femme et de ses enfants. En revanche, les musulmans extrémistes et les oulémas recourent fréquemment à la terreur idéologique, émettant des appels au meurtre et des accusations de ridda [apostasie] (…)

Les personnes appartenant au courant religieux sont bien obligées de reconnaître que tout le bien provient de la pensée laïque et tout le mal de la pensée religieuse, car on se sert de la religion pour causer du tort non seulement aux personnes mais à la religion elle-même, à tel point que les musulmans ne respectent même plus leur religion, essayant de l'exploiter à des fins pécuniaires en vendant des ouvrages sur l'islam et de la boisson.

Savez-vous pourquoi Allah aide les pays laïcs ? Parce qu'ils sont justes. Pourquoi n'aide-t-il pas les pays qui construisent des mosquées tous les jours ? Parce que ces derniers exercent l'oppression (…)

Les pays musulmans ne peuvent pas adopter la laïcité pour une raison toute simple : les principes laïcs contredisent les façons de ces pays, qui se basent sur la tyrannie, l'oppression, l'agression, le retard et l'anarchie. De plus, ces pays exploitent la pensée religieuse pour imposer leur légitimité. Vous découvrirez ainsi qu'ils sont les plus fervents supporters des groupes religieux, sachant que parmi ces groupes se trouvent des personnes qui soutiennent le terrorisme et nuisent à la société. En effet, les groupes religieux ne soutiennent pas tant les droits et la justice que l'oppression et la tyrannie, alors que c'est l'inverse dans [le monde] laïc." [2]


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[1] Al-Siyassa (Koweït), le 14 novembre 2004

[2] Al-Siyassa (Koweït), le 16-17 novembre 2004


MEMRI.ORG

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lalla (Lalla) le dimanche 12 décembre 2004 - 16h55:

La descendance paye de generation en generation. Basta basta avec ce fardeau! Dieu est misericordieux,il pardonne,il a pardonne et il nous enseigne le pardon; on doit se corriger,s'ameliorer et s'arreter de ressasser le passe en s'accusant; c'est le present et le futur qu'il faut sauver et bien vivre correctement.
de vive voix cela aurait ete plus sympa d'en parler; c'est si dur a vivre cette situation geographique entre Israel et tous les etats qui l'entourent;enfin il y a tant a dire que chacun des mots ecrits semblent presque vides et incomplets...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le dimanche 12 décembre 2004 - 16h49:

Le premier prix Nobel de Chimie israelien remis aux Profs Hershko et Ciechanover du Technion de Haifa.

Professors Avram Hershko and Aaron Ciechanover — the first Israelis to win chemistry Nobels — launched “Nobel week” in Stockholm by accepting their prize Friday together with U.S. scientist Irwin Rose. The Royal Swedish Academy of Sciences honored the scientists for their 1980s research into regulated protein degradation, which expanded the understanding of cancer. Hershko and Ciechanover teach at the Technion in Haifa, and Rose is at the University of California-Irvine.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Hajkloufette (Hajkloufette) le dimanche 12 décembre 2004 - 14h54:

Record. Environ trente mille Jeunes juifs sont venus en 2004, en Israël, dans le cadre des programmes éducatifs de l'Agence juive. Cette reprise du tourisme sioniste survient malgré les coupes budgétaires induits par la situation économique en Israël. (Guysen.Israël.News)
Sept cents lycéens français de douze établissements juifs de Paris, Marseille et Strasbourg seront reçus à Tel Aviv lors d'une cérémonie festive pour Hanouca, à 15 h, ce 12 décembre. Trois cents lycéens d'Afrique du Sud arriveront fin janvier 2005, représentant 60% des élèves dans les lycées juifs de ce pays

C est toujours agreable , les bonnes nouvelles !!!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Primo (Primo) le dimanche 12 décembre 2004 - 04h16:

