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Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2006: Commentaires de Decembre 2006: Archive jusqu'au 28/décembre/2006
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le jeudi 28 décembre 2006 - 19h15:

Quelles frontières pour Israël ?, par Zeev Sternhell
LE MONDE


D'un trait de plume capital, la ministre israélienne de l'éducation, Yuli Tamir, a réussi à remettre au premier rang des préoccupations publiques une question fondamentale qui jamais, au grand jamais, n'aurait dû être laissée de côté : celle qui concerne la validité, la signification et la légitimité de la "ligne verte" (cette ligne de cessez-le-feu qui marquait la séparation entre Israël et la Cisjordanie avant la guerre de 1967). Nul doute qu'il s'agit d'une décision d'ordre idéologique, comme avait été tout autant idéologique la décision d'effacer des livres scolaires toute trace de la ligne de cessez-le-feu de 1949. Certes, une ligne de cessez-le-feu n'a rien de sacré, mais sa transformation en frontière officielle représente la seule et unique base possible pour la fixation de limites définitives à Israël et d'une issue à la guerre avec les Palestiniens et les Etats arabes.


Un Etat a besoin d'une frontière sûre et reconnue, faute de quoi il se condamne à une guerre éternelle. La grande majorité des frontières dont le monde occidental s'est dotée sont des frontières politiques dues le plus souvent au hasard, aux conséquences des guerres et à la nécessité, à un moment donné, de mettre fin aux combats. Ainsi en va-t-il non seulement des frontières entre la Pologne et l'Allemagne, mais aussi du tracé qui sépare la Suisse de l'Italie, la France de tous ses voisins et la Belgique des Pays-Bas. Telle est aussi la règle qui prévaut entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. A l'ouest de l'Europe, les frontières traversent des blocs de populations culturellement, ethniquement et linguistiquement homogènes. Tout artificielles qu'elles soient, il est interdit de les remettre en cause, pour la simple raison qu'elles servent le bien de tous. Là aussi ces territoires ont connu la guerre.

Les colons israéliens soulignent à raison l'absence de fondement historique et de racines de la "ligne verte". Mais l'épée est à double tranchant : si Israël annule la ligne de 1949, à son tour le monde arabe n'est plus lié par elle. Quel est donc l'intérêt qu'a Israël de saper lui-même les fondements d'une légitimité acquise lors de la création de l'Etat-nation juif ? La tâche urgente consiste donc à installer profondément et à renforcer la position de la ligne de cessez-le-feu dans l'esprit des jeunes Israéliens, victimes du lavage de cerveau des gouvernements de droite, afin d'établir, une fois pour toutes, qu'on ne reviendra pas sur les résultats de la guerre d'indépendance. En d'autres termes, cela sous-entend que les Israéliens ne tenteront pas d'étendre leur frontière à l'est, tandis que les Palestiniens renonceront à leur rêve de la repousser à l'ouest.

La conquête du pays jusqu'en 1949 constituait une nécessité vitale et, par conséquent, elle était justifiée dans la mesure où elle visait à concrétiser le droit des juifs à l'indépendance et à l'autodétermination. En revanche, les conquêtes qui ont suivi 1967 sont illégitimes parce qu'elles ne relèvent pas de cette nécessité et ne servent aucun but national essentiel. En eux-mêmes, les droits historiques ne justifient pas que le sang soit versé sans fin. En outre, les Palestiniens ont, eux aussi, un droit historique et naturel à la liberté comme à l'indépendance. Piétiner ces droits-là aboutit à marginaliser Israël dans le monde occidental et à mettre ses intérêts véritables en grave danger. Bien plus que pour la plupart des Etats, le soutien international est en effet indispensable à Israël pour respirer.

Depuis sa phase initiale, le mouvement national juif a été guidé par le sentiment que la terre lui brûlait sous les pieds. Afin de sauver ce qui pouvait l'être, il fallait conquérir la terre d'Israël. La construction du foyer national puis l'accession à l'indépendance ont servi ces objectifs de base, et, jusqu'en 1967, il a été démontré qu'on pouvait parfaitement réaliser le programme du sionisme dans le cadre des frontières qui avaient été fixées jusqu'alors.

