Archive jusqu'au 16/mars/2003

Discus: Forums Harissiens: Janet : Archive jusqu'au 16/mars/2003
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Serge Castro (Serge) le dimanche 16 mars 2003 - 21h16:

Shalom Henri,

Elle en a eu des boules de miel, des vrais, puis
elle a eu des manicotti et des makrouds et toutes
sortes de gateaux Tunes, c'est peut etre
meme une des dernieres choses qu'elle a goute.
J'etais a Paris pour trois jours, je savais de
son desir, elle m'avais meme dit que Henri le lui
en avait promit. Pour etre certain je suis
alle, accompagne d'un collegue devenu ami de la
famille, (mon cher ami Edmond) nous avons
traverse Paris dans un des embouteillages
terribles, pas de parking, du bruit et des feux
rouges, mais Edmond me disait: "T'en fais pas,
c'est une Mitzvah, il faut le faire.." Nous
sommes alle chez Nani.

La premiere fois pour moi. Nous
avons choisi tout ce qu'elle aime. Tellement que
j'ai du laisse quelque affaires dans l'hotel pour
prendre mes gateaux precieux.

Maman les a goute, elle etait a l'hopital ce jour
la. "C'est Fitoussi, tu vois.. il s'est rapelle."
J'ai dis: "oui Maman, C'est Fitoussi, il pensait
a toi, vas y, voila la boule au miel que tu
voulais tant".

Elle n'en a mange qu'une petite goutte. Elle
essaya le makroud. "C'est bon, mais le miel a
coule partout, ils ne sont plus tres frais..". -
- "Non Maman, ils sont d'hier, ils seront
meilleurs demain".

Nadine, ma chere soeur les a re-trempe dans du
miel fait expres ce meme soir. Pendant une heure
les odeurs de Tunis et des gateaux au miel on
rempli de nouveau sa belle maison sur le Hudson.

J'etais la, anxieux, pres de Maman, de nouveau
tres tot le lendemain.
Il me semblait que j'etais redevenu
l'ecolier qui attend que ses parents examinent
ses cahiers d'ecole.. "J'ai les gateaux, Maman,
tu vas les aimer maintenant, ils sont tout
frais." Elle etait encore plus faible cette
matinee. Quand meme, elle se pencha, examina et
demanda de s'assoir. Une fois assise elle gouta
de nouveau. J'etais devenu un peu rouge et
angoisse. "c'a va, ils sont bon". C'etait un
cent sur cent. J'avais gagne. Elle les aimait,
bien qu'elle n'en a eu qu'une tres petite
bouchee.

Donc Merci Henri, et merci a tous. Janet les a eu
ses gateaux Tunes au miel.
Serge

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 16 mars 2003 - 20h19:

Confession d’un « sans parole »

