Les raisons du depart des juifs de Tunisie

Discus: Le Depart des Juifs de Tunisie: Les raisons du depart des juifs de Tunisie
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le lundi 05 juin 2006 - 01h14:

A l'age de 15 ans alors que j'étais encore lycéen au lycée secondaire Ibn Charaf à Tunis la guerre du 5 juin 1967 éclatait au proche orient et Tunis s'est soulevée, j'ai déserté l'école pour participer à la manifestation, atteint d'un projectile a la tête au cours de la manifestation je me suis rendu a l'hôpital avec un camarade lui aussi blessé au nez pour nous soigner. J'ai eu droit a huit points de suture et un bandage qui couvrait la tête et une partie du visage . A la sortie je me suis refusé comme me l'a conseillé mon ami de dissimuler ma véritable identité.
quelques semaines après on sonnait a l'appartement , je me précipitais à ouvrir et je me trouvais en face de deux hommes qui me demandaient :
-est ce que c'est là qu' habite Yahyaoui Mokhtar. Surpris et en même temps ravi que des hommes me damait je rependis directement
-c'est moi messieurs
-nous sommes policiers du commissariat du quartier et on veut que tu nous accompagne.
Je n'ai pas compris pourquoi ces policiers me cherchaient mais nullement intimidé je leur demandais d'attendre pour me changer. J'ai mis mon meilleur costume celui de l'Aid dernier sans faire attention à l'inquiétude de ma mère qui me demandait ce que voulaient ces gents et ou est ce qu'ils vont m'amener
-je vais juste les accompagner à côté
En descendant l'escalier il me demandaient ou est mon père pour l'informer.
Au commissariat on me fait pénétrer dans une chambre sombre et sordide ou d'autres personnes plus âgées attendaient.
De leurs conversations j'ai compris qu'on vient de m'arrêter et on me demandait si j'ai manifesté .. si je faisais de la politique ou si j'ai volé.
Mes idées se basculaient et je ne comprends pas pourquoi je dois être arrêter pour avoir manifesté comme tout Tunis l'a fait. Deux heures après on vient nous chercher et on nous embarquaient dans une estafette sombre au vitres grillagés qui nous a ramené tout droit vers la cour arrière du ministère de l'intérieur. Stupéfait je ne fais que suivre les consignes qu'on nous donnaient.

On nous a fait monter par un escalier au cinquième étage ou d'autres gens attendaient. En montant d'étranges bruits des cris et des hurlements nous parvenaient et je commence a pressentir la gravité de ce qui est entrain de m'arriver
l'inquiétude commence à planer, certains pleuraient et il y a même ceux qui ont l'air de s'amuser . J'ai eu l'impression que tous ces gens qui me regardaient chercheraient a savoir ce que j'ai fait et je ne cesse de répéter que j'ai simplement manifesté. Certains me disaient qu'ils étaient pris avec des choses volées,d'autres me racontaient leurs histoires d'une façon plus inquiétante alors qu'il suffisait de dire qu'ils ont manifesté.

J'étais le plus jeune et je ne voulais pas paraître le plus ahuri même si ces cris qui parvenaient d'à coté chaque fois qu'on les oubliaient me font penser que je suis mal tombé avant d'être interrogé on m'a conseillé d'oublier ce qui c'est vraiment passé le 5 Juin dernier et de dire que je rentrais du lycée, que j'étais atteint d'un projectile , que je me suis rendu a l'hôpital pour me soigner , de ne nommer personne avec qui j'ai été, de faire mine de ne rien comprendre de ce qui se passait et de répéter exactement la même version chaque fois qu'on recommence à m'interroger c'était du bonbon et c'est presque la vérité , le moral me revenait et je commençais à espérer de passer la nuit dans mon lit bien douillet et de me vanter demain devant mes camarades de cette aventure qui m'est arrivée.