Point n'était besoin d'aller plus à l'Est : les territoires sont un fardeau pesant, un joug moral, politique et économique qui pèse sur le cou de la société israélienne. Le retrait de Gaza a fait la preuve que tel est l'avis de la majorité des Israéliens : malgré la douleur personnelle qui accompagne l'expulsion de gens hors de leurs maisons, cette majorité a compris que la conquête n'est ni utile ni juste. Quelqu'un comme la ministre de l'éducation sait cela. Dans son domaine de responsabilité, elle agit pour que soient appliqués les principes et la politique pour lesquels elle a été élue. Il serait bon que l'on puisse en dire autant de l'ensemble du gouvernement israélien.


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© "Haaretz" Traduit de l'hébreu par Nicolas Weill.


Zeev Sternhell, historien, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le jeudi 28 décembre 2006 - 10h50:

France ou l’intolérable sclérose (info # 012712/6) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

Une fois de plus, confronté à trop d’inepties, d’asphyxies, d’étroitesses en France, j’ai pris l’avion pour me rendre de l’autre côté de l’Atlantique. Ce n’est pas que ce soit parfait aux Etats-Unis, je l’ai déjà admis à diverses reprises, mais cela reste un bon exutoire. C’est "moins mal", et par les temps pestilentiels qui courent, on ne peut pas faire la fine bouche.

Lors d’une brève halte à Washington, j’ai pu humer en direct les relents de la récente défaite des républicains aux élections de mi-mandat en novembre dernier. Le rapport Baker vient d’être publié. S’il a été reçu, en France, avec enthousiasme et comme un signe supplémentaire de la fin de l’ère Bush par l’essentiel des grands médias, l’accueil ici est bien plus nuancé. Un ami, journaliste au Weekly Standard, émet même l’hypothèse que Bush a laissé Baker parler amplement de façon à saper la position de ceux qui penseraient « réaliste » de se retirer d’Irak hâtivement et d’entamer un dialogue avec la Syrie d’Assad et l’Iran d’Ahmadinejad. Charles Krauthammer développe quant à lui, dans le Washington Post, une position proche : « le rapport si longtemps attendu s’est révélé avoir des allures de farce » et « donne de facto à Bush l’occasion de rectifier le tir et d’avancer vers davantage d’efficacité ». Frederick Kagan et Jack Keane ont fait des propositions en ce sens, qui ont été très positivement accueillies à la Maison Blanche et publiées par l’American Enterprise Institute sous un titre évocateur : « Choosing Victory », choisir la victoire.

Norman Podhoretz me l’avait confirmé récemment : « la doctrine Bush n’est pas morte, non. Seuls pensent le contraire ceux qui ont toujours douté de ce président. Si les islamistes étaient persuadés que la doctrine Bush est morte, ils ne se battraient pas contre elle avec autant de vigueur ».

L’élément qui a le plus séduit en Europe, dans le rapport Baker, a été, au-delà d’une tonalité générale de cynisme et d’apaisement, la façon dont il incriminait Israël et tentait de refaire du conflit israélo-arabe le nœud gordien de toutes les difficultés occidentales au Proche-Orient : cet élément fait très précisément partie de ceux qui, à Washington et ailleurs aux Etats-Unis, ont valu au rapport Baker les critiques les plus acerbes.

Si en Europe, comme le montrent les sondages, Israël et les Etats-Unis apparaissent à l’opinion publique comme les « pays les plus dangereux pour la paix mondiale », aux Etats-Unis, ce sont l’Iran et la Corée du Nord qui viennent en tête de liste. A en croire ce que m’a dit récemment un étudiant français particulièrement cuistre à la fin de l’un de mes cours, c’est « parce que les Américains sont très mal informés ! ». Friand de cette « très mauvaise information », j’ai tout de même emporté avec moi quatre quotidiens et trois magazines locaux sur le vol qui m’emmenait de Washington à Miami.

