Archive jusqu'au 06/novembre/2006

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2006: Commentaires de Novembre 2006: Archive jusqu'au 06/novembre/2006
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Victor (Victor) le lundi 06 novembre 2006 - 11h13:

Caricatures de la Shoah
2006-11-03

Un Marocain remporte le concours iranien de caricatures sur le thème de la Shoah. Le concours avait été lancé en février dernier par un journal iranien, en réponse à l'indignation suscitée dans le monde arabe après la publication de dessins danois sur Mahomet.

Abdallah Derkaoui a reçu le premier prix de 12 000 dollars pour avoir représenté sur son dessin une grue soulevant une étoile de David qui construit un mur entre le dôme du Rocher et Jérusalem. Sur ce mur : une porte semblable à celle de l'entrée du camp de concentration d'Auschwitz.

Chard, pseudonyme de la francaise Françoise Pichard, est deuxième ex aequo avec un Brésilien de ce concours. Son dessin n'a pas été révélé par les autorités iraniennes car son auteur ''pourrait encourir des poursuites en justice''. Chard collabore à l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol.

La caricature brésilienne de Carlos Latuff représente un Palestinien vêtu d'un uniforme rayé de prisonnier juif des camps de concentration nazis. Les deux dessinateurs se partageront le prix de 8 000 dollars.

Le troisième et dernier lauréat est un Iranien, Sharzam Rezai, qui recevra 5 000 dollars. Il a dessiné deux soldats nazis enterrant une ribambelle de figurines de papier, la tête trouée d'une seule balle.

http://www.guysen.com/topnews.php?tnid=1201

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Primo (Primo) le lundi 06 novembre 2006 - 02h12:

A Raphaël Darmon


Nous apprenons avec douleur, le décès en service armé de Raphaël Darmon, soldat de Tsahal, fils du rédacteur en chef d'Israël-Magazine, excellent journal israélien francophone, André Darmon.

Primo-Europe tient à s'associer à sa douleur ainsi qu'à celle de son épouse, Shirley.

Primo

RAPHAËL,

Dimanche matin. Je lève les yeux de mon manuscrit pour regarder les oies sauvages filer vers l'Afrique, au-dessus d'un océan paisible, et une fois de plus, j'admire le rythme éternel et régulier de la nature, lorsqu'elle est livrée à son seul bon sens. Soudain, le fracas du téléphone !

Lorsque je raccroche, je suis anéantie.

Pour la nième fois cette année, il va nous falloir jeter une poignée de terre sur le cercueil d'un jeune garçon.

Il est mort hier.

Ni d'un cancer, ni d'un accident de voiture, ni d'une affection nosocomiale, ni d'un suicide réussi.

Raphaël était en excellente santé, heureux de vivre, entouré d'amis et d'une famille aimante.

Raphaël avait des projets, des objectifs, des envies de jeune homme d'à peine 21 ans.

Raphaël était Juif.

Aggravé du fait qu'il était Israélien.

Raphaël effectuait son service militaire dans le Golan.

Il est mort hier, d'une balle dans la tête, et nous n'en savons pas davantage au moment où j'écris.

Raphaël était le fils d'André Darmon, rédacteur en chef d'Israël Magazine, entre autres.

André, tes larmes et les miennes se sont mélangées au téléphone tout à l'heure, et je sentais toute l'inutilité de mon affection pour ta famille et toi face à cet épouvantable drame.

Pourtant je ne peux pas raccrocher et passer à autre chose. Je vais au moins tenter de rassembler autour de toi et des tiens les pensées du plus de monde possible, comme pour faire une haie de soutien et de force jusqu'au cimetière où Raphaël va être inhumé tout à l'heure.

André, je sais depuis des années que tu craignais le plus au monde qu'un horrible jour, on t'apporte cette abominable nouvelle.

Toi qui te bats depuis toujours comme un lion pour l'existence et la paix d'Israël, toi qui as fait face à bien des obstacles, des épreuves, en parvenant toujours à les surmonter, toi qui te consacres à maintenir un lien entre Israël et sa diaspora grâce aux journaux francophones que tu crées et dont tu t'occupes sans jamais t'arrêter, te voilà aujourd'hui, mon ami si cher, un genou à terre par la plus immense souffrance qui se puisse.

Pleure André, pleure, et hurle, et questionne.

Puis, quand tu le pourras, tu lèveras les yeux et tu verras que nous sommes tous là, connus et inconnus, Juifs et non Juifs, avec notre tendresse, notre énergie tout entière disponible pour toi et les tiens.

Aujourd'hui, pendant qu'à Ashdod on enterre un jeune Juif, je veux par ce message que, grâce à Internet, dans le monde entier on pense à Raphaël.

C'est tout ce que je demande.

Pour l'instant.

Yaël König, 5 novembre 2006

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le dimanche 05 novembre 2006 - 21h28:

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MEYER AU PEROU


Le long métrage qui raccourci.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le dimanche 05 novembre 2006 - 18h17:

La tragédie de l'islam



L'affaire des deux journalistes français pris en otage en Irak, et dont nous espérons tous la libération, a été l'occasion d'une mobilisation unanime de l'opinion publique. Nos compatriotes musulmans ont participé à cet élan qui a impliqué tous les courants représentés au sein du CFCM (Conseil français du culte musulman).