Je n'osais pas fumer la chaleur me suffoquait en ce temps lourd qui donne l'impression d'une éternité. Quand on vient m'appeler, deux hommes penchés sur une table me questionnaient et transcrivaient ce que je dis sur un papier qui ressemblait à une feuille d'examen et sur lequel ils notaient tous les détails. J'ai donné ma version exactement comme il se devait. Parfois ils s'énervaient et prenaient des airs qui me faisaient peur mais je n'avais pas a demander pardon ni a supplier leur clémence tellement j'étais convaincu que je n'ai rien fait qui pouvait m'incriminer.
A peine ramené là ou j'étais d'autres hommes venaient me chercher et le questionnaire commençait comme si rien n'a été fait. plus insistant sur les détails et plus grossier je commence a balbutier et je me suis trompé sur l'itinéraire que j'ai pris pour rentrer quand on m'a dis que rien ne s'était passé dans le quartier que j'ai indiqué et je me suis trompé également sur l'heure ou ça s'est produit d'autre part je n'ai pas pu justifier pourquoi je me suis rendu pour me soigné a Habib Thameur alors qu'Aziza Othmana était à côté .

La deuxième fois ça a plutôt mal passé et quand on m'a ramené je ne voyais même pas les gens à mes cotés
-alors quoi tu a avoué
-avouer quoi je n'ai rien fait
- tu n'as rien volé
- il ne manquait plus que ça .... je murmurais et tout s'assombrit je ne pense plus a mon lit je n'ai rien mangé de la journée et je n'ai plus faim les vitres qui donnaient sur la rue sont de plus en plus gris comme mes idées
on venaient me chercher plusieurs autres fois et j'ai fini par leur raconter comment j'ai déserté les cours a partir de 10 heure le matin de cette journée d'ailleurs ils avaient toutes les données et comment je me suis rendu avec mes camarades a Bab Souika puis a la grana puis au passage, ce qui c'est réellement passé et comment j'ai reçu un projectile sur la tête a la Rue de Londres alors que des manifestants essayaient de défoncer certains commerces appartenant à des juifs qui à leur tour jetaient des objets à partir des balcons pour les dissuader
j'ai nié la présence de mes amis
-nous nous sommes tous dispersés, la ville était a feu et a flammes, toutes les rues étaient coupées et je ne savait pas comment rentrer
-tu t'es évanoui
-oui
Alors qui t'a porté pour te soigner
L à j'ai buté et j'ai compris par leurs yeux qu'ils savaient que je vais mentir pour ne pas dénoncer mes accompagnateurs. Celui qui m'accompagnait était le fils d'un des agents secrets comme eux et j'ai pensé leur jeter son nom a la figure et voir ce qui va se passer
-j'ai été avec R.B c'est lui qui m'a ramené me soigner
qui c'est ? ou il habite ? qu'est ce qu'il fait?
-c'est le fils de A.B il est connu il travaille comme vous
Un court silence s'en est suivi et j'ai vu leurs yeux se croisaient quand l'un d'eux quitte précipitamment la pièce et j'ai compris qu'il va téléphoner ou le chercher, l'autre c'est plutôt calmé. Je regardais ce qu'il a écris et je me demandait ce qu'il vont faire de tout ce papier qu'ils gaspillaient .Les feuilles accumulées ont finit par former un vrai dossier tout en me demandant ce qu'il va advenir de moi et comment des gens aussi respectables et avec tant d'autorité sont réduits a ce minable métier qui consiste a me persécuter alors que je n'ai rien fait sauf manifester pour une Palestine libérée
à cet age là je n'ai jamais douté qu'il fallait une autorisation pour s'attrouper et crier en pleine rue car on avait l'habitude de le faire chaque fois que l'EST gagnait.

Dégoûté .. épuisé... la gorge sèche et le moral rasé je ne demandait qu'à ce que cela finisse quoi qu'il advenait, je n'ai jamais imaginé de me trouver dans une telle situation et devant de telles personnes qui ont l'air de douter de tout même de mon identité
Vers minuit on nous rassemblait de nouveau et on nous fait descendre sans savoir ou on va nous ramener certains spéculaient et ne parlaient que de prison et de maisons d'arrêt. Moi tout ce que je veux c'est me reposer même si je n'ai jamais passé de ma vie autant de temps sans manger.

