CHEVII CHEL PESSA'H




La Torah decrit l'ouverture de la mer rouge dans les mots suivants : "Vehamayim lahem 'homa miyminam oumismolam".
Ceci signifie : "Et les eaux furent pour eux une muraille, de leur droite et de leur gauche".

De facon peu habituelle, la Torah nous repete deux fois cette description, a quelque versets d'intervalle.

Si le but n'avait ete que de sauver le peuple d'Israel de ses poursuivants, une simple ouverture et de la terre seche pour passer auraient ete suffisantes. 
Quel est donc le but de ce miracle supplementaire, que l'eau se soit transformee en murailles de chaque cote ?

Le principe selon lequel D-ieu n'opere pas de miracle inutile est connu. Force est donc de dire que ce miracle lui-meme a une importance fondamentale dans l'ouverture de la mer. Ceci explique egalement que sa description ait ete repetee une seconde fois.

Le Midrach nous dit qu'au moment de l'ouverture de la mer une accusation spirituelle pesait sur le peuple juif. L'accusation etait que les juifs ne s'etaient pas mieux comportes que les egyptiens, les uns comme les autres etaient en Egypte plonges dans l'idolatrie. En effet, les  enfants d'Israel etaient descendus en Egypte  jusqu'au 49eme degre d'impurete. Ils ont eu en Egypte des enfants qui pratiquaient egalement l'idolatrie, et ceci a amene cette accusation contre la nouvelle generation.

Le Midrach repond a ce sujet :
"Qu'est-ce qui a donc sauve les enfants d'Israel, de leur droite ou leur gauche".
"De leur droite", c'est la Torah, comme il est dit: "De leur droite, une loi de feu ...".
"De leur gauche", c'est la priere, qui est appelee le service du coeur et les tephilines, que l'on place sur le cote gauche.
C'est a dire que par le merite de la Torah qu'ils allaient plus tard accepter, du service divin qu'ils allaient etre appeles a effectuer, "de leur droite et de leur gauche", ils purent effectivement meriter l'ouverture de la mer.

La question qui se pose ici est la suivante: Pourquoi la droite et la gauche etaient-ils tous deux necessaires ? Le merite de la Torah n'aurait-il pas suffit ?

La reponse a cette question peut etre trouvee dans l'essence meme de l'ouverture de la mer.
Ce miracle n'avait pas pour seul but le sauvetage du peuple juif des egyptiens. D-ieu aurait alors pu le sauver d'une autre facon.
L'ouverture de la mer est aussi une allusion au devoilement divin qui l'a accompagne. La mer represente ce qui recouvre, qui cache. 
L'ouverture de la mer est ainsi une allusion au devoilement du divin. Il est ainsi dit que chacun a pu voir lors du passage de la mer un devoilement superieur a celui du "char celeste" qu'a connu le prophete Ezechiel.

Comment ont-ils pu obtenir ce si grand merite d'un devoilement illimite ?
Par le merite du service divin, qui est lui  aussi illimite.

Quel que soit le niveau auquel on a pu acceder par le service divin selon de l'un des deux cotes, de la droite ou de la gauche, il est possible que l'on n'ait rien fait de plus que de suivre sa propre nature, son attirance vers l'etude de la Torah, l'aspect intellectuel, ou au contraire vers l'attachement par la priere, l'aspect emotionnel.
Lorsque par contre on parvient au service de D-ieu dans ces deux domaines, "de la droite et de la gauche", il est alors clair que l'on a depasse les limites de sa propre nature et que le service de D-ieu releve alors d'un don de soi authentique.

Le fait que la mer se soit tenu comme une muraille ne consiste pas en un second miracle, separe de l'ouverture elle-meme. Il vient au contraire reveler l'essence de l'ouverture de la mer: la transcendance des limites du monde naturel, l'elevation du service divin effectue dans les deux domaines opposes, la droite et la gauche.
Un tel service constitue la preparation au retrait definifif du voile qui domine le monde et au devoilement du Machia'h. Alors la gloire de D-ieu sera devoilee, et comme le dit le prophete, "toute chair verra ensemble que c'est la bouche de D-ieu que parle".

Pessa'h cacher vessamea'h,
Chlomo

chlomo@libertysurf.fr