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Le bruit et la fureur

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par Avihai Becker, Ha'aretz

Hébron a été une fournaise d'anarchie et de haine durant la semaine qui a suivi le meurtre de Shalhevet Pass, et les soldats de Tsahal ont dû combattre sur deux fronts.

Le meurtre de la petite Shalhevet Pass, dix mois, à Hébron, a éclipsé les rapports concernant le colon qui a tenté de poignarder Amihai Sasson, un soldat de la brigade paramilitaire Nahal de Tsahal. "Je suis sous le choc de ce qui se passe ici", a déclaré Sasson, quelques heures après l'incident. "La police a fait monter un détenu [ juif ] dans ma jeep et les résidents, qui ne voulaient pas me laisser l'emmener, ont entouré le véhicule et refusé de me laisser partir. Ils se sont mis à nous crier - il y avait deux membres de l'unité spéciale de police avec moi : "dévoyés", "haïsseurs de Juifs", "Nazis". "Maintenant regarde ça", a-t-il dit, en sortant un objet pointu de sa poche. "C'était quelque chose qui était censé vous tuer, et non juste vous égratigner."

La confrontation a eu lieu sur la Grand'Place d'Hébron. "Soudain, quelqu'un avec une mauvaise lueur dans les yeux s'est approché de moi", poursuit Sasson. "Il a ouvert la porte côté conducteur et a essayé de me poignarder avec l'objet en question, dont il s'était déjà servi pour crever les pneus de la jeep. Si je n'avais pas été vigilant il me l'aurait enfoncé dans le cou. Instinctivement, je lui ai poussé la porte au visage et il est tombé. J'étais terrorisé.
J'avais déjà armé mon fusil pour tirer sur lui, mais les commandos de police avaient bondi et s'étaient jetés sur lui en me criant: 'Ne tire pas! Ne tire pas!' Si je n'avais pas été sur la défensive, j'aurais pris ce truc dans le cou. Comme il était tombé de sa main, je l'ai ramassé, ainsi les gens ne diraient pas que j'ai inventé tout ça - et également comme souvenir de la colonie juive d'Hébron." (l'agresseur de Sasson n'a pas été arrêté.)

La brigade Shaham du Nahal a quitté le secteur d'Hébron, ce soir-là, après une demi-année de service en cet endroit. "Les gens en Israël sont endormis", affirme Sasson. "Ils n'ont aucune idée de ce qui se passe ici. Toute mon attitude a changé du fait de ce que j'ai vu à Hébron.
Jusqu'à cette saleté qui m'est arrivée, je peux dire que j'avais beaucoup d'admiration pour les colons. Ma façon de voir était passablement orientée à droite."

Non loin de là, sur la place centrale donnant sur le voisinage juif, appelé Avraham Avinu (Abraham le Patriarche), Miriam Levinger hurlait des obscénités. Cette fois, la cible était un membre de l'unité spéciale de police, dont les cheveux blonds ont apparemment amené Levinger à penser qu'il n'était pas un juif correct au plan de la Halakhah. "Va en Ukraine", lui criait-elle. "Le sang n'est pas encore sec et vous êtes déjà là pour maltraiter les Juifs !
D'où êtes-vous? De Kishinev ? De Chmielnicki ? [camps de concentration nazis, en Pologne].
Est-ce que ce n'est pas suffisant ce que vous déjà avez fait aux Juifs là-bas, maintenant il faut que vous veniez sur la terre d'Israël pour nous frapper? Une importation ukrainienne, directement de Kishinev, le sang n'est pas encore sec. Pas de pardon pour vous, tas de merde, attardés mentaux, paillassons des Arabes, Goyim [païens], Dieu ne vous pardonnera pas !"