PRIMO-EUROPE

présente

dans le cadre de son cycle de conférences:

une conférence-débat avec

BAT YE'OR
"l'esprit d'Eurabia"
Les Dhimmis face au défi intégriste
Juifs et Chretiens sous l'islam
editions Berg international

autour de la question de la dhimmitude

animée par Barbara LEFEBVRE
co-auteur des "Territoires perdus de la République"

Lundi 13 décembre 2004 à 20h15

Maison France-Israël
Salon Chagall
64 avenue Marceau - 75008 PARIS


PAF : 10 €
PAF et soutien : 15 €
Etudiants et chômeurs 5 €
http://www.primo-europe.org




Nombre de places limité ! Inscription vivement conseillée par téléphone,
au 06 32 18 48 61 ou par e-mail à:
postmaster@primo-europe.org

Vente sur place de livres sur le sujet

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Blati (Blati) le samedi 11 décembre 2004 - 11h37:

Oui Lucia ! Parlons-en !
Combien de fois avons-nous entendu une mère demander à Dieu de lui faire supporter le mal qu'a fait son enfant ?
Souvent il s'est avéré qu'une maman s'est fait accuser à tort des délits commis par son enfant.
Dans le sujet qui nous occupe, c'est-à-dire le différend entre Esau et Jacob, intéressons-nous un instant sur le choix de Rébecca, pourquoi a-t-elle incité Jacob à tromper son mari ?
N'avons-nous jamais appris et vécu que pour une maman tous ses enfants sont ses préférés, quel que soit leur caractère ou l'amour qu'ils lui portent ?
Ce qui paraît paradoxal, c'est que d'une manière générale, l'aîné est souvent le préféré.
J'aimerais tant que des Harissiens nous donnent des exemples sur des contentieux entre enfants, solutionnés avec la complicité de la mère, parfois au détriment de celui qui avait raison.
Que ceux qui auraient assisté à une injustice flagrante nous relatent ces scènes.
Nul n'est besoin, faut-il le souligner, de donner des noms de personnes ou de lieux.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lucia (Lucia) le samedi 11 décembre 2004 - 07h57:

Blati, quel sujet interessant, en effet; a mon avis la mere est
la responsable, comme toujours, de la conduite de ses
enfants. A discuter davantage. Lucia

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Michka (Michka) le samedi 11 décembre 2004 - 00h40:

Je vous transmets le mail d'un cousin qui vit au Canada et comme il le dit c'est très sympa. Michka

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Regardez cette video, c'est tres simpa, essayez de la voir en entier, c'est animé....

http://www.whitehouse.gov/news/releases/2004/12/20041209-16.v.html

Joyeux Hanukah a tous...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le vendredi 10 décembre 2004 - 23h39:

La Rachidia souffle ses 70 bougies

Ça y est ! La Rachidia a bouclé ces jours-ci sa soixante dixième année, devenant ainsi la plus ancienne association de musique arabe. Gardienne de notre identité et garante de la sauvegarde du patrimoine musical, elle se dresse comme une muraille face à l’invasion culturelle, voire pseudo-culturelle dans un monde qui, de plus en plus, fait voler en éclats les frontières et où l’invasion des satellites et des paraboles, sous prétexte de mondialisation, casse les spécificités et chasse l’originalité.

Les festivités de ce soixantedixième anniversaire s’annoncent grandioses et devraient s’étaler sur toute une année. Autant dire que les amoureux de malouf, et de musique authentique vont s’en donner à cœur joie.

Naissance de la Rachidia

C’est dans une situation critique dans les années vingt où l’art en général et la musique en particulier s’exposaient à des dangers de plus en plus menaçants, qu’un groupe de patriotes, d’intellectuels, d’artistes, de militants a décidé de faire face. Les dangers venaient de l’invasion de disques de chansons égyptiennes de l’époque qui entraînaient les Tunisiens dans une tendance à dénaturer leur goût, leur façon de s’habiller et même leur façon de parler puisque beaucoup d’entre eux se mirent à parler avec l’accent de Cheikh Safti ou de Abdelhay Hilmi. Mais ces dangers venaient aussi des textes franco-arabes de chansons bêtes et ridicules du genre «Chéri habbaïtek». Ce groupe était jaloux de l’identité tunisienne et convaincu de la spécificité de notre musique et de notre patrimoine. Salah Mehdi et Mohamed Marzouki, dans leur livre sur la Rachidia, écrit en 1981, donnent des noms. Ils citent Béhi Ladgham, Taïeb Slim, Slaheddine Bouchoucha, Mustapha Sfar entre autres. La liste est aussi longue que consistante.