On aimerait cependant que cette unanimité ne soit pas de façade. Si la loyauté envers les institutions de la France républicaine et la volonté de promouvoir un islam modéré et tolérant sont insoupçonnables, venant d'un homme comme Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, que penser du ralliement de l'UOIF ? Cette organisation, inspirée des Frères musulmans et clairement fondamentaliste dans son interprétation du Coran, s'était farouchement opposée à la loi sur les signes religieux à l'école. Voici peu, elle laissait entendre qu'elle soutiendrait par tous les moyens les jeunes filles persistant à rester voilées. L'affaire des otages l'a obligée à un repli tactique. Camper sur sa position, voire refuser de se joindre à la condamnation des preneurs d'otages, présentait pour elle le risque grave de se couper d'une bonne part des musulmans français sur lesquels elle espère bien asseoir, un jour prochain, son contrôle idéologique. On peut donc créditer l'UOIF d'intelligence tactique, sûrement pas de ralliement aux idées de démocratie et de laïcité. J'y vois pour ma part une illustration de la takïa, ce principe musulman apparu au 7ème siècle à l'occasion des conflits internes qui marquèrent le califat ommeyade, et selon lequel un musulman se doit de pratiquer le double langage lorsqu'il ne se trouve pas en situation de force pour imposer la loi de l'islam.

C'est bien pourquoi nous aurions bien tort de nous réjouir trop vite de cette belle unanimité, même si elle constitue en soi un élément positif dans le combat mené pour la défense des valeurs humanistes. Et cela d'autant plus que le problème posé aujourd'hui au monde par l'islam radical déborde largement notre modeste hexagone, toujours centré sur ses microcosmiques débats autour de notre forme de laïcité et de nos rapports à l'hyper puissance américaine. Il faudrait que les Français acceptent enfin de voir ce qui apparaît désormais, aux yeux de tout observateur un peu lucide, sous une accablante lumière : à savoir, l'apparition au niveau mondial, du troisième grand totalitarisme moderne ! Après le totalitarisme de la race avec le nazisme, celui de la classe avec le communisme, voici venu celui de l'appartenance religieuse avec l'islam radical. Ce problème est mondial et concerne toutes les nations du monde bien au-delà du seul Occident.

Les islamistes qui en divers points du monde s'agitent, prêchent, prient, séquestrent, égorgent, se font exploser, etc. n'ambitionnent rien moins que de soumettre la planète entière à la loi islamique, telle qu'ils la conçoivent. Ceci, à commencer par les pays musulmans jugés tièdes ou renégats et aux mains de dirigeants corrompus et apostats. C'est pourquoi le combat islamiste est multiforme et se déroule sur au moins trois champs de bataille enchevêtrés.

Au sein du monde musulman d'abord (le dar-al-islam), la guerre civile prédomine, revêtant les formes de l'attentat ciblé (visant les dirigeants, les élites occidentalisées, les étrangers, les musulmans tièdes, etc.) et de la guérilla urbaine et rurale. On pense naturellement à l'interminable guerre afghane, à la guerre civile algérienne aux cent mille victimes, à ce qui est en train de débuter en Irak,… mais aussi aux attentats sanglants en Arabie saoudite, en Egypte, au Maroc, en Tunisie, au Pakistan, en Indonésie, en Turquie, etc.

A la frontière du monde musulman ensuite, il y a comme une sorte de ceinture de feu islamique indistinctement dirigée contre tous les autres pays, nations, peuples, cultures et religions (le dar-al-harb ou monde de la guerre). Que l'on se donne un peu la peine d'observer la situation géopolique sans à-priori. Incendies dans le Caucase (Tchétchènie, Kosovo, républiques musulmanes d'Asie centrale, etc.), là où se joue le rencontre de l'islam avec le christianisme orthodoxe. Mais aussi incendies au Cachemire indien où l'ennemi est hindouiste, en Thaïlande où il est bouddhiste, au Xinjiang chinois où il est confucéen, au Soudan et au Nigeria où il est animiste et chrétien.

Enfin, au sein même du monde occidental riche, développé, jouisseur et par là même détesté, il s'agit de terroriser pour soumettre. De là résultent ces vagues d'attentats aveugles et gigantesques, visant de préférence des civils innocents : simples salariés d'entreprises (comme les 2700 victimes des Twin towers de New York); modestes passagers de trains (comme à Madrid) ou d'avions (comme en Russie ou aux Etats-Unis le 11 septembre 2001) ou de vulgaires bus (comme en Israël); spectateurs de théâtre (comme à Moscou); et plus abject encore, écoliers et écolières comme il vient de se passer en Ossétie du Nord.

Le fer et le feu ainsi portés simultanément sur ces trois champs de bataille découlent d'un plan qui n'a rien d'improvisé et d'arbitraire, mais qui est au contraire remarquablement pensé dans son machiavélisme. La cible première en est les pays musulmans qu'il s'agit d'abord de soumettre en chassant les dirigeants corrompus, puis d'unifier au sein de la Ouma (la communauté musulmane trans-pays) en rétablissant le califat. Pour cela, il faut par des attentats affaiblir l'Occident en le dissuadant d'intervenir dans les affaires musulmanes et surtout en faire, sous l'appellation infamante de "juifs et croisés", le bouc émissaire des malheurs de l'islam. Plus les masses musulmanes seront unies par une commune détestation de l'Occident, plus il sera facile aux islamistes de les mobiliser en vue de la restauration de ce qu'ils croient être la société islamique parfaite. Et une fois le monde musulman redevenu un et puissant, il deviendra possible de s'opposer frontalement à cet Occident corrompu et de le soumettre. Alors le rêve du Prophète sera réalisé et la loi de Dieu (la charia) régnera sur la Terre entière.

Dans ce plan, un rôle important est imparti aux populations arabo-musulmanes immigrées d'Europe et d'Amérique (en ont-elles vraiment conscience?), ainsi qu'aux convertis occidentaux illustres, tels Roger Garaudy ou Carlos, qui ont pris disent-ils le "parti des pauvres et des exclus" (le Parti communiste avait bien lui aussi ses compagnons de route !). Il s'agit d'en faire, d'une part une caisse de résonance en faveur des thèses islamistes, d'autre part un vivier pour les militants du djihad, des militants parfaits connaisseurs de la culture occidentale et de ce fait davantage efficaces. A cette fin, on assiste aujourd'hui en Europe à la prolifération d'officines fondamentalistes (issues des divers courants du salafisme, du tabligh pakistanais, du Hisb-ut-Tahrir lequel prône le rétablissement du califat, etc.) qui se sont donnés pour mission de ré-islamiser les populations immigrées. On trouve de plus en plus d'imams radicaux, prêchant une religion obscurantiste et violente, conduisant au djihad, voire au terrorisme, des jeunes mal dans leur peau. Sous une forme douce et tout en se déclarant légaliste, l'UOIF abonde dans le sens de ce fondamentalisme religieux.