Je n'ai pas compté les étages mais j'avais l'impression qu'on a descendu plus qu'on a monté au début.
On nous a ramené dans une pièce ou on nous a dépouillé de tous les objets qu'on portaient même la ceinture et les lacets des souliers des agents en uniforme a la mine sinistre se sont chargés de nous devant une porte métallique qui ouvrait sur une cour sombre on dirait isolée du monde depuis l'éternité et on nous comptai un à un. Une liste a la main chacun signait avant de la remettre a d'autres agents qui nous ont alignés accroupis dos au mur en face d'une une rangé de porte métallique j'était désigné pour la cellule numéro 4 avec ceux qui m'accompagnait et j'ai constaté que l'agent de service a ajouté un chiffre a la craie et inscrivait 49
A peine j'ai senti le grincement de la porte qui s'ouvrait et qu'on a été carrément sauvagement poussés à l'intérieur et la porte s'est claquée . Je ne m'attendais pas a trouver autant de monde dans une cellule aussi étroite qui ne dépassait pas les neufs mètres carrée dans le coin a droite un mur courbé a 1.5 mètre d'hauteur sur une WC sans porte en ciment a même le sol et a son entré un minuscule tube en cuivre coupé a ras le mur ruisselait c'est vers ce tube qu'on s'est tous précipités en basculant les présents qui nous nous chanter la bonne arrivée.


la plus part des présents étaient des étudiants mais il y avait aussi d'autres détenus de droit commun qu'on pouvait distinguer par leurs air plus attristé ou de petits pik-pokets appréhendés en flagrance et qui ne faisaient la plus part du temps que pleurer.
J'étais toujours debout, aucun lit, aucune couverture a se mettre au dessous le sol est noirci en passant mon ongle sur le mur craesseux j'ai l'impression que toute cette saleté ne peut être provoquée par simple négligence d'entretiens ou par la saleté de ceux qu'on détenaient

Toute la surface du sillon était occupé et je devait m'entasser là ou j'ai les pieds . ma première nuit de prison a commencé
je ne sais pas si j'ai dormi après, tout le monde voulait parler et je n'ai pas eu le temps de me sentir seul et de penser a autre chose que celui qui est en train de se passer dans ce trou a rat sombre et plain a craquer il n y a aucune fenêtre et il faisait une de ces chaleurs suffocantes de début juillet à tel point que certains détenus s'évanouissaient. On se ruaient sur la porte a taper pour appeler le gardien qui vient la cravache a la main pour nous faire disperser ceux qui ont la chance de porter le sinistré jusqu'a ce qu'il soit ranimé ont la chance de vraiment respirer nous on se contente d'inhaler un peu d'air frais chaque fois que la porte s'ouvrait .Une odeur de poubelle a la chiotte nous envahissait et a sentir la merde dans la gorge chaque fois qu'on se trouve contraint d'avaler la salive.

C'est puant sale et suffoquant, accroupis on ne trouve pas l'espace pour nous allonger à même le sol noircis a coller sur les vêtement et les mains
C'est inhumain
Quand j'ai demandé "est ce qu'ici on mangeait, tout le monde s'est mis a rigoler
-attend tu va être surpris du menu qu'on va te proposer
La première fois on nous a proposé a chacun un morceau de pain dans lequel on a mis des courgettes râpées cuites dans une sauce saumâtre dont je n'ai pas pu percevoir par le goût la consistance mais plutôt une saleté teinte d'harissa qui tourne au gris
Je n'ai jamais aimé a manger les courgettes de ma vie et comme pour me combler il fallait que je tombe sur ce menu aujourd'hui et ici.
A chaque fois que la garde est changé on venaient nous ranger face au mur a la cravache pour nous compter. Parfois on nous faisait sortir a la cours deux a deux a la file indienne pour être immédiatement recomptés a l'entrée par l'équipe qui prend la relève.
Je n'ai jamais perçu le visage d'un geôlier j'avais l'impression d'être devant des masses sans visages tous ont le même ton le même costume les mêmes attitudes et les même mots on est devant des robots agités qu'on oubli chaque fois la porte fermée. c'est a leur agitation qu'on compte le temps dans ce sous sol des geôliers du protectorat français aucun rayon de lumière du jour ne peut pénétrer c'est une obscurité continue qu'on n'arrive plus a fractionner en jour et nuit on perd la perception du temps . Quand quelqu'un demande a un nouveau arrivé l'heure qu'il fait on demande aussitôt après de quelle journée et est ce qu'il fait jour ou nuit.
Le seul problème qui me préoccupait est que je ne comprend plus pourquoi je suis ici et je me fais rassurer en me disant qu'on va bientôt me chercher.