"Foutez le camp d'ici !" scandaient les amis de Levinger, tel un choeur grec, après chaque phrase, "Foutez le camp d'ici !" Marges folles

Durant la semaine qui s'est écoulée entre le meurtre de l'enfant en bas âge et son enterrement, Hébron a été une fournaise d'anarchie et de haine. En l'absence d'Arabes sur lesquels exhaler leur colère -- en raison du couvre-feu --, les colons ont déversé leurs insultes sur Tsahal, la police des frontières et la police régulière. Dans le dock des chameaux, à côté du vieux marché, des bandes d'enfants, à peine âgés de 10 ans, erraient, armés de barres de fer, de
marteaux et de jerricans de kérosène, vandalisant tout sur leur chemin. Ils arrachaient les serrures des portes des magasins abandonnés, mettaient le feu à leur contenu, détruisaient leurs installations. La campagne de destruction, à laquelle les filles ont également participé, a continué sans interruption. Quand, de temps en temps, un soldat essayait de stopper les
jeunes émeutiers, parfois ils n'en tenaient pas compte, mais le plus souvent ils réagissaient avec une brutale impertinence. Le cri de "Nazi !" est depuis longtemps devenu courant ici.

Ce qui se passe maintenant à Hébron ne devrait pas surprendre ; dans une large mesure, c'est le résultat de la politique constante des autorités qui consiste à ne pas regarder les choses en face. Plus d'un commandant de la brigade d'Hébron a réalisé une carrière brillante sur fond de relations étroites avec les colons, et en considérant le problème des "extrémistes" comme un phénomène négligeable et marginal. Quand, pour la dernière fois, un commandant de Division de la région Judée-Samarie ou du Haut Commandement a-t-il publiquement condamné le comportement de colons qui méritaient une sanction, et pas seulement à Hébron ? Personne n'a été plus indulgent que le chouchou des colons, l'adjoint au Chef d'Etat-Major et prétendant à la couronne, le Général de Division Moshe (Boogie) Ya'alon.

Tous ceux qui n'ont pas intervenus et n'ont fait rien sont directement responsables de l'humiliation actuelle de l'armée à Hébron. La colonie juive tente de créer l'impression que leur colère est seulement une réaction à l'attitude, prétendument violente, de l'unité spéciale de police, mais les colons rendent également la vie infernale au soldats de Tsahal. Pas au même degré, mais infernale tout de même.

Le commandant du bataillon Shaham, Yehuda Fuchs, conteste énergiquement cette description de la situation. "Je n'ai aucun problème avec eux", affirme-t-il. "Il y a treize ans, devant le Mur Occidental, j'ai prêté serment de défendre les citoyens d'Israël au péril de ma vie, et je suis fier de le faire, même si mes amis de Tel Aviv ne comprennent pas comment je peux veiller avec plaisir sur ceux-là mêmes qui me traitent de Nazi. Mes opinions n'ont aucune pertinence en la matière. Je ne suis pas le policier de l'Etat d'Israël, je suis seulement un soldat. La position morale que j' assume ne concerne que mes subalternes. Je ne suis pas ici pour juger les opinions personnelles, je suis ici pour permettre à des personnes d'exprimer leurs opinions." Agitation extérieure 
Quelques heures avant que le commandant de compagnie, le capitaine Yisrael Amid, ne remette la responsabilité de la rue principale à une compagnie de parachutistes, il a fait des rondes auprès de ses hommes dispersés deux par deux aux points de friction, pour s'assurer que la fatigue des soldats ne se traduirait par aucun relâchement de leur vigilance. La compagnie du Nahal a été mobilisée en mars 2000 et, six mois plus tard, elle a été envoyée dans les
Territoires, où ils sont restés depuis. Ce matin et la nuit précédente, la compagnie s'est affairée à pourchasser des groupes de colons qui avaient escaladé les collines d'Abu Sneina, d'où est parti le tir qui a tué la petite fille en bas âge.

Tandis que les adultes s'occupaient d'Abu Sneina, les jeunes restaient à l' arrière pour s'occuper des magasins à l'entrée du marché. "La situation actuelle ne reflète absolument pas ce qui se passait l'an dernier", souligne Amid. "Il y a quelques sérieux démagogues ici, mais ces émeutes ne sont absolument pas représentatives. C'est une minorité bruyante qui est responsable de la mauvaise réputation de l'implantation d'Hébron. Vous ne verrez pas la majorité silencieuse impliquée dans les troubles". Quand un de ses soldats, le seconde classe Boris