Le baron d’Erlanger avait lui aussi une position mémorable puisque, dès 1929, pour s’opposer à un projet d’enseignement de la musique classique dans les lycées et collèges, à la place de la musique arabe, il fit venir Cheikh Ali Dérouiche d’Alep pour enseigner celle-ci à la bibliothèque El Attarine dans les souks de Tunis. Quant à Hassen Hosni Abdelwaheb, il a représenté la Tunisie au congrès du Caire en 1932, sur la musique arabe, accompagné d’un certain…Khemaïs Ternane.

Ainsi, en novembre 1934, la Rachidia vit le jour. Le nom choisi était lié, d’après les auteurs, à Mohamed Rachid Bey (1709-1760), de la famille husseïnite : «Un homme de lettres doublé d’un artiste», qui était connu et apprécié pour son rôle dans la sauvegarde de la musique andalouse.

La troupe de la Rachidia prit forme. Elle comporta dès le début de grands noms autour de chacun des instruments classiques : violons, luths, cithare, «rébab» et percussions. Khemaïs Ternane, en plus du luth, avait la charge d’apprendre le chant à une chorale fournie. La première représentation eut lieu le 2 décembre 1934 au théâtre municipal de Tunis et la première chanson enregistrée fut : Lammit lam lemkhalil. Puis Mohamed Triki prit la direction de la troupe d’une main de maître car il savait écrire la musique. Il a ajouté à la troupe des instruments comme le chello ou la flûte.

A une semaine près, la Rachidia d’aujourd’hui fête la Rachidia d’antan, celle de ces temps si lointains et si proches à la fois. Aujourd’hui vendredi 10 décembre commencent les festivités de l’anniversaire avec une représentation au siège de la Rachidia avec une troupe plus variée, une chorale d’hommes mais aussi de voix féminines, la baguette de l’inusable Abdelhamid Belalgia, et à la place de Khemaïs Ternane, un Zied Gharsa au mieux de sa forme. Dans les coulisses, une équipe dirigeante continue d’œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine.

Pour ses soixante-dix ans, la vieille dame doit retrouver une seconde jeunesse…
www.lapresse.tn

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le vendredi 10 décembre 2004 - 20h01:

Danger pour le Liban ! (info # 011012/4) [analyse]
par Michaël Béhé à Beyrouth © Metula News Agency



A la mi-septembre, je commettais pour la Ména un article intitulé [La noix de coco de Damas]. Je le concède volontiers, se citer soi-même dénote d’un grand manque de savoir vivre et, en temps normal, j’aurais hésité à faire montre d’un si grand manque d’humilité. Mais à circonstances exceptionnelles, libertés exceptionnelles, d’autant que le passage que je reprends aujourd’hui énonce une analyse de mon collègue de la Ména Jean Tsadik et pas une des miennes :



"Les Israéliens, contrairement à ce que raconte Emile Lahoud, sont intéressés à la stabilité du Liban. Intéressés, au point de ne pas être dérangés par l’occupation de notre pays par les hordes alaouites. L’explication de Jean Tsadik : "Au moins les Israéliens possèdent dans les Syriens des responsables aisément punissables en cas de recrudescence du terrorisme islamique. Avec les Syriens maîtres du Liban, il suffit de leur faire les gros yeux pour faire taire le Hezbollah. Sans eux, il faudrait peut-être refaire la police nous-mêmes et ça, c’est un des cauchemars de l’état-major de Sharon. De plus", nous dit ce grand expert en stratégie régionale, "les stratèges doutent de la capacité du Liban à redevenir un pays homogène ; homogène, au point d’être capable de rasséréner les diverses formations terroristes qui y font florès"."