Le voile (dont l'obligation n'apparaît pas clairement dans le Coran) devient alors une manière de marquer fortement la frontière entre la Ouma et le reste de la société, cela en faisant pression sur les femmes réputées plus perméables à une contamination par les valeurs occidentales. En voilant les femmes, on affiche aux yeux de tous qu'elles sont la propriété de la Ouma, réservées de ce fait aux mâles musulmans et interdites aux mécréants sauf à ce qu'ils se convertissent à l'islam. Rétrospectivement, on mesure combien le débat sur la loi relative aux signes religieux à l'école, débordait très largement l'enjeu de la simple laïcité !

Quelles chances un tel projet de domination théocratique du monde a-t-il de réussir ? Assez peu ai-je la faiblesse de penser, mais pour autant que les occidentaux prennent la mesure exacte du défi qui leur est adressé, défi qui n'est pas d'abord social et économique (contrairement aux idées à la mode de l'altermondialisme) mais idéologique et religieux. Pour cela deux conditions sont requises :

- la reconstruction spirituelle et morale de l'Occident autour de ce qui constitue son héritage (la raison grecque, le personnalisme chrétien, l'esprit des Lumières) mais aussi l'ouverture à l'avenir et au progrès. A cet effet, deux attitudes sont à répudier : ce qui subsiste encore de l'idéologie libertaire et hédoniste des années 70, le rejet de la rationalité dont l'anti-scientisme émotionnel de certains écologistes radicaux est l'illustration.

- la connaissance précise de la menace, c'est-à-dire de l'idéologie islamiste qui n'est pas tombée de la dernière pluie mais remonte aux écrits longtemps ignorés d'un certain nombre de penseurs musulmans du milieu du 20ème siècle (les égyptiens Hassan al Banna et Sayyed Qtub, le pakistanais Abul Maudoudi). Puis-je me permettre une comparaison historique: les dirigeants des démocraties européennes auraient-ils signé en 1938 les accords de Munich s'ils avaient pris au sérieux la lecture de Mein Kampf ?

Mais ne nous leurrons pas. L' Humanité part pour une guerre de trente ans ! Une guerre d'abord interne au monde musulman (cette fitna dont parle le sociologue de l'islam, Gilles Kepel) lequel en payera le prix le plus lourd. Mais une guerre qui par ricochet touchera tous les pays, en particulier ceux d'Occident promus au rôle peu enviable de victimes expiatoires et de boucs émissaires. Une guerre non conventionnelle, où la qualité des services de renseignement, la surveillance des réseaux, le contrôle des circuits financiers, l'efficacité de la police, la vigilance des juges compteront davantage que la puissance des armes. Une guerre enfin qui à l'instar de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide sera gagnée, car comme elles, elle est le combat de l'humanisme contre le totalitarisme, de l'ouverture à l'évolution et à l'avenir de l'homme contre la sacralisation figée d'un moment de l'histoire.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le dimanche 05 novembre 2006 - 13h20:

Breaking : 2 terroristes masculins tués lors d’une "manifestation de Palestiniennes" (info # 010511/6) [scoop]
© Metula News Agency

Metula, 11h 45 locales, dimanche,

La Ména est en mesure d’annoncer que 2 des 3 personnes tuées vendredi lors de la fuite organisée de terroristes encerclés dans la mosquée Nasser à Bet Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, étaient des membres du Hamas, de sexe masculin, déguisés en femmes. Ils appartenaient à une unité constituée de lanceurs de Qassam sur les agglomérations israéliennes voisines.

Cette information, fournie après enquête par notre correspondant palestinien sur place, Sami El Soudi, fait suite au titre du quotidien Le Monde d’hier :

"Tsahal tire sur une manifestation de Palestiniennes".

Après avoir vérifié l’exactitude de notre information, (ce qui est non seulement légitime mais aussi recommandable) il sera peut-être temps que les journalistes français et leurs rédactions révisent de fond en comble leur manière de couvrir les péripéties de ce conflit. Ce n’est pas que nous arrogions le droit de donner des leçons à nos confrères, mais ce genre d’accusations, stigmatisant un pseudo comportement barbare, sans rapport avec les faits, de tout ce qui est israélien, lorsqu’elles se répètent au quotidien, rappellent de plus en plus les accusations de meurtres rituels portées contre les Juifs par la police tsariste. Autre rappel : nous sommes en 2006.

Notre correspondant permanent ajoute que la troisième victime est une "vraie femme", qui servait de bouclier humain aux terroristes, après avoir ainsi répondu à l’appel des radios islamiques de Gaza.

Quelle que soit la nationalité des protagonistes, aucun media sensé n’appellera cette opération sacrificielle une manifestation de Palestiniennes venues protester contre l’opération menée par Tsahal dans la bande de Gaza. Ni que les soldats de l’Etat hébreu tirent sur des manifestations de femmes. Ni que les soldats de Tsahal tirent sur des manifestants tout court. Cette manipulation médiatique recèle une connotation raciste évidente et une incitation à la haine ethnique.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Michka (Michka) le dimanche 05 novembre 2006 - 12h43:

Aucun média n'a relayé ce fait divers de notre Douce France sauf le journal Le Parisien.

attaque

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Pauline (Pauline) le dimanche 05 novembre 2006 - 12h10:

RFI : Débat entre Alexandre del Valle et Abdelwahab Meddeb.
« Choc des Civilisations » et « fascisme islamiste »


Analyse :

L’idée de base de l’intervention de Del Valle est que l’islamisme n’est pas un simple intégrisme mais un totalitarisme, un nouveau fascisme ou nazisme s’appuyant sur le fondamentalisme islamique. D’après lui, si le premier totalitarisme brun (national-socialiste et fasciste) était statolâtre, nationaliste et raciste, si le second, rouge, était anti-religieux et internationaliste, le troisième, le totalitarisme vert, est à la fois raciste (racisme à base religieuse et civilisationnelle), internationaliste, impérialiste et théocratique.