J’ai longtemps correspondu avec Jane, nous avons très souvent conversé au téléphone, j’ai eu le privilège de parler avec Nadine sa fille, avec Serge son fils ; j’ai été un de ses premiers amis à apprendre qu’elle souffrait d’un méchant mal.
Je lui avais promis de venir lui rendre visite à New York, j’avais même situé sur le plan de la ville, le quartier, la rue où elle habitait.
Je lui disais… Elle me disait….
Elle me racontait ses joies, ses déceptions, ses enfants, son trajet depuis Tunis.
Si vous saviez comme elle était fière de sa progéniture !
Elle ne savait pas s’extérioriser, et quand elle s’abandonnait, c’était pour les blâmer.
Vous dire qui était son préféré, elle les aimait tous de ce même amour maternel, bien Tune.
Quand nous avons été plus « intimes », je lui racontais mes escapades à Belleville, et pour mettre plus de folklore à mes récits, j’en rajoutais.
Je lui parlais de l’odeur de vanille qui embaumait le boulevard, dès 7 heures du matin, des gens qui mangeaient des beignets au miel dans la rue, de ceux qui parlaient fort, de ceux qui s’interpellaient d’un trottoir à l’autre, du marchand de beignets à l’huile, du boulanger au pain italien.
« Vous êtes un criminel » me disait-elle.
J’en riais, elle s’énervait.
Elle me demandait des textes de chansons, je les lui expédiais ; et allongée sur son lit, elle chantait.
Quelquefois, probablement à cause du mal qui la minait, elle m’appelait pour me dire des choses pas gentilles, je ne comprenais pas.
Je devais aller lui rendre visite en mars, elle m’attendait.
Elle me disait être en pleine forme, que nous irions nous promener à NYC, que nous mangerions au restaurant, qu’elle me ferait visiter sa ville qu’elle détestait.
Des projets, des projets.
-Dis-moi, mon fils, combien de temps lui reste-t-elle à vivre, toi qui avais parlé avec Serge, lui qui t’avait donné des indications sur son mal, tu dois le supputer, tu es cancérologue, il faut me le dire.
-Papa, nul ne peut le dire, le supposer, chaque cas est un cas, je ne peux pas me prononcer, cela m’est interdit.
Un contretemps a retardé notre rencontre, je le lui annonçais.
-Vous n’êtes pas de parole, Henri.
-Jane, j’ai eu un empêchement, je viendrai en automne, c’est promis.
-Je ne voudrais pas de vous pour me fermer les yeux.
Alors, le 28 février, elle m’a appelé pour me demander de lui expédier des makrouds.
J’ai préparé un paquet et je l’ai envoyé par Chronopost, en faussant le descriptif du colis.
Le paquet a été bloqué à la douane, il m’a été retourné.
Quelques jours plus tard, Jane m’appelle pour me demander si j’avais expédié les friandises.
Je lui racontais leur mésaventure.
-Tant pis, m’a-t-elle dit, cela ne fait rien. Au revoir !
J’attendais un nouvel appel de sa part, il ne vint pas.
Le jour de sa mort, alors que nous ne le savions pas encore, Albert me demandait de ses nouvelles.
Je n’en avais pas.
Je le rappelais quelques instants plus tard pour lui dire qu’elle était décédée.
Vous aviez raison, Jane, je n’ai pas tenu parole.
Je suis sincèrement désolé.
Adieu !

Henri Fitoussi.
h.fitoussi@wanadoo.fr

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Rachco (Rachco) le dimanche 16 mars 2003 - 13h58:

SERGE CASTRO- Cet amour filial discret, contenu, est d'une émouvante beauté.
Que D repose l'âme de votre maman et qu'elle continue de veiller sur vous. Amen

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 16 mars 2003 - 11h51:

'....J'veux qu'on chante..§§§§....j'veux qu'on rit
quand on m'ettra dans le trou..§§§§.!'

Non... ! T'es pas dans un trou, tu es dans le coeur de ceux qui t'aimes ma chère Janet...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 16 mars 2003 - 09h53:

'....Pour moi, jusqu'au jour de mes funerailles, je ne croirais pas que je suis malade.....

Ton corps était peut être malade Janet, mais c'est l'esprit qui reste sein, la preuve...? C'est que nous en parlerons souvent. Ton optimisme vaut témoignage.

Il est traditionnellement parlant que pendant 7 jours, après les prières d'usage dans la maison du défunt, la famille et les amis parlent de ce dérnier. Rappelant certaines de ses anecdotes qui
nous ont fait sourire. On dit aussi que 'La dehka dji ââlla rass èl miyet...' (Que la plaisanterie arrive souvent en prèsence du défunt ( au mot à mot.)
Durant donc 7 jours, l'enfant de la Goulette parlera de Janet.

Albert.

Si vous avez des anecdotes marrantes sur elle, racontez les, ici.Merci.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Yossi (Yossi) le dimanche 16 mars 2003 - 09h51:

Mon cœur saigne, je pense à vous jour et nuit.

Kaddish pour Janet CASTRO.