Dans le hall de mon hôtel, sur Collins Avenue, j’ai pu admirer un sapin de Noël, une crèche et, à proximité, un grand chandelier à neuf branches et une étoile de David, sous laquelle il était écrit « Joyeux Hanoukah ». Cette vision n’avait rien de surprenant aux USA : j’avais déjà croisé ce genre de décor dans les aéroports de Washington et de Miami. Je devais les retrouver un peu plus tard dans ceux d’Orlando et de Dallas, et jusque dans l’enceinte de Disneyworld.

Ben Stein notait, dans le numéro de décembre de The American Spectator, que les Etats-Unis étaient la seule société véritablement judéo-chrétienne sur la terre et la seule à même de comprendre pleinement Israël. Et j’ai pu constater, qu’une fois de plus, il avait raison. Je pense que seuls ceux qui perçoivent cette dimension de l’Amérique peuvent aussi discerner pourquoi ce pays n’a cessé, au-delà des aléas et des vicissitudes, de constituer ce que John Winthrop, l’un des premiers arrivants, avait appelé « la lueur sur la colline ». Seuls ceux qui saisissent cette dimension des Etats-Unis peuvent ressentir le parfum de liberté si spécial qui flotte dans l’atmosphère américaine, des villes aux grandes plaines et aux déserts.

Miami est une ville significative sur ce plan. Elle a accueilli les réfugiés cubains, rescapés du goulag castriste, les gens chassés de toute l’Amérique latine par la violence et les dictatures (les derniers immigrants viennent du Venezuela de Chavez). Elle accueille aujourd’hui une communauté française qui ne cesse de croître, parmi laquelle on trouve souvent, plus particulièrement dans le quartier Art Déco de South Beach, lorsqu’ils ne partent pas vers Israël, des Juifs français qui quittent un pays où le pétainisme est loin d’être mort.

Comme me l’a dit, quelques jours plus tard, Charles Gave, financier, économiste et grand ami de la liberté : « La France a toujours chassé ses créateurs et ses élites, et elle en a toujours payé le prix ». Gave vit entre l’Amérique et Hong Kong, ne faisant que transiter par Paris. Il a publié, voici quelques mois, un petit livre limpide et lumineux, intitulé « C’est une révolte ? Non, Sire, c’est une révolution » (éditions François Bourin), aux fins d’expliquer aux Français le monde du vingt-et-unième siècle. Peu de Français l’ont compris. Ceux qui vivent au cœur des sociétés agonisantes semblent souvent sourds et aveugles à l’agonie qui s’avance : et c’est précisément cela qui rend cette agonie difficilement remédiable.

Charles Gave m’a entretenu d’un livre remarquable de Mark Steyn : « America Alone » (Regnery). L’auteur y décrit le suicide de l’Europe et la différence radicale qui sépare désormais celle-ci de l’Amérique. En marchant dans Miami, après le déjeuner, de multiples signes de cette différence me sautent aux yeux. L’espace y est fluide, ouvert, les gens sourient et sont courtois. Il se dégage d’eux, dans l’ensemble, une confiance sereine en l’avenir. Il existe un respect de la liberté de chacun, et en même temps une préoccupation respectueuse pour l’autre. J’ai si souvent fait des allers-retours au-dessus de l’Atlantique que je ne puis que voir à quel point tout cela est éloigné de ce qui se passe en France.

Je trouve à Orlando, précisément à Disneyworld, une démarcation supplémentaire entre Amérique et Europe. Je m’y rends pour mes enfants, mais je remarque, chaque fois, quelque chose de bien plus vaste : le rapport à l’enfance, à l’innocence, qui imprègne une part si importante du peuple américain. J’en suis certain, c’est parce que ce rapport n’est pas perdu en Amérique qu’il est encore possible d’y faire des rêves héroïques, d’y réinventer le monde, d’y forger de nouvelles espérances en l’être humain, d’y être choqué et indigné, toujours, par la barbarie.