Le terme de « fascisme » a été utilisé pour la première fois, pour définir l’islamisme, par l’Algérien Rachid Boudjédra, qui, dans son essai pamphlétaire, Les FIS de la haine, voulut dénoncer l’idéologie réactionnaire et barbare « ur-fasciste » du Front Islamique du Salut. Boudjédra explique comment l’islamisme a peu a peu défiguré l’Algérie moderne aux termes d’une action subversive de longue haleine menée par des professeurs issus des rangs des Frères musulmans égyptiens. Pour lui, l’islamisme, dans sa version terroriste comme dans ses apparitions électoralistes plus « respectables », est une idéologie antidémocratique, raciste, judéophobe, machiste, et foncièrement « fascisante », l’intellectuel algérien comparant le FIS au parti nazi des années trente et ses complices aux nouveaux collaborateurs. Une fatwa sera lancée contre lui en 1983. Il est vrai que l’un des fondateurs du FIS et ancien cadre du FLN, Mohammed Saïd, commanditaire du fameux massacre de Bélouza, fut un fervent nazi pendant la seconde guerre mondiale.

Les ressemblances entre l’islamisme et le national-socialisme sont frappantes : tout deux éprouvent la même haine absolue envers les démocraties, le libéralisme, et les « ploutocraties ». En matière de barbarie, d’antisémitisme absolu, de légitimation de la violence, le totalitarisme islamiste emprunte incontestablement au nazisme ses références, à commencer par ses lectures : Mein Kampf et surtout les Protocoles des Sages de Sion, diffusés et cités par les islamistes, notamment sur internet (Moujahideen.com ; qoqaz.fr ; radioislam . net, etc). Citant les travaux de Manfred Halpern, l’islamologue Montgomery Watt avait déjà mis en lumière les proximités idéologiques et psychologiques qui unissent le fanatisme islamiste et les idéologies fascisantes. Il n’hésita pas à présenter les Frères Musulmans - ainsi que les mouvements comme Fida’iyan-i-Islam en Perse et Khaksars et Jama’at-i-Islam au Pakistan - comme les manifestations d’un “ totalitarisme néo-islamique, [qui] montre leurs ressemblances avec le fascisme, y compris le National Socialisme d’Adolf Hitler. [...]. Il est certain qu’il existe des ressemblances.[...]. Il est vrai que ces mouvements se concentrent sur la mobilisation des passions et de la violence pour accroître le pouvoir de leurs leaders charismatiques et la solidarité du mouvement [...] et qu’ils se font les champions des valeurs et des sentiments d’un passé héroïque, tout en réprimant toute analyse critique de leurs origines passées ou de leurs problèmes actuels ” . Autre analogie entre les mouvements islamistes et les fascismes : le culte du chef, le rôle central du Guide (Führer, Duce, etc), terme que l’on retrouve d’ailleurs chez les Frères musulmans à travers le « Guide suprême » de l’organisation, ou encore en Iran avec le « Guide suprême de la révolution » (Khomeiny).

A maints égards, l’islamisme est le digne successeur du nazisme. Les convergences sont proprement frappantes : même embrigadement de la jeunesse, même idéologie de la guerre permanente et exterminatrice, mêmes méthodes de manipulation des foules, même complexe « d’humiliation », même mariage entre des élites scientifiques fanatisées et des marginaux desoeuvrés ou autres exlus du système démagogiquement séduits puis recrutés, même culte de la mort, mêmes conceptions paranoïaques et conspirationnistes du monde et même judéophobie pathologique. Les discours violemment anti-juifs et anti-occidentaux de la conférence de Durban retentissent comme un lointain écho recyclé de ceux de Nuremberg, à la différence près que le nouveau « peuple supérieur » est la Oumma islamique du tiersmonde tandis que les nouvelles « races inférieures » et méprisables sont les « blancs-judéo-croisés ». Bref, le Sud islamisé contre le Nord mécréant. Simple substitution. Il ne s’agit point là d’une enième récupération de la rhétorique antifasciste mise à toutes les sauces en Occident. Pétain et Hitler étaient très populaires dans le monde musulman. Le Coran était l’un des livres de chevet préféré de Himmler, tandis que l’ancêtre des fascismes, Edouard Drumont, enscensait dès 1870 la résistance islamique à la « République maçonnique » qu’il vaumissait. L’histoire de la seconde guerre mondiale témoigne d’une réelle collaboration entre les précurseurs du Totalitarisme vert et les forces de l’Axe. Ainsi, le Grand Mufti de Jérusalem, l’une des références de l’islamisme des Frères musulmans palestiniens, protégé d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale, fut l’un des pilliers de la mise en œuvre de la solution finale dans les Balkans. Les fatwas d’Husseini justifièrent le jihad contre les Juifs, les Alliés, les Serbes et les comunistes yougoslaves.