A mesure que le temps passait je ne pense plus qu'a ce foutu pays et on a de quoi passer vingt ans d'histoire de tous ceux que renfermait ce trou d'enfer et a les entendre tous je me disait que je suis le moins accablé si quelqu'un doit être libéré. Cette nuit continue et entrecoupée d'atroces cris qui nous parvenaient, je ne sais d'où, comme des démons qui nous hantaient.
Un éclair d'arrêt du son dans la chambre et puis chacun reprend a chuchoter et le brouhaha reprenait de plus belle.
On ne se posait pas de questions, on entend puis on reprend.

Certains visages devenus terrassés d'autres font mine de ne rien entendre de particulier et pourtant les cris deviennent de plus en plus aigus et insistants personne ne cherche a spéculer sur ce qui est entrain de se passer
quand les cris cessaient, des bottes lourdes passaient devant notre porte et on entend des gémissements, une porte qui grince et le son de la clef parfois des chahut de quelqu'un qui proteste alors qu'on le tabassait Dans la cours avant de l'amener et puis le même son roque est saccadé qui devient de plus en plus aigu jusqu'a ce qu'il se tait et la machine reprenait à nouveau le même refrain meublant ainsi notre captivité.

Personne n'est venu me chercher ni pour me libérer ni pour me torturer. En moi même je me disait qu'il n'est pas question de les laisser me torturer des qu'ils vont venir m'amener je vais leur dire tout ce qu'ils voulaient m'entendre avouer même s'ils cherchaient a m'entendre avouer que je complotait pour tuer Bourguiba. J'avais déjà compris que le véritable ennemi c'est bien ici et non Israël et comme je suis pris je me suis dit tant pis pour mon sort et je devais me considérer comme mort et par conséquent il n y a aucune de raisons de les laisser s'acharner sur mon corps avant de me tuer et a ce que j'ai cru comprendre de ce que j'entendais je ne devrait m'attendre a aucun pardon ou pitié c'est une machine a coller des crimes à des accusés sans la moindre importance de leurs identité.
Un vol c'est cinq ans.
Si c'est par effraction c'est le double 10 ans
Si on est impliqué dans un complot contre la sûreté de l'état c'est la perpétuité et si on est pris pour quelqu'un de leader c'est la corde ou le peloton.
Le temps passait.
Pas de visites, ni avocats ni parents le moindre intervenant je commence a m'attendre à moisir là pour longtemps.
Je commence alors à m'intéresser a ceux qui on fait du prison, c'est plus spacieux et moins puant il y a même des lits ,la télévision, la promenade, des douches et on peut même acheter du tabac et certains caprices si on a de l'argent, on mange mieux et on peut recevoir le coiffeur et je sais également que maman va m'apporter les chose que j'aimais le plus, en tous cas probablement meilleures que si j'étais a ses côté.