Ytgadal véytkadash shéméh rabba.
Béâlma di véra khirou'téh, véyamlikh malkhoutéh, véyatsmah’ pourkanéh, vékarèv meshih’éh.
Bé h’ayékhone, ouvyomékhone, ouvh’ayé dékhol beth Israël baâghala, ouvizmane kariv.
Vé imrou AMEN !
………
Que soit magnifié et sanctifié Son grand Nom dans le monde qu‘Il a créé selon Sa volonté, quIl établisse Son règne, et fasse éclore Son salut, et approche Son Messie, de nos jours et du vivant de toute la Maison d’Israël.
Bientôt et dans un temps proche.
Et dites : AMEN !
Que Son grand Nom soit béni à jamais, et d’éternité en éternité.
Que soit béni, loué, célébré, vénéré, exalté, honoré et glorifié le Nom du Saint béni soit-Il, au dessus de toutes les bénédictions, cantiques, louanges et paroles de consolation prononcés en ce monde.
Et dites : AMEN !

ADIEU JANE!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 16 mars 2003 - 09h02:

'....Comme il n'y a pas de date prevue ou une fin prevue, j'aurai voulu que mes amis et mes ennemis harissiens me connaissent en photo ...!

Même une date de naissance n'est jamais prévue Janet alors quand à la fin , c'est comme un peu le tirage d'une loterie. Ce n'est pas nous qui tournons la roue, nous n'avons ni chiffre ni heure ni numéro gagnant, nous sommes tous des immatriculés perdants d'avance puisque le lot que nous allons tirez plus tard ressemble étrangement à la fin d'une vie. Reste à savoir comment la notre va ressembler.
Quand à vos ennemis, ils deviennent tous des amis une fois qu'on est parti. On retient seulement les bonnes choses et vous en avez dis certainement plus que vous ne le pensez. Et puis je vais vous dire quelque chose ,même le bey se faisait insulter durant son absence et comme, nous sommes tous des fantômes nous avons eu tous droit à vos éloges .Après tout qui peut prétendre ici péter plus haut que son postérieur...!
ALBERT

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 16 mars 2003 - 08h49:

REFLEXION
'...La mort est une véritè que la vie ne démentira jamais...' Tant qu'elle existera.
ALBERT

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le dimanche 16 mars 2003 - 06h36:

Voici un passage de communication que j'ai eu recemment avec Janet.

"Tres cher Jack

Vous avez peut-etre su que ma fidelite a harissa a ete interrompue par un affreux diagnostic que les docteurs du plus grand hopital oncologique du monde m'ont armee : un cancer auquel je ne m'attendais nullement.

Pour moi, jusquau jour de mes funerailles, je ne croirais pas que je suis malade.

Comme il n'y a pas de date prevue ou une fin prevue, j'aurai voulu que mes amis et mes ennemis harissiens me connaissent en photo

ca sera des soupirs de joie et peut-etre de peine ,car puisque j'etais LA CRITIQUE,tres peu de harissiens m'aimaient ou m''appreciaient.

Jane"

Moi Janet, j'aimais votre style direct, votre facon de dire cette verite enrobee de tout votre talent et votre finesse pour l'ecrire. Des qualifications qui vous vaudront toujours le titre de vraie Tune et Harissienne d'honneur.

Bachlama sister

Jaco Halfon

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Yael Deitz (Mexico) le dimanche 16 mars 2003 - 05h50:

A LA FAMILLE ET AMIS DE JANET Z''L
J'apprend a l'instant l'affreux malheur.
Le seul vrai drame est la mort de quelqu'un qu'on aime.
Je prie pour vous, du fond de mon coeur, en demandant a D.ieu de vous aider a supporter cette terrible epreuve.
Janet, que tu reposes en Paix a Yerouchalaim.
AMEN

Yael

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Serge Castro (Serge) le dimanche 16 mars 2003 - 00h54:

Shabbat Shalom a vous tous, Amis lointains mais
si proches....
C'est avec un immense plaisir que j'ai lu les
belles histoires et les mots d'amour postes sur
le site tant aime par ma Maman. Je connaissai
quelques unes, comme celles des moustiques du
Nil, et son interet pour les vaches Suisses..
Mais je n'ai jamais voulu croire a bien d'autres
qu'Elle voulait me raconter pourtant.
J'ai passe beaucoup de nuits et de jours tres
proche d'Elle dernierement, en lui massant les
pieds qui etaient toujours de glace ou le front
devenu si pale et la peau si mince et presque
transparante, comme une feuille de papier tres
fine et delicate. Puis elle respirait de plus en
plus vite, et plus difficilement, mais ses yeux
et son esprit etaient reste les memes, jusqu'a la
fin, percants et intelligents, penetrants votre
ame comme des couteaux.