C’est en effet le Grand Mufti qui présidera aux destinées des divisions SS musulmanes constituées dans les Balkans sous le dictateur croate pro-nazi Ante Pavélic: 13ème légion Waffen-SS Handschar, division SS Skandebeg en milieu albanais, division musulmane SS Kama, milices de Nasid Topcic et Hajji Effendic, appelés Cadres Verts, en Bosnie orientale, Légion Islamique de Huska Milikovic, etc. « La seule voie pour la jeunesse musulmane est celle d’Hitler et de Pavélic » , expliquait en 1943, l’un des plus grands chefs religieux musulman de Bosnie, Muhammad Pacha. En novembre 1944, El-Husseini annonça avec enthousiasme au micro de Radio-Berlin, la création d’une autre entité combattante, la Légion arabe, destinée à permettre la poursuite de la guerre (jihad) contre les Juifs installés en Palestine aux côtés de l’Axe. Parallèlement, le Grand Mufti s’assurait du soutien d’autres grands responsables pro-nazis en terre d’Islam, de l’Egypte (« chemises vertes » de Mustapha El-Ouakil, alias « Kurt Hoffman ») à la Tunisie, en passant par le Caucase, notamment Ali Khan, le « Pétain du Caucase du Nord », la Pologne, avec le Mufti Szymkowicz, et les territoires soviétiques encore occupés (« Ostland »), avec Mohammad el-Gazani, chef de file des Musulmans anti-soviétiques pro-nazis, Mikhaïl Dudanginsky, bientôt chef de la légion SS azerbaïdjanaise, sans oublier les volontaires pro-nazis tchétchènes ou encore l’Obersturmfürher Olzcha, lequel rêvait de créer une légion pro-nazie anti-bolchévique composée de volontaires turco-tatares.

Si le Grand Mufti de Jérusalem se fit national-socialiste, la réciproque s’est également vérifiée : deux protagonistes d’envergure du nazisme embrasseront l’islam pour les mêmes raisons que Hussein le nazisme : la haine des Juifs. Il s’agit d’abord du Suisse François Genoud, le célèbre banquier du nazisme et héritier testamentaire d’Hitler et Goebbels, devenu le financier des terroristes palestiniens et du FLN algérien avant d’embrasser lui aussi l’islam et de rejoindre les options islamistes, se liant d’amitié, à Genève, avec le pionnier des Frères musulmans en Europe et propre gendre d’Hassan al-Banna, Saïd Ramadan. Genoud, pour qui la cause arabo-musulmane et le nazisme ne font qu’un, écrit ainsi dans une profession de foi préfacée par l’orientaliste islamophile Louis Massigon : « Il n’existe pas d’opposition fondamentale entre l’Europe, mère de l’Occident […]. Le monde arabe […] renaît aujourd’hui à la vie, […] les Arabes ont fondé une des plus puissantes religion qui aient regné sur le monde, une de celles dont l’influence est la plus vivante encore. […]. Au point de vue intellectuel et moral, ils ont civilisé l’Europe ».

En 1935, déjà, lors d’un voyage en Iran en compagnie de Jean Bauverd, le très islamophile chef du pro-nazi suisse Front National, Genoud expliquait: « l’Iran est une nation musulmane et l’islam, au contraire de la Chrétienté, a toujours été imperméable aux influences dissolvantes et matérialistes » . Puis du dignitaire nazi Johannes Von Leers, ancien adjoint de Goebbels, responsable de la propagande anti-juive sous Nasser. Devenu musulman sous le nom d’Omar Amine, van Leers reste jusqu’aujourd’hui, avec Genoud et le Grand Mufti, l’une des références absolues de nombreux militants d’extrême-droite convertis à l’islam, dont certains ont empreinté le nom d’Omar Amine, notamment Claudio Mutti en Italie, idéologue néo-fasciste et éditeur des Protocoles des Sages de Sion outre-Alpes. On peut citer également l’ex-journaliste socialiste Ahmad (Albert) Huber, devenu Musulman dans les années soixante dans le cadre de la lutte en faveur de l’Algérie indépendante et de l’Egypte nassérienne, où Huber s’emballera pour la cause révisionniste et néo-nazie après avoir rencontré au Caire Johannes von Leers et le Grand Mufti en 1962, avant de se ranger du côté de l’ayatollah Khomeiny dès 1979…

On oublie trop souvent que l’islamisme et le nazisme - qui se réfère au paganisme germain - communient dans une même détestation de l’héritage judéo-chrétien de l’Occident. Ceci explique les étranges accointances unissant aujourd’hui encore les islamistes et les représentants d’une certaine extrême-droite néo-païenne (ou « nouvelle droite ») tout aussi radicalement anti-chrétienne qu’anti-juive, appelant de ses vœux, comme les Islamistes, à la destruction des sociétés « judéo-maçonniques » et « chrétiennes ».

En fait, les disciples et nostalgiques d’Hitler n’ont jamais fait que suivre les indications du maître suprème, Adolphe Hitler, qui déclare dans son « Testament », rapporté par Martin Bormann lui même au quartier général du Fürher, du 4 février au 2 avril 1945, préfacé par François Genoud : « Tout l’Islam vibrait à l’annonce de nos victoires. Les Égyptiens, les Irakiens et le Proche-Orient tout entier étaient prêts à se soulever. Que pouvions-nous faire pour les aider […], comme c’eût été notre intérêt et notre devoir. La présence à nos côtés des Italiens […] créait un malaise chez nos amis de l’Islam [elle nous] a donc empêché de jouer l’une de nos meilleures cartes: soulever les pays opprimés par les Britanniques. Cette politique aurait suscité l’enthousiasme dans tout l’Islam. C’est en effet une particularité du monde musulman que ce qui touche les uns, en bien ou en mal, y est ressenti par tous les autres, des rives de l’Atlantique à celles du Pacifique. […] les peuples régis par l’Islam seront toujours plus proches de nous que la France, en dépit de la parenté du sang. […]. La France et l’Italie [ont empêché] l’Europe de faire une audacieuse politique d’amitié à l’égard de l’Islam »…

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le dimanche 05 novembre 2006 - 10h37:

Flag : "Le Monde" et le militantisme nazislamiste palestinien (info # 010411/6) [Réinformation]

Par Ilan Tsadik © Metula News Agency

Il est humain et même responsable de plaindre et de s’identifier à des populations civiles paisibles, dépourvues de choix et devant faire face à des forces militaires ayant décidé de les exterminer. C’est ainsi qu’il est naturel d’exprimer son dégoût face au génocide dont a été victime la minorité tutsie du Rwanda de la part des milices génocidaires Interahamwe, de l’armée hutue et de leurs complices, alliés, fournisseurs d’armes et formateurs de l’armée française. C’est pour cela que la Ména, en étroite collaboration avec la Rwanda News Agency, ne lésine sur aucun effort pour faire toute la lumière sur cette collaboration et sur la tentative ininterrompue, par l’establishment français, de cacher la participation de son armée à l’ethnocide, et de nier jusqu’à l’authenticité de la perpétration de cette Shoah africaine.