Dès mon retour à Paris, douche froide. Devant le terminal de Roissy, l’espace est strié, compartimenté, divisé, emmuré. Les files de voitures sont séparées par des murets de béton, eux-mêmes surmontés d’un grillage serré. Dans Paris, comme dans toutes les villes de France, au nom de l’environnement, les municipalités investissent dans le ciment, dans l’acier et plantent partout des bornes, des plots, des obstacles jusqu’à saturation. L’ennemi, c’est non seulement l’automobiliste, mais aussi le piéton, qui risquerait de divaguer et de ne pas suivre la voie obligatoire et balisée qu’on lui impose.

Les sourires sont rares et la courtoisie le plus souvent absente, mais comment s’en étonner dans un contexte porteur d’autant de signes ostensibles d’oppression ? La confiance en l’avenir est en voie de disparition. L’opinion prédominante est que cela va mal mais que ça pourrait être pire : le spectre de la mondialisation flotte sur l’horizon et apparaît comme une menace pour le « modèle français », tellement « social » que sept millions de personnes sont considérées comme pauvres, voire indigentes, qu’il existe plus d’un million d’allocataires du RMI et plus de cinq cent mille sans abri. Mais, comme l’a dit un présentateur du journal télévisé : « c’est tellement pire ailleurs »... Le respect de l’autre et celui de la liberté sont en voie de disparition eux aussi. Le discours ambiant fait planer une culpabilisation : l’être humain pollue, l’initiative individuelle c’est le désordre, le développement détruit la planète. Comment s’étonner de la dénatalité et du vieillissement de l’Europe dans ces conditions ?

Charles Gave a donc essayé d’expliquer aux Français le monde du vingt-et-unième siècle, mais c’est une entreprise quasiment impossible. L’horloge de la pensée, en France, semble arrêtée à la fin du dix-neuvième siècle. Marx reste une référence. Le nationalisme et le socialisme se partagent une bonne part de l’espace politique.

Thomas Friedman, éditorialiste au New York Times, auteur d’un livre sur la mondialisation devenu un best seller planétaire (« Le monde est plat », Saint-Simon), se situe à la gauche du parti démocrate. Il passe cependant en France pour un ultra libéral d’extrême droite, parce qu’il décrit la réalité sans emprunter les bésicles idéologiques à la mode dans le sixième arrondissement. Il est devenu impossible, à Paris, de dire qu’on défend les droits de l’homme, la liberté individuelle, la liberté d’entreprendre, le droit d’Israël de vivre en paix, le droit des Irakiens de vivre libres et le droit des populations musulmanes, en général, d’être débarrassées du totalitarisme islamique, sans passer pour un réactionnaire infréquentable. La France ressemble de plus en plus au « meilleur des mondes » décrit par Aldous Huxley. Elle a des allures d’asile d’aliénés où quiconque oserait dire autre chose que les mots du Dogme unique serait condamné à la mort intellectuelle.

C’est parce que cette situation me semble abominable que j’ai accepté de reprendre la direction d’un think tank. Mais le plus souvent, je suis pessimiste. Les quotidiens français sont prêts à publier, comme cela s’est fait l’été dernier, les diatribes antisémites d’un Harold Pinter ou d’un José Saramago, tandis qu’un texte rigoureux et argumenté d’un juif néo-conservateur new-yorkais sera déclaré « impubliable » et « extrémiste ».

Les articles concernant les Etats-Unis sont publiables pour peu qu’ils soient résolument, caricaturalement, anti-Bush. Ceux sur l’environnement sont concevables à condition qu’ils soient en rigoureuse conformité avec les thèses de Nicolas Hulot. Les discours sur le Proche-Orient sont acceptables tant qu’on n’écrit pas que la presse arabe en général, et la presse palestinienne en particulier, est digne du Sturmer sous le Troisième Reich, dès lors qu’il est question des juifs. C’est ce qu’on appelle la « liberté de parole » en France… Toute ressemblance avec les mots d’ordre décrits dans le 1984 de George Orwell serait purement fortuite, bien entendu.