Elle devenait se plus en plus belle, oui, je
sais, c'est surprenant, elle toujours si chic et
parfaite, sentant si bon. Soudain si faible et
perdue dans ce grand lit d'hopital.. de trop
d'hopitaux, je la trouvais pourtant si calme et
douce a certains moments. Elle avait peur aussi,
et peut etre c'est ca qui la rendait si feroce ou
combative - c'est comme ca que tous les docteurs
et les nurses la decrivait: combative (j'espere
que ca se dit en Francais..) - et nous essayions
de la calmer, "repose toi maintenant Maman, je
suis la, je m'occupe.." Elle ne dormais plus.
Elle avait tellement de choses a dire et de
details a controler.

Elle etait devenue si belle, et je le lui disait.
Moi qui n'a jamais ose avant. Moi, qu'Elle
appelait "le critique" car j'ai toujours dit les
verites, meme quand elles faisaient tres mal. Je
la trouvais vraiment plus belle et douce, et je
pleurais en lui ajoutant quelques gouttes d'eau
glacee dans sa bouche ouverte, du compte-goutte;
ou de la creme sur ses joues sechees.

Je pouvais la regarder de tres pres, et lui
baiser le front, tres delicatement, meme le
dernier soir. Et pourtant les nurses et la
docteur nous avait telephone pour nous dire
qu'elle etait inconsciente depuis ce matin.
J'etais alle quand meme, de nouveau cette route
de 300 miles depuis la Pennsylvanie j'usqu'a New
York, c'etait devenu la Via Dolorosa, Jerusalem.
J'avais si peur de rentrer, comme toujours, sans
savoir comment j'allais la trouver. On m'avais
prevenu qu'Elle "n'etait plus la.." bien que
vivante encore. Elle a ouvert ses yeux tres
doucement, leur couleur etait devenue tres opaque
mais je les trouvais meme plus vert, ils etaient
moins marrons et beaucoup plus clair comme si une
immense etendue s'ouvrait maintenant derriere ce
regard faible. Je ne pus penser qu'a une chose:
"Elle respire encore et elle est si belle" et je
le lui dit. Elle me regarda tres faiblement.

Les yeux ne s'ouvrient qu'a moitie.. Elle pris
ma main, puis tout mon bras avec sa main. Une
seule main. Elle n'arrivait plus a joindre les
deux ensemble. Elles etaient devenues si
enflees. Ces mains qui etaient toujours les plus
fines et delicates que je connaissai. Les mains
d'une Reine, YEDEI MALKA. (C'est des mains comme
les siennes que je recherchai quand j'ai choisi
ma femme).

Et soudain, tres faiblement, Elle a dit
sa premiere phrase ce jour. Elle qui ne
reagissait plus a rien pour plus de 24 heures: "
enleve cette cravate.." oui, j'etais encore en
cravate, venu a toute vitesse de mon bureau ce
jour. Non, Elle ne me voulait pas different de
son Serge, son "troisieme". Les nurses ne m'ont
pas cru.

...Enfin, je vais y aller. Merci encore pour
votre amour. Je suis sur qu'elle vous a amuse,
et vous a rendu tristes des fois. Le Rabbi nous
demandai si il y avait quelque chose qu'on
voulait raconter pendant son enterrement, j'ai
pense que seulement une blague, mais alors, une
blague vraiment tres salee serait ce qui
lui ferait le plus plaisir a cette instant et pas
des pleurs.

Alors riez, et amusez vous bien, Elle sera la a
nous observer (et nous critiquer, tellement de
fautes d'ortographe, Serge) pour toujours,
Amour, Serge

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Fernand. (Fernand) le samedi 15 mars 2003 - 23h08:

Que ton âme repose en paix, Janet.