A Gaza, les choses sont toutefois fort différentes. Il faut une dose certaine de cynisme et faire preuve d’un engagement activiste aux côtés des nazislamistes, pour procéder, comme le fait Benjamin Barthe, d’article en article dans Le Monde, à l’humanisation naïve et béate des agresseurs et des fauteurs de guerre dans ses reportages d’hyper-proximité.

Tout comme il faut être plus animé par la haine totale, absolue et inexplicable du peuple d’Israël que par la seule logique, pour corrompre, quotidiennement, la langue française, au profit de la propagande du Hamas, comme le fait le quotidien qui stipendie Barthe, l’AFP, ainsi que la quasi-totalité des media généralistes de l’Hexagone.

Car ce que Barthe, Colombani et la bulle carmin-verte d’antisémites et de kapos dans laquelle ils évoluent savent parfaitement, c’est que si les intégristes palestiniens ne lançaient pas de roquettes sur les pacifiques agglomérations limitrophes israéliennes, Tsahal ne serait pas aujourd’hui en train d’intervenir à Beit Hanoun. Et qu’au contraire symétrique des objectifs que l’intervention française avait prévus pour les Tutsis au Rwanda, Israël n’aspire qu’à voir les Palestiniens prospérer chez eux.

En d’autres termes, les événements actuels sont la résultante du choix du gouvernement élu de l’Autonomie Palestinienne et de la légitime défense des citoyens israéliens, exercée par l’entremise de leur armée. Or l’existence de ce choix du Hamas fait que le parti pris activiste du Monde et de l’AFP en sa faveur ne participe pas de l’information mais de la propagande pro-nazislamiste.

L’information, quant à elle, consiste à écrire que les individus qui s’étaient réfugiés dans la mosquée Nasser à Bet Hanoun, ces deux derniers jours, n’étaient pas des activistes - en français des militants politiques – ni des combattants. C’étaient de lâches terroristes – des personnes armées qui s’attaquent systématiquement à des civils – dont l’objectif unique consistait à tirer des fusées sur leurs voisins israéliens dans le but d’en éradiquer, ou, au moins d’en blesser, le plus grand nombre possible.

Ces manipulations philologiques incessantes procèdent d’une insulte à toutes les règles notre métier de même qu’à l’intelligence du public. Ainsi, affirmer, comme Le Monde l’a fait ce matin, que les femmes qui se sont rendues à cette mosquée participaient à une "manifestation" [voir] procède d’une contrevérité militante. En vérité, elles se sont rendues sur les lieux à l’appel des radios intégristes que j’ai entendues de mes oreilles, tout comme Barthe et les correspondants de l’AFP sur place, afin de venir servir de boucliers humains, sacrifiées par avance par ceux qui les ont envoyées, à une tentative d’évasion des lanceurs de Qassam. Une tentative visant à briser l’encerclement qui leur était imposé par l’armée israélienne.

La contradiction patente entre les deux titres suivants, issus de la même édition du Monde électronique de ce samedi, devrait donner matière à réflexion à ceux que la vraie information intéresse. Il est toutefois certain que des lecteurs ont pris ces deux affirmations, aux contenus incompatibles, pour des titres relatant deux événements différents :

"A Gaza, des femmes s'interposent entre l'armée israélienne et des activistes"

et

"Tsahal tire sur une manifestation de Palestiniennes".

Il s’agit cependant du seul et même événement. Dans les faits, les terroristes en fuite s’étaient mêlés, habillés en femmes, à une grappe de militantes islamistes qui s’éloignait de la mosquée Nasser au pas de course. Ce sont eux, bien entendu, que les snipers de Tsahal ont visés de leur mieux en tir manuel (au coup par coup).

Il ne s’agissait donc pas du défilé de protestation que Le Monde à évoqué dans le passage qui suit, et encore moins de tirs sur une manifestation, assertion qui dénote quant à elle du délire antisémite absolu :

"Des dizaines de Palestiniennes ont été la cible de tirs israéliens, alors qu'elles défilaient, vendredi 3 novembre, à Beit Hanoun, dans la bande de Gaza, pour protester contre l'offensive israélienne lancée depuis mercredi" (Le Monde) ;

Il ne s’agissait pas non plus d’une "tentative humanitaire" visant à venir en aide à de prétendus "combattants", mais de participer à une opération visant à permettre la fuite de terroristes, non pas "détenus", mais encerclés par Tsahal :

"Ce groupe de femmes se rendait à la mosquée où 60 hommes, auxquels elles souhaitaient porter secours, étaient détenus par Tsahal. Le bilan est de trois tués, dont une femme, et de 25 blessés" (Le Monde).

Pour prendre la mesure des différences entre une guerre visant effectivement au massacre de civils – le Rwanda – et une autre, dans laquelle l’armée régulière d’un pays civilisé fait des efforts afin d’épargner les innocents dans la chasse qu’elle donne à ses ennemis armés, il n’est que de présenter deux chiffres :

Rwanda : 900'000 civils, presque tous tutsis, exterminés en 4 mois.

Israël – Palestine : 5.507 victimes, en 6 ans d’Intifada, juives et arabes, selon les statistiques publiées aujourd’hui même par l’Agence France Presse. Un chiffre qui comprend aussi bien les victimes civiles des attentats contre les bus israéliens, que les terroristes qui les ont assassinées…

Assurément, la qualification d’une guerre, passe aussi par la comparaison des chiffres. A moi de le rappeler ici de manière illustrée aux militants-activistes, instrumentalisant le journalisme fourre-tout, n’importe quoi, et sacrifié au prix de n’importe quelle manipulation....