« La liberté, c’est la servitude » ! Ne dites pas à un grand éditeur parisien qu’il vit couché sous les diktats d’une pensée asservie, il vous répondra, très sincèrement, qu’il fait son métier honnêtement. J’aimerais penser qu’il y a des exceptions, des gens aptes à discerner que la situation française est une consternante anomalie : pour l’essentiel, je cherche encore.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le jeudi 28 décembre 2006 - 06h07:

La pensée

Si le temps manque j’écris une poésie
Sinon, une histoire longue et infinie
La pensée qui parvient par les ondes
Me pénètre avec sa clarté profonde

Ses mots sont biens concis et rares
Ils me parviennent comme des phares
Et me remplissent de joie et de gaîté
Afin de les traduire avec leur beauté

Rien n’équivaut une douce pensée
Mais face à la clarté de la lumière
Elle reste pâle et sans vigueur
Pour devenir une simple lueur

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Cacouboulou (Cacouboulou) le jeudi 28 décembre 2006 - 00h36:

C'est évident Mon Cher Emile que les Chrétiens et les Musulmans, plongent les racines de leur croyance dans le Judaïsme.

Jésus qui ne voulaient pas crée une nouvelle religion, n'avait pour projet que de réformer Israël, mais Paul décida qu'il en serait autrement.

Ce n'est pas pour rien, que les premiers Chrétiens, n'allaient pas à l'église mais à la synagogue !

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Claudia (Claudia) le mercredi 27 décembre 2006 - 19h12:

Le chat retrouve la parole


«Jérusalem d'Afrique» soulève la question de la tolérance religieuse. Avec cet album, Joann Sfar élève les tribulations du «Chat du rabbin» à la hauteur du conte philosophique

Joann Sfar déclare dans la dédicace du cinquième tome du «Chat du rabbin» qu'il désire enfin s'attaquer au problème du racisme. Le lecteur qui a suivi avec passion les précédents épisodes de cette série déjà culte peut légitimement être étonné: cette thématique n'était-elle pas dès le début au centre des préoccupations de l'auteur?

Les idées sont incarnées par des personnages extraordinairement vivantsDe fait, ce n'est peut-être pas tant la question du racisme que celle de la tolérance religieuse et de ses conséquences qui fait le fond de «Jérusalem d'Afrique». Que l'on n'imagine pas, d'ailleurs, que le ton change du tout au tout: la liberté et l'inventivité narrative ne faiblissent pas et Sfar se garde bien de faire de la BD à thèse. Les idées sont incarnées par des personnages extraordinairement vivants, représentant des types d'humanité tour à tour fraternels et pitoyables (mais aussi parfois impitoyables!).

Nous sommes toujours à Alger. La fille du rabbin n'est pas follement satisfaite de son mari, intellectuel juif ambitieux et peu attentionné; l'aventure va heureusement surgir grâce à une caisse de livres précieux dans laquelle on va découvrir un passager clandestin: on le croit mort, toute la petite communauté s'agite et, comme l'homme a dans la bouche des morceaux du Talmud, un vieux rabbin illuminé le prend pour le fabuleux Golem: quelle n'est pas la surprise des assistants lorsqu'ils voient le jeune homme se réveiller au moment même où le rabbin fou va écrire sur son front les «lettres de vie»! On apprend alors que le faux Golem, qui est un vrai juif russe, recherche la «Jérusalem d'Afrique», bâtie au coeur de l'Ethiopie par des juifs noirs. Mais ces derniers, que l'on découvrira après bien des rebondissements, refusent de croire à l'existence de juifs blancs, renversement lourd de sens d'un préjugé par ailleurs illustré par le rabbin Sfar qui estime qu'être à la fois juif et Noir est trop lourd à porter pour que Dieu ait permis cette double disgrâce!

Mais on rencontre aussi dans cette traversée de l'Afrique un ancien officier du tsar qui vit sa liberté de pensée jusqu'à la mort, un juif converti à un islam tolérant, un cheikh intimidant mais loyal, une belle serveuse noire et libre malgré un passé d'esclave et même (puisqu'on est vers 1930 et qu'on passe par le Congo) un jeune reporter belge raciste, crétin, prétentieux et massacreur d'animaux...

