LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Histoire et mémoire

Présentation de l’Unité de recherche : Histoire et mémoire

De l’Université de Tunis I.

L’Unité de recherche : Histoire de mémoire est composée d’enseignants-chercheurs et de doctorants de plusieurs institutions universitaires tunisiennes, elle est rattachée à l’Université de Tunis I et ses activités se déroulent à la Faculté des Lettres de Manouba . Outre l’encadrement des jeunes chercheurs qui préparent des mémoires de D.E.A. et des thèses de doctorats, notre groupe de recherche a été ces deux dernières années l’initiateur de deux rencontres internationales qui avaient traités de l’histoire de la communauté juive de Tunisie.

La première rencontre a eu lieu au mois de février 1998, à la Faculté des Lettres de Manouba (Université de Tunis I) . Cette manifestation a été la première du genre qui soit organisée au sein de l’université tunisienne. Son thème central a été : Histoire communautaire, histoire plurielle : La communauté juive de Tunisie. Les textes des 25 communications présentées au cours du colloque ont été réunis dans un livre de 310 pages qui porte le même titre et qui a été édité à Tunis en mars 1999 par les soins du Centre de publication universitaire (Tunis). Au cours de ce premier colloque l’accent a été mis sur les sources et sur les méthodes de cette histoire des juifs de Tunisie, de même qu’une large place fut donnée à la présentation de l’état actuel de nos connaissances sur les traces de la présence juive en Tunisie au travers des différentes époques depuis les phéniciens jusqu’à nos jours

La seconde rencontre a eu lieu au mois de mars 1999 à Paris –Sorbonne autour du thème : Les relations judéo-musulmane en Tunisie du Moyen-Age à nos jours. Les actes de cette deuxième rencontre sont en cours de publication et la sortie du livre est prévue pour le mois de mars 2000. Dans les communications qu’ils ont présentés au cours de cette manifestation, les historiens universitaires tunisiens ont abordés un ensemble d’interrogations et de réflexions sur la profondeur et les limites des relations entre les deux communautés juive et musulmane dans des contextes sociaux et historiques différents. Du Moyen Age à nos jours, de la ville au milieu oasien en passant par le milieu rural, de l’élite au milieu populaire, du champs des croyances et de la culture à celui des échanges économiques, des approches en terme d'individu à celles des groupes et collectivités, les contributions ont tenté de multiplier les angles d’approche en focalisant prioritairement sur les sources musulmanes.

En tant que Groupe de recherche tunisien, nous considérons qu’il est du devoir des historiens de reconstruire et de s’interroger sur l’ensemble des éléments constitutifs de notre histoire nationale. Cependant, les historiens savent l’importance de la multitude des apports et la diversité des interférences dans le parcours de l’histoire. Dans cette perspective, les différents travaux présentés au cours de ces deux rencontres ont essayé de montrer que l’histoire des juifs de Tunisie, ne participe pas uniquement à cette quête des itinéraires particuliers de ces minorités et communautés qui ont fait la « mosaïque » Tunisie, bien plus elle relève plus largement d’une de reconstruction de la mémoire collective sans tabou, sans exclusive ni mutilation. Notre démarche intellectuelle se veut un dépassement à la fois des occultations et des visions tronquées de l’histoire mais aussi des écritures partiales qui rappellent les temps de la littérature de ghetto. De ce fait, nous assumons l’histoire des juifs de Tunisie comme une partie intégrante de l’histoire de la Tunisie.

C’est pour cette raison nous ne pouvons concevoir notre recherche que dans une démarche scientifique ouverte. C’est dans le même esprit que nous avons cru à l’utilité de cette belle expérience d’organisation conjointe de ces rencontres avec nos amis et collègues français de la Société d’histoire des juifs de Tunisie, présidée par Claude Nataf d’autant plus que presque la majorité d’entre-eux sont natifs de la Tunisie .

Convaincu du fait que ce savoir historique que nous sommes en train d’écrire devrait être la synthèse et l’expression d’une convergence d’efforts communs dans la diversité des éclairages et des sensibilités, nous avons accueilli favorablement l’idée que se joignent à cette « aventure scientifique », les collègues des universités israéliennes, d’autant plus qu’un nombre de juifs originaires de Tunisie vivent aujourd’hui en Israël. Diverses sources s’accordent pour estimer le nombre de juifs ayant quitté la Tunisie pour Israël entre 1948 et 1955 à 20.000 personnes. C’est parce que la science ne reconnaît pas les frontières, nous croyons que les recoupements et les croisements des regards de tous les historiens, sérieux et objectifs, indépendamment de leur nationalité et dans la diversité de leurs approches, pourraient enrichir et mieux connaître, non seulement l’histoire des juifs de Tunisie, mais aussi l’histoire globale de la Tunisie. Bien plus, l’étude des composantes minoritaires et marginales d’une société se révèle souvent, comme une entrée nécessaire, pour l’explication des attitudes majoritaires d’une société et de ses comportements collectifs.

Il est incontestable que ces deux rencontres ont contribué à l’enrichissement des connaissances et ont permis le renouvellement des approches sur l’histoire de la communauté juive de Tunisie. Elles ont permis également un échange sérieux entre les chercheurs et historiens qui s’intéressent à cette histoire des juifs tant en Tunisie, en France et en Israël. Elles ont ouvert des perspectives de collaboration scientifique au niveau individuel et collectif entre les chercheurs appartenant à ces trois pays.

Il est à signaler enfin que notre équipe poursuit ses recherches sur les multiples apports des différentes communautés religieuses, ethniques et linguistiques à l’histoire plurielle de la Tunisie. C’est dans cette perspective que nous organiserons à Tunis, du 1^er au 4 mars 2000, un autre colloque international ayant pour thème : Les communautés méditerranéennes de Tunisie.

Pour plus d’informations sur les deux rencontres déjà organisées, sur la nouvelle rencontre que nous organiserons au mois de mars prochain et d’une manière générale sur les activités et projets de notre Unité de recherche nous vous prions de bien vouloir écrire à l’adresse électronique suivante : kaz.habib@planet.tn

Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un email a : jhalfon@mediaone.net

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