Et si j’ai jugé indispensable de pratiquer ce rappel, c’est que, voici quelques jours, le général israélien de réserve Giora Eiland, qui occupe désormais la fonction de directeur du Conseil national de sécurité, l’organe consultatif de Monsieur Sharon en matière de sécurité, a émis un rapport secret qui reprend l’ensemble du point de vue stratégique exprimé par mon estimé confrère. Eiland a ainsi affirmé "qu'il était de l'intérêt d'Israël que l'armée syrienne reste déployée au Liban", le général en question ajoutant "que le retrait des troupes syriennes pourrait provoquer une déstabilisation générale au Liban et permettre à la milice chiite du Hezbollah d'avoir les mains libres, notamment à la frontière avec Israël."



A Beyrouth, dans les milieux indépendantistes, on se montre très concerné par la divulgation de ce rapport secret. Ainsi, le Amid Carlos Eddé, le chef du Bloc National, a jugé cette semaine, commentant le rapport Eiland, "que la Syrie était plus attachée au Liban qu’au Golan", et il a exprimé "sa crainte de voir le pays du Cèdre payer le prix de négociations éventuelles syro-israéliennes".



Certes, la position officielle de nos voisins du Sud mentionne toujours que le retrait de toutes les troupes d’occupation syriennes de notre territoire constitue l’une des conditions incontournables d’un accord de paix entre l’Etat hébreu et la népotie alaouite. Monsieur Sharon, vraisemblablement soucieux de ne pas entraver les efforts de Washington et de Paris afin de faire appliquer la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU numéro 1559, a aussitôt affirmé que les conclusions de son conseiller ne reflétaient pas les options de son cabinet, reste qu’ici, on connaît le poids des déductions stratégiques correctes et que l’on craint l’effet à terme de leur préséance sur les simples intentions politiques.



Car, il faut bien l’admettre, les inquiétudes de l’armée israélienne quant à une reprise possible de la guerre civile, sitôt que le dernier Syrien aura regagné ses pénates, ne procède pas d’un délire de militaires. Exprimons-le clairement, le recouvrement de notre souveraineté ainsi que notre capacité à maintenir l’ordre chez nous, dépendent entièrement de la manière dont se déroulerait l’évacuation syrienne. Si d’aventure, et c’est un scénario très assadien, les hommes du Président-dictateur-oculiste se retiraient comme les voleurs qu’ils sont, laissant derrière eux le gouvernement fantoche qu’ils nous imposent et une armée, faible et fragile, habituée à recevoir ses ordres de l’occupant, les craintes de Eiland et de Tsadik auraient de grandes chances de se réaliser. Lors, et si les confrontations internes reprenaient, il suffirait que l’une des factions en difficulté, pourquoi pas Emile Lahoud lui-même, appelle Béchar al-Assad à l’aide pour justifier le retour du Jedi. Un retour qui serait alors définitif et qui marquerait notre annexion de fait à la "Grande Syrie". Surtout qu’il n’est pas à exclure que les Américains, les Occidentaux et même les Israéliens, dans des conditions de capharnaüm, plébiscitent eux-mêmes "l’aide" de la tyrannie alaouite.



Il existe cependant un remède prophylactique à ce synopsis-catastrophe. Un remède simple, en tout cas à l’énoncé. Il faudra, à la fois que les Américains et le Conseil de Sécurité prévoient un plan post-application de la 1559, un plan comprenant des aménagements sécuritaires et économiques et il faudra que des élections présidentielles, parfaitement libres et démocratiques, comme en Afghanistan, en Irak et en Palestine, se déroulent ici AVANT l’évacuation de l’occupant venu de Damas. Car avec un Liban, ayant à sa tête un véritable président, un homme de la trempe, de l’honnêteté et du patriotisme d’un Michel Aoun, par exemple, toutes les données seraient changées. Le pays aux Cèdres ne serait plus une foire d’empoigne, soumis aux volontés de ses voisins, des terroristes et des grandes puissances, mais disposerait à sa tête d’un interlocuteur avec lequel on pourrait se reconstruire un projet d’avenir.