La voix du coeur
Et le chat? Il est toujours là, bien sûr, et il retrouve même la parole au moment où son maître, embarqué comme lui dans l'expédition, s'ouvre à nouveau à la voix du coeur. Mais on ne saurait épuiser un album aussi riche, gorgé de surprises, de tendresse, de dialogues éblouissants d'évidence et d'humanité, plaidoyer en acte, sans prêchi-prêcha, pour une vraie concorde entre les hommes, où l'humour et l'émotion ne sont pour autant jamais oubliés. / ACO

«Jérusalem d’Afrique» («Le chat du rabbin», tome 5), Joann Sfar (scénario et dessin), éd. Dargaud, 2006
Alain Corbellari

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Shira (Shira) le mercredi 27 décembre 2006 - 18h00:

Il neige sur Jerusalem.
Video sur la page suivante http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-3345303,00.html

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le mercredi 27 décembre 2006 - 13h51:

Je relis Cacouboulou,que nous devons par amour de la "Connaissance "relire notre Histoire certes il y a le temps de la pensée mais apres celui de "l'action "autrement c'est sterile.Donc comme en 1940 le monde est entré dans la phase d'incertitude economique et dans ces periodes les etres manipulateurs cherchent le Bouc Emissaire pour comme en psychanalyse faire un TRANSFERT En psychanalyse de masse le transfert se fait sur le visible fragile. Le Juif toujours actif est le visible fragile. Ne nous gargarisons pas du passé car nous sommes au temps de "l'action" Tous les Wikepedia, Chouraki ,les noms Juifs Tunisiens de Sebag ect nous connaissons cette connaissance; mais chacun a pris la bibliographie d'un predecesseur pour remplir sa curiosité mais le proverbe chinois dit que lorsqu'on montre avec son doigt le soleil il y en a qui regarde le doigt? Voila une courte Histoire BICHI a été emmené à la Manouba car il se prenait pour une poule Le medecin le voyait chaque jour pour verifier la qualité du traitement. Jeudi Bichi est interrogé "vous vous prenez toujours pour une poule" "non docteur c'est fini je vais mieux c'est terminé " "Bon BICHI vous etes libre vous pouvez sortir de l'Hopital" "Merci docteur mais croyez vous que mon chien va savoir que je ne suis plus une poule" Donc morale de l'Histoire Cacouboulou est ce que ton ami arabe a lu que tu es un Berbere que tu n'es pas Juif et 100 pour 100 Tunisien comme ils l'entendent??? ???????

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le mercredi 27 décembre 2006 - 09h15:

MERCI pour votre ADRA de fin d'année 2006 vous vous etes eveillé merci Albert Cacouboulou
Tubiana chacun plus Israelien ou Juifs ou Berberes "TU MEURS" chacun se servant des autres pour se justifier dans leur lointain TEXAS de Wilkedia de CHOURAQUI ect Moi je vois que quand je vais à Tunis je suis un YOUDI Toi dis ce qui te rassure Je vois que Vichy et les Nazis ont envoyé les Juifs de Tunisie comme travalleurs obligatoires et certains deportes. Je vois que à Sarcelles les groupes sont separés et les berberes Musulmans ne voient pas les Juifs en Berberes Juifs .Tout le reste est ADRA quand les fusées se jettent sur SDEROT quand j'attends ma retraite et ma Secu.Tout est ADRA Bonne Année 2007 .MERCI de vous etre reveillés

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Davideden (Davideden) le mercredi 27 décembre 2006 - 02h16:

A en croire cacaboulou les Juifs de Tunisie ne serait meme pas Juifs!! Donc la Tunisie est bien le seul etate Arabe a ne pas avoir elimine toute presence Juive puisqu'il n'y a jamais eut de Juifs en Tunisie!! C'est donc de la negation de negationisme que nous experimentons.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mercredi 27 décembre 2006 - 02h13:

Puisque l'on parle aujourd'hui de la Kahina, je pense qu'il est bien d'apporter son histoire.