La prison devient ainsi une meilleure alternative que j'attends avec impatience même si je devais la payer par quelques coups de bâton dans la salle de gémissement.
Je me suis ainsi préparé à être inculpé , je me suis moi même incriminé car sinon on m'aurais lâché. Je ne m'arrête plus sur le fait que je n'ai réellement rien fait et que je suis plutôt victime que malfaiteur on est vite pris par la logique du tortionnaire et je me suis déjà condamné à partir du moment qu'il me haïssait et qu'il a tous les pouvoirs et s'ils est sans aucune pitié .
J'ai eu également parfois envie de pleurer mais je me reprenais de peur de sombrer dans la dépression et je reviens toujours a la question qui me tourmentais si malgré tout un jour je venais à être relâché comment je vais faire face a mon père et a tous les gens du quartier . Pour un homme qui sort de prison le problème est qu'on ne cherche pas à savoir ce qu'il a fait mais d'où il venait il va toujours porter la marque de prisonnier comme une femme violée. A cette époque on ne distinguait pas encore les prisonniers d'opinion de ceux de droit commun.
Une fois que je me suis fait à l'idée d'avoir été oublié, la porte s'ouvrit et mon nom est annoncé pour la sortie du cachot avec une dizaine de mes compagnons. On ne nous a fourni aucune explication sur la raison où le lieu où on va être amenés. Nos gardiens nous mènent en procession vers la porte où on a laissé nos effets puis on a été menottés et dirigés vers l'étage supérieure.
Dans la cours qui donnait sur la ruelle par laquelle on est passé la première fois on chuchotait qu'on va nous amener au tribunal ou en prison, pour moi la destination m'est indifférente la lumière du jour me redonnait de la vie alors que là où j'étais la mort envahissait.
Je n'aurais pas pu tenir longtemps sans la moindre notion de l'espace ni du temps

Nous avons dépassé tous les fourgons cellulaires et nous nous dirigeons vers le grillage de la sortie avec nos gardien et en gardant toujours nos menottes. Je sentais l'affront d'être ainsi conduit et exposé en plaine rue. j'ai cru apercevoir mon père parmi les bandeaux de l'autre côté du grillage dans la rue et cela m'a mis dans un état de désolation et de mépris qui m'a fait perdre tous mes sens et mon esprit.

En réalité on nous conduisait vers un autre bâtiment a coté où nous avons encore monté les escaliers et nous nous sommes trouvés dans une pièce ou il y avait des couvertures empilées.
a peine libérés de nos menottes que nous nous sommes précipités sur les couvertures. j'en ai pris deux que j'ai jeté sur le sol et sur lesquels j'ai pu enfin m'étaler. j'avais envie de dormir a l'infini et d'oublier cette vie.

Qu'est ce que tu fait , viens , on doit encore t'interroger !
Je sursaute voila encore ce calvaire qui va recommencer .L'officier paraissait éduqué et donnait l'impression d'accomplir juste une formalité, cela me rappelle le premier interrogatoire du dernier étage du ministère alors que cette fois-ci je ne me sens plus en moi la force de tenir ce nouveau défi.

Il me tend le PV et me demande de le signer; je reste planté sans oser lui demander ce que je devais faire après
maintenant tu sors tu est libre de partir.
Je n'ai pas trouvé des mots à ajouter et je me suis dirigé vers la porte , les escaliers , personne ne m'arrête j'ai descendu et me voila enfin dans la rue , j'avais l'impression d'être étranger sur les lieux alors que ma maison est à moins de 500 mètres d'ici quand je me suis repris je suis déjà parvenu a la TGM et j'ai compris que j'étais déboussolé et que j'ai pris le sens contraire de la direction ordinaire.
Cette histoire dont j'ai essayé le plus fidèlement de rapporter les faits et mes états d'esprit qui l'ont accompagné m'ont marqué depuis lors d'un seul désir fuir ce pays ou je ne me trouve plus.

J'aurais aimé rentrer a Ksar Haddada et vivre dans les grottes des montagnes ou je suis né en paysan ou en berger avec des gens simples prêt a tout céder sauf leur dignité mais les jours ne peuvent être déclenchés à rebours et je me suis fait à l'idée que pour trouvé un espace de liberté il faut immigrer . Objectif qui n'a pu être réalisé qu'une dizaine d'années plus tard une fois licencié je me suis trouvé libéré d'une double autorité.
Celle de mon père qui n'a pas voulu me lâcher et ce pays auquel je ne me reconnaît plus par raison ou par obsession , mon expérience précoce m'a fait acquérir une lucidité prématuré que subir la tyrannie dans un pays sous développé détruit l'essence même de notre humanité c'est un système qui a sa logique propre, qui agit sur notre mentalité pour nous amener a finir immanquablement a l'aliénation. France Fanon nous a tout dévoilé et comme je ne suis pas un adepte de la théorie de la violence j'ai cherché a démissionner de ma nationalité devenue synonyme de médiocrité car la vie est liberté.
J'aurai aimé raconter l'itinéraire qui m'a ramené et qui me fait tenir le combat que je mène avec autant d'âpreté et de conviction alors que actuellement je suis l'un des rares interdits de sortie de ce même pays , mais vu que le texte devient déjà assez long et peut être qu'il vaudrait mieux le terminer sur un sentiment d'inachevé pour ne pas en tirer des conclusions et se garder de donner des leçons car l'important est au-delà de notre esprit , il est dans nos émotions.

