Nostalgies Coloniales....

Discus: Le Depart des Juifs de Tunisie: Nostalgies Coloniales....
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Iskanderben (Iskanderben) le jeudi 15 décembre 2005 - 11h12:

Je reviens d’un séjour en Tunisie et une discussion avec des gens de la génération de mon père et aussi de mon grand père m’a marquée. La Tunisie avant l’indépendance. En abordant ce sujet, les yeux se sont tout à coup illuminés. Tous évoquaient cette période avec une nostalgie d’une convivialité sociale et d’une mixité raciale révolue : les juifs, les maltais, les siciliens, les espagnols, les gitans… A ma grande stupeur, ces communautés ne vivaient pas dans des ghettos, mais dans un même quartier toutes ces races et ces confessions différentes se côtoyaient. En écoutant le fleuve d’anecdotes que l’on mentionnait, je restais stupéfait et constatais que cette période leur rappelait la joie et une vie de quartier d’une richesse inouïe. C’est alors que j’ai posé la question fatidique : « mais alors la vie était mieux avant l’indépendance ? »… la réponse est tombée comme une sentence sans appel : « sans nul doute, sans aucune comparaison ! ».

C’est tout de même déconcertant, non seulement de se rendre compte que l’on puisse être nostalgique de la colonisation mais surtout qu’à aucun moment n’ait été fait mention de quelque injustice du colon français, ceux la vivaient dans un autre monde, celui des privilégiés, la vie du peuple était pauvre mais on ne se souvient que d’un style de vie joyeux, varié grâce aux différentes races et cultures présentes. Et ça personne n’en parle dans les livres d’histoire… Même les cinéastes n’en parlent que très peu ou très mal (ref. : Un été à La Goulette - Ferid Boughedir - 1996), je trouve dommage que cette période de notre histoire soit si mal connue, cela ouvrirait un peu plus les esprits et ferait un peu réfléchir sur les positions trop figées et convaincues de certains.

Extrait de mon Blog: Un Tunisien à Madrid
http://iskander.over-blog.com