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Kahena (ou Kahina), de son vrai nom Dihya (tifinagh ⴷⵉⵃⵢⴰ), est la principale figure, avec Kusayla, de la résistance berbère à l'avancée des troupes musulmanes entre 695 à 705. À l'aube de l'arrivée des arabes en Afrique du Nord, l'unité politique et administrative de la Berbérie Orientale et Centrale était en grande partie réalisée par Koceila mais celui-ci décède en 688 et Dahia devient la seule chef berbère restante pour organiser la lutte.

Issue de la tribu des Djerouas (djerawa), une tribu Zenata implantée dans les Aurès (à l'est de l'actuelle Algérie), Dahia - comme le furent les premiers rois (agellid, pluriel igelliden) berbères de Numidie - a vraisemblablement été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus. Dihya procèda également à sa réunification.

La religion de cette Berbère d'origine noble et sans doute descendante d'une vieille lignée royale des Aurès n'est pas établie de manière sûre. Était-elle chrétienne ? Animiste ? Judaïsée ou juive ? Les sources historiques apportent des témoignages bien divergents.

Alors que les Arabes ont déjà envahi un vaste territoire ils rencontrent la résistance des byzantins (chrétiens), implantés essentiellement sur les côtes et en particulier à Carthage et Septum, mais aussi et surtout celle du peuple berbère.

Les troupes musulmanes dirigés par Hassan Ibn Numan veulent s'emparer de Carthage pour posséder l'Ifriqiya mais aussi se frayer un chemin vers l'Ouest. Le roi Koceïla, les Carthaginois et Dihya vont empêcher ce passage. Malgré l'alliance des Berbères et des Carthaginois, Carthage tombe aux mains des Arabes en 695 et Hassan Ibn Numan se fait nommer gouverneur d'Ifriqiya. L'Empereur Leonitos récupère Carthage mais cela ne durera que trois ans. Ainsi la seule résistance qui demeure est celle de Dahia.

Dahia lors d'une première bataille écrase les troupes d'Ibn Numan à Miskyana (près de Tebessa dans le constantinois) et repousse les troupes du Calife jusqu'en Tripolitaine. Humilié, Ibn Numan reporta ses efforts sur Carthage en 699 c'est chose faite et désormais les arabes maîtrisent les mers et le bassin occidental de la méditerranée. Ibn Numan demande alors un supplément d'hommes au Calife Ibn Marwan pour s'attaquer aux Aurès seul rempart restant. Sachant sa défaite imminente la reine aurait fait pratiquer la politique de la terre brûlée en vue de dissuader l'envahisseur de s'approprier les terres et s'aliène ainsi partie de son propre peuple: berbères sédentaires citadins, nomades et des campagnes. Elle s'engagera une dernière fois dans la bataille en 702 à Tabarqa. La défaite des troupes de Dahia sera en grande partie due à la trahison par khalid, jeune arabe que la reine avait épargné et adopté selon la coutume de l'anaïa (protection), chez les anciens Berbères [1].

Dahia sera faite prisonnière et décapitée, sa tête sera apportée au calife. Ses deux fils Ifran et Yezdia aurait servi les troupes arabes et se seraient converti après sa mort dirigeant les troupes arabes en partance pour l'Espagne. Elle aurait eu également une fille.


Les divergences historiques [modifier]
Le rôle joué par Dahia a constitué un enjeu considérable pour ses commentateurs. Les sources que nous avons sur la Kahina, symbole indirectement du frein à l'expansion musulmane, proviennent en grande partie des historiens musulmans. C'est donc pour certains d'entre eux, sur des arrière-pensées et vues politiques que sont basées leurs affirmations. Cela est d'autant plus difficiles à vérifier que les autres sources sont rares.

Kahena (de l'arabe "devineresse", aussi féminin de kahan, « prêtre », apparenté à l'hébreu kohen), est le nom que les historiens musulmans lui ont donné. Ces historiens nous informent aussi que son véritable nom est Dihya, on trouve également Damya ou Kahia.