Nous savons que l’Administration Bush a été mise au courant de la situation et de ces exigences mais nous ne connaissons ni son degré de compréhension des choses, ni le poids qu’elle est prête à appliquer afin de garantir la renaissance d’un Liban souverain et paisible. Les couloirs de la Maison Blanche menant au Bureau Ovale sont, pour l’instant impénétrables et, en tout cas, indéchiffrables. Au quotidien, cela signifie que la pression permanente sur Damas pour qu’elle applique in extenso la résolution 1559 ne doit pas se relâcher, ne serait-ce qu’une seule minute. La clé pacifique de l’avenir, non seulement du Liban mais de toute la région, passe par le remplacement, par Damas, de sa stratégie de guerre par une stratégie de développement et d’économie. D’ailleurs, si l’oligarchie alaouite était moins ringarde – mais comment attendre d’une autocratie violente, soumettant son peuple à la loi martiale depuis 1961 qu’elle soit intelligente – elle progresserait dans le cadre du plan de paix élaboré par la Ména dans sa série d’articles Israël-Syrie : La meilleure façon d’avancer [lire]. Ce projet confère en effet à la Syrie tout ce qui lui fait si cruellement défaut : Sortir de l’Axe du mal, réintégrer le concert des nations, recouvrer ses droits territoriaux, intégrer l’économie mondiale et donner confiance aux investisseurs privés.



Les dernières décisions de Damas démontrent que Béchar al-Assad se tâte mais qu’il n’a pas encore décidé de changer de stratégie. Pour le moment, il est encore à confondre le verbiage à la poudre de Perlimpinpin et les décisions politiques significatives. Encore à essayer, et de plus en plus naïvement, de renforcer les positions de sa stratégie guerrière, par des quarts d’ouvertures sur les sujets sur lesquels la communauté des nations l’attend. Ca n’est pas en promettant de retirer tous ses soldats de chez nous, sauf 3'000 afin d’assurer les intérêts stratégiques de la Syrie au Liban, qu’il réussira. Les Martiens mis à part, tout le monde sait que les al-Assad nous ont imposé la présence d’un million de travailleurs syriens sur notre sol, qui sont autant d’agents virtuels de la politique de la népotie alaouite. Il suffit, dans ces conditions, que Damas maintienne ne serait-ce que 300 barbouzes au Liban, pour que l’état d’occupation perdure.



A Beyrouth, nous sommes nombreux à avoir apprécié la visite des nouveaux dirigeants palestiniens à Damas et de par chez nous. Abbas et Qureï ont eu l’immense mérite de poser à Béchar les termes de l’équation de manière limpide : Le choix entre la poursuite de l’instrumentalisation du terrorisme, en Palestine, en Irak et ici ou la coordination politique avec la Palestine démocratisée, sur la voie d’un Etat indépendant, avec l’Egypte, la Jordanie et les Etats-Unis. A Damas et à Beyrouth, Abbas et Qoreï ont demandé l’ouverture d’ambassades de la Palestine. Ici, ils ont demandé que cessent les mesures ségrégatives et racistes à l’encontre de la population palestinienne. Qu’on lui donne accès aux quelques 60 professions qui lui sont interdites et qu’on lui permette, après 56 ans d’interdiction, d’utiliser du ciment pour construire ses maisons.



Béchar n’a pas dit non mais il n’a pas dit oui non plus. Entre les lignes des exigences palestiniennes, ceux qui comprennent ont compris ce qu’elles comptent de symbolique stratégique. En clair : Que les alaouites damascènes fassent une croix sur leur rêve sanglant de Grande Syrie historique, qui devait commander à la Palestine – de la rivière à la mer – au Liban et à la Jordanie. Qu’ils s’habituent aussi à l’idée de l’installation permanente des Palestiniens vivant sur leur sol. L’accord de paix en marche ne comprend pas le droit du retour des réfugiés de 48 et de leurs descendants et la Palestine arabe est trop exiguë et trop pauvre pour accueillir tout le monde.