Mokhtar Yahyaoui - 5 Juin 2002
http://yahyaoui.blogspot.com/2002_06_01_yahyaoui_archive.html


Name:Mokhtar YAHYAOUI
Location:Tunis, Tunisia
Juriste Tunisien, avocat auprès du barreau de Tunis. Magistrat révoqué suite à une lettre adressée au Président de la république, président du CSM revandiquant un statut d’indépendance de la justice. Président du Centre Tunisien pour l’Indépendance de la Justice (CTIJ) et membre de l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP). Militant indépendant pour un État de Droit en Tunisie. Persécuté et interdit de quitter le pays depuis Juillet 2001

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Djerbien28 (Djerbien28) le jeudi 27 avril 2006 - 08h45:

Bien venu a Djerba c'est une île de Paix et de fraternité.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moha2212 (Moha2212) le mardi 28 février 2006 - 01h54:

je suis tunisien musulmant et j'aimerai bien voir les juifs tunisiens revinr à leur pays d'origne notre belle tunisie st ce que vs pensez que c possible

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Iskanderben (Iskanderben) le jeudi 15 décembre 2005 - 11h21:

Ce débat me passionne, j'aimerais vraiment connaitre les details du départ de la communauté juive tunisienne, je sais qu'il y a eu les deux guerres du moyen orient qui ont été determinantes dans ce départ, mais je reste étonné de voir comment les juifs tunisiens continuent a exister dans les consciences en Tunisie, mes parents (j'ai 33 ans) et les gens de sa génération parlent de vous avec beaucoup de nostalgie. Mon pere vivait à Tunis, à Bab Jazira, et il ne cesse de parler de cette époque ou les tunisiens de toutes confessions ou races vivaient ensemble. Je suis tunisien arabe qui meconnais l'histoire de mes concitoyens juifs...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nahimnissim (Nahimnissim) le jeudi 13 mai 2004 - 07h43:

j ai quitte la Tunisie en 1957. j ai habite a
l ariana et je suis en israel a beer-sheva.
j ai fais mes etudes au lycee carnot a tunis.
En israel j ai continue mes etudes .
j etais instituteur .durecteur d' ecole puis j'ai ete nomme inspecteur au ministere de l'education en israel.
toute ma famille habite en Israel/ et voila,,,

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par 12356789 (12356789) le samedi 24 mai 2003 - 13h29:

J`ai quitter TUNIS a la fin de l`annee 1950
j`etais membre de la gordonia dontle siege etait
a la rue de france et le reve etait zionout et alia depuis je vis en isrel apres 7 ans au kibouts

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Hector Chemla (Lapidh) le lundi 11 novembre 2002 - 20h05:

Afin de relancer le debat et de permettre de completer d'une maniere plus exhaustive le dossier
sur "Le depart des Juifs de Tunisie", je vous invite a apporter vottre temoignage par exemple
en donnant les raisons qui vous ont amenes a quitter la Tunisie.
Si vous avez des documents ou des articles qui ont ete ecrits a ce sujet, vous pourriez eventuellement en donner les references.
Afin de ne pas encombrer Adra, je vous invite a utiliser le site destine a ce sujet en suivant le chemin :Discussion--> Sujets en cours --> Le depart des juifs de Tunisie --> Les raisons du depart des juifs de Tunisie.