L’une des clés qui permettent aux journalistes en recherche honnête d’objectivité repose donc dans l’existence ou non d’un choix pour les victimes apparentes d’un conflit. Le choix de ne pas subir de guerre, dans le cas qui nous intéresse au premier plan, existe, en s’abstenant simplement d’agresser, préalablement, systématiquement et sans aucune légitimité évidente, leurs voisins de Sdérot à coups de roquettes.

Mais ce n’est pas le seul choix que les intégristes palestiniens ont effectué. Ils précipitent également leur peuple dans la guerre civile, en réitérant, matin, midi et soir, leur volonté d’exterminer leurs voisins et copropriétaires indiscutables de la Palestine. C’est également, en prenant fait et cause pour les mouvements islamiques palestiniens exterminationnistes, le choix très lourd – et à vrai dire incompréhensible - qu’endossent Le Monde, L’AFP ainsi que la quasi-totalité des media tricolores.

A titre informatif, ce que les boucliers humains-femmes, les "usines à fabriquer des hommes", selon la lettre de la charte du Mouvement de la Résistance Islamique, le Hamas, hurlent sur le lien vers Le Monde, que j’ai cité dans cet article, c’est : "Etbakh el-Yehoud", Egorgez les Juifs ! On est assez loin des descriptions à répétition des Palestiniens angéliques de Barthe… Et à la différence de sa propagande qui se veut journalisme, comme d’habitude dans ce que rapporte la Ména, tout un chacun peut vérifier ce que nous écrivons par un simple clic.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Victor (Victor) le samedi 04 novembre 2006 - 20h41:

Lectures
La Destruction des Juifs d’Europe
Par Raul Hilberg (*)
30/10/06 - - : Shoah

Qui ne connaît l’œuvre monumentale essentielle de Raul Hilberg. Professeur de sciences politiques à l’université du Vermont, légitimement considéré comme « le » spécialiste incontesté de la question, Raul Hilberg a commencé ses recherches sur la Shoah dès 1948. Le résultat de son immense travail n’a pas connu, d’emblée, le succès escompté. Refusé par les grands éditeurs, il rencontra l’opposition de nombreux philosophes, tels Hannah Arendt qui fit refuser le manuscrit par l’une des plus prestigieuses maisons d’éditions universitaires américaines.
The Destruction of the European Jews a été publiée en 1985 à New York et, en 1988, en France.
La nouvelle édition qui vient de paraître est considérée par l’auteur comme mise à jour et définitive.

C’est un travail exhaustif de près de 2500 pages qui nous est proposé. Tout y est ou presque et l’auteur, bien qu’il ait peaufiné à l’extrême, au fil des ans, son analyse, avoue humblement : « En dépit des ajouts et des corrections, l’ouvrage n’est ni complet ni exempt d’erreurs. Tout ce que je puis dire, c’est que j’ai essayé d’écrire le tableau le plus complet et le plus fiable que puisse composer un auteur seul. Tel a toujours été mon objectif principal ».

Le génocide du peuple juif est examiné comme un processus, avec ses étapes successives, ses structures de destruction qu’il convient de définir, ses victimes définies par décret qu’il convient d’identifier. L’expropriation, la concentration, les opérations mobiles de tuerie, les déportations, les centres de mises à mort. Par-delà la dimension éthique d’une catastrophe au demeurant indicible, la Shoah, le génocide des Juifs, qu’il préfère appeler « Holocauste », est d’abord, nous rappelle Hilberg, un fait historique. « En cela, il est justiciable des procédures qu’applique l’historien à ses objets d’étude ». Pendant des années, seul, très peu encouragé à ses débuts, Raul Hilberg a dépouillé des milliers de documents, ceux des procès de Nuremberg, ceux de la Bibliothèque du Congrès, ceux du YIVO Institute, ceux des archives communautaires juives, ceux du United States Holocaust Memorial Museum de Washington, ceux découverts en ex R.D.A, en Pologne, en Ukraine, en Biélorussie, en Russie et dans les pays baltes, ceux, enfin, du Federal Records Center d’Alexandria en Virginie.

Trois axes de recherche ont été définis, trois rôles, en somme : « celui des fonctionnaires allemands qui se transmettaient des mémorandums de bureau à bureau, conféraient des définitions et des classifications, élaboraient des lois publiques ou des directives secrètes et poursuivaient toujours leur implacable action contre les Juifs ; celui de la communauté juive, prise au piège de cette prolifération hostile, et dont nous verrons surtout ce qu’elle fit, ou ne fit pas, pour réagir à l’assaut allemand ; et celui du monde extérieur qui, assistant au drame, en fut par là même, un des participants ». Ces principes posés, on entre dans le vif du sujet pour une lecture longue, passionnante et édifiante. Même pour ceux qui ont beaucoup lu sur la question.

Remontant à l’Empire romain, l’auteur décrit les précédents, les actions destructrices menées contre le peuple juif, qu’il résume ainsi : « Il y a eu, depuis le quatrième siècle de notre ère, trois politiques antijuives successives, celle de la conversion, celle de l’expulsion, celle de l’annihilation. La deuxième apparut en remplacement de la première, et la troisième surgit en remplacement de la deuxième ». Raul Hilberg se penche ensuite sur les antécédents en répondant à la question : « Dans quelle mesure, en 1933, le terrain était-il préparé pour une action antijuive ? ». Dès lors, les fondements sont posés pour un examen en profondeur et en détail de la catastrophe. Les chapitres successifs sont une exploration minutieuse du monde de l’horreur. Des «Structures de la destruction » aux « Réflexions », aux « Conséquences » et aux « Implications » qui permettent d’aborder la question des génocides récents comme celui des Tutsis, en passant par « Les déportations » qui occupent un volume entier, tout est exploré et analysé avec rigueur. Les notes sont nombreuses et très utiles. Des listes nominales et des statistiques complètent l’ouvrage.