Ce que Béchar est en train de comprendre, c’est qu’on ne lui laisse pas vraiment le choix.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Omega (Omega) le vendredi 10 décembre 2004 - 19h25:

REPONSE A MR GUY MILLIERE

Cher monsieur,

Votre eloquence est grande et votre propos fort interessant. Si j'ecris aujourd'hui, ce n'est certainement pas pour insulter qui que ce soit, mais pour tenter de DIALOGUER.
Definition de "dialogue" du Larousse : Conversation entre deux ou plusieurs personnes.

J'ai ete surpris de voir a quel point votre position est proche de la mienne. Bien que mon coeur soit a gauche, je partage entierement votre desir de lutter contre toutes formes de totalitarisme et en particulier celui de notre epoque, l'islamisme.

J'espere cependant que ceci ne fait pas de moi un neo-conservateur car c'est la ou je ne suis plus d'accord avec vous.

Vous ecrivez pour definir ces neo-conservateurs (ou neo-cons comme ils sont appelles maintenant dans la presse) : "Les principes néo-conservateurs sont ceux d’un idéalisme actif et d’une politique étrangère basée sur des principes éthiques."

Vous avouerez que votre definition des Neo-cons est un peu vague et je vous demanderais, si vous le souhaitez d'eclairer notre lanterne :
- De quel "idealisme actif" parlez vous ?
- De quelle "ethique" vous reclamez vous ?
- Pouvez vous connecter cet idealisme et cette ethique aux evenements actuels ?

Hag Ourim sameah


OMEGA

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Anonyme (Anonyme) le vendredi 10 décembre 2004 - 19h05:

NOS KIFS

Tu veux savoir c'est quoi un KIF??? ...Et bien, viens mon fils je vais t'expliquer..."LE" Kif c'est de se mettre à table sur une véranda pas loin de la plage vers midi trente se protégeant du soleil graçe à l'ombre d'un oranger, et devant toi ...iiiiih devant toi une bonne dorade bien grillée au feu du "kanoun", un petit peu décallée sur l'assiette pour laisser la place à deux piments frits et une moitier de tomate à l'ail...tout ça torce nue et les pieds encore couverts de sable blanc de la dérnière baignade...je te laisse imaginer

au fait .... pour la dorade ....j'ai oublié la moitie du citron ....Et oui !!!! un KIF incomplet ne serait pas un KIF...

Bon apétit de la part du maître du Belevedère

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Shira (Shira) le vendredi 10 décembre 2004 - 18h59:

Desinformation israelienne?
Mubarak nie les informations concernant le retour de l'ambassadeur Egyptien en Israel. By The Associated Press
CAIRO, Egypt - President Hosni Mubarak (...) denied that the Egyptian ambassador would soon return to Tel Aviv, a leading newspaper reported Friday. "There is nothing like that at all," the semiofficial Al-Ahram newspaper quoted Mubarak. Israeli media had speculated that Mubarak's tour in Kuwait and Bahrain was to rally them to normalize relations with Israel. However, Mubarak said Thursday that his visit was meant to strengthen Egyptian relations with the Gulf countries.
10/12/2004 15:42
http://www.haaretz.com/hasen/spages/512924.html

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le vendredi 10 décembre 2004 - 19h01:

Fête de Hannouka
à la Synagogue de la place des Vosges

« Synagogue Charles Liché »

Dimanche 12 Décembre 2004

à 16h30

Programme :

- Animation surprise.
- Concours de Hannoukiyot.

et

Présentation des
« jeunes talents » de la communauté
et de notre Talmud-Thora :

- Artistes

- Chanteurs

- Chanteurs d’opéra

- Klezmer

- Pianistes classique

- Violonistes

- etc….

14 Place des Vosges- 75004 PARIS

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