Un point très controversé concerne la religion de Dihya. L'historien musulman Ibn Khaldoun, réputé le plus sérieux du Moyen Âge, expose : « Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habite l'Aurès, et à laquelle appartient la Kahena ». Selon le géographe français Émile Félix Gauthier: « Les Djeraouas ne sont plus des chrétiens comme les Aurébas, mais bien des juifs ». En effet, selon le témoignage de Strabon, à l'époque romaine, les juifs étaient nombreux en Afrique du Nord. Certains y étaient venus librement, au fil des siècles, dès le temps des Carthaginois, tandis que d'autres y avaient été déportés par Trajan, après avoir tenu tête en Cyrénaïque aux légions romaines, participant ainsi à la conversion de certaines tribus berbères.
Certains pensent que Dihya était chrétienne parce qu'elle était la fille de Matya lui-même fils de Tifan. Des noms qui seraient les déformations de Matthieu (comme l'Apôtre) et Théophane (repris par de nombreux Saints chrétiens). Aussi le christianisme était largement répandue, une grande partie des populations berbères du nord avaient été christianisés sous l'empire Romain.
D'autres laissent entendre que Dihya pourrait être animiste. En effet, avant l'arrivée du christianisme, les berbères étaient païens, animistes... En prenant pour exemple la reine touareg Tin Hinan que l'on supposait, de la même manière, chrétienne, alors que la découverte récente de son tombeau prouve qu'elle était animiste.

L'historiographie a également mis l'accent sur la politique de la terre brûlée qui aurait été pratiquée sous la Kahina (d'après Ibn Khaldoun). Cette version est contestée, il s'agirait, pour les historiens musulmans, de discréditer la reine berbère; des villes, des villages auraient effectivement été brûlés, mais cela s'expliquerait par le fait que l'Afrique du Nord, depuis la chute de l'empire romain d'Occident, était le théâtre d'affrontements entre Byzantins et autochtones, voire entre Berbères nomades et sédentaires.


Anecdotes [modifier]
Entre l'antique Thevest romaine (aujourd'hui Tebessa)et l'agglomeartion de Bir El Ater se trouve un puits appelé "Bir el kahina" (le puits de la kahina), en référence ou en souvenir du lieu où elle a été tuée.

À Baghaï,actuellemnt petit village à une vingtaine de kilometres de Khenchla, les habitants désignent certaines ruines anciennes comme étant les ruines "du palais de la Kahina".

Enfin, certains berbères chaouis des Aurès disent qu'ils ont le "nez de la Kahina" qui d'une grande beauté aurait eu, un peu comme Cleopâtre, un nez particulier, mais cette fois non pas long mais doté d'une petite bosse.

Le nom de la rivière Meskian, ainsi que celui du village de Meskiana qu'elle traverse, viendrait des mots berbères Mass Kahina qui signifie « les fils de Kahina ». Kahina y remporta une victoire contre le général arabe Noaman lors de sa première bataille.

Dans toute la region d'arris jusqu'a la vallée de ighzer abdi le nom diyya était assez courant chez les chaouia "Djebailia"


Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères (traduit de l'arabe, par le Baron de Slane, Tome I, Alger, 1852-1856. (p.208)
Émile Félix Gauthier, Les siècles obscurs du Maghreb, Payot, Paris, 1927. (p.245)
Dans la littérature algérienne contemporaine Kahena est notamment évoquée dans les œuvres de Kateb Yacine, Nabile Farès (Mémoire de l'absent, Éditions du Seuil, Paris, 1974), Tahar Djaout (L'Invention du désert, Éditions du Seuil, Paris, 1987, pp. 31-33).

↑ L'Anaïa était accordée à toute personne qui en faisait la demande. Les berbères estimaient qu'ils ne pouvaient la refuser. Par exemple, le roi Massinissa l'avait accordée à ceux qui furent au départ ses ennemis (Meztul, Lacumazes, Sophonisbe,etc).
Source Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Kahena