Certes, les années ont passé et Hilberg est resté Hilberg avec les défauts qu’on lui a souvent reprochés : la minoration du rôle des résistances juives, son appréciation des questions touchant à l’évaluation des spoliations ou un regard général qui ne semble pas sensible au point de vue des victimes et qui demeure trop indulgent à l’égard du rôle de Vichy.

Reste un monument incontestable, fruit d’une vie de labeur.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Gallimard. Folio Histoire. Septembre 2006. 2414 pages en trois volumes.

http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=7800&artyd=8&stinfo=384.473.25873

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Meurtre d'Ilan : Fofana refuse de se défendre

DELPHINE CHAYET ET CYRILLE LOUIS.
Publié le 31 octobre

(Le Figaro).

En huit mois, l'assassin présumé d'Ilan Halimi a changé d'avocats une dizaine de fois. Intéressé par sa seule célébrité, il refuse désormais d'évoquer l'affaire.

L'enquête sur l'assassinat d'Ilan Halimi, qui se poursuit discrètement, s'est enrichie fin août du placement en détention d'une jeune femme et d'un homme soupçonné d'avoir servi de chauffeur à Youssouf Fofana. Au total, 29 personnes sont désormais mises en examen dans ce dossier - dont 19 se trouvent actuellement en détention provisoire. Par ailleurs, le MRAP vient d'être autorisé à se constituer partie civile.

« QUE je m'exprime ou pas ça revient au même. Qu'est-ce que j'ai à gagner à répondre à vos questions ? » Ce 5 avril 2006 au matin, Youssouf Fofana coupe court à l'interrogatoire entamé, une heure et demi plus tôt, dans le cabinet du juge d'instruction Corinne Goetzmann. Depuis ce jour, l'assassin présumé du jeune Ilan Halimi se mure dans le silence, au grand dam de ses avocats.

En huit mois, l'ancien chef de bande a ainsi épuisé une dizaine de pénalistes. Il a aussi contraint l'administration pénitentiaire à le transférer de Rouen à Lille, le 19 septembre dernier. « Depuis son extradition de Côte-d'Ivoire, Fofana se dit persuadé qu'il va prendre le maximum, confie un avocat parisien, qui vient de jeter l'éponge. Du coup, il refuse tout simplement de se défendre. » Ombrageux, le détenu n'hésite pas à congédier tel avocat ou à courtiser tel autre dont il a lu les exploits dans la presse. « Il m'a contacté au printemps mais lorsque je suis allé le voir en maison d'arrêt, j'ai eu le sentiment qu'il était simplement à la recherche d'un scribe pour écrire ses mémoires », raconte ce pénaliste qui n'a pas donné suite. A cet autre, Fofana n'hésitait pas à écrire, en juin : « Je me permets de vous écrire ce courrier pour vous dire que vous avez assez fait le con »...

Revenu sur ses aveux

Manifestement insatisfait de ses conditions de détention, l'assassin présumé s'est, au printemps, fendu d'une lettre au magistrat instructeur pour s'« étonner » d'être placé à l'isolement, demander à recevoir du courrier et déplorer l'usage des entraves lors des transferts. « Je tiens à vous prévenir d'avance que si je ne suis pas traité comme un prévenu, un peu plus normalement, je ne m'exprimerai pas à l'instruction », menace-t-il alors.

Depuis, Fofana est aussi revenu sur les aveux passés durant sa garde à vue en Côte d'Ivoire. Aux hommes de la police judiciaire d'Abidjan, il avait avoué avoir organisé le rapt du vendeur de téléphones mobiles Ilan Halimi « à des fins financières » - et non antisémite, comme le soupçonne le juge d'instruction. Depuis, il est revenu sur cette garde à vue devant le magistrat instructeur, visiblement sans convaincre : « J'ai été torturé et frappé sur ordre des policiers français. Quand je leur disais ce qu'ils voulaient entendre, ça allait. A d'autres moments, il me dictaient ce que je devais dire. »

Esquissée à Abidjan, sa frêle ligne de défense consiste à n'assumer que le rapt et les séquestrations, pour imputer le choix de la victime et son meurtre à Jean-Christophe S., alias «Craps». Interpellé en avril après plusieurs semaines de cavale, ce complice présumé reconnaît avoir recruté deux hommes de main et fourni la voiture utilisée pour enlever le jeune Ilan. Pour le reste, il livre une version opposée à celle de Fofana, expliquant aux policiers de la brigade criminelle : « Dans le courant du mois de janvier, Fofana est venu me voir. Il m'a dit qu'il y avait quelqu'un à prendre qui avait des sous. Il m'a proposé 30 000 euros. Il m'a dit que c'était un juif, sans plus. Interrogé sur le meurtre, Craps ajoute : « C'est Smiler (un complice présumé, NDLR) qui m'a appris l'issue tragique de cette histoire. Il m'a dit que Fofana avait emmené tout seul comme un grand, le garçon et qu'il lui avait donné des coups de couteau et qu'il l'avait brûlé. »

Recruté l'hiver dernier par la famille Fofana, Me Philippe Missamou explique qu'il assure toujours la défense du principal suspect et se dit convaincu que « Youssouf n'est pas le véritable cerveau de cette bande ». Certains de ses confrères évoquent pourtant la « tendance à la mégalomanie » chez ce prisonnier qui collectionne les coupures de presse sur l'affaire et « rêve de devenir célèbre ». Après une unique rencontre, un pénaliste interprète : « Enfermé dans un sentiment de toute puissance, il ne s'intéresse même plus aux faits qui lui sont reprochés et refuse de les aborder ». Mis en examen pour « assassinat, enlèvement et séquestration commis en bande organisée », Youssouf Fofana encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

http://www.lefigaro.fr/france/20061031.FIG000000084_meurtre_d_ilan_fofana_refuse_de_se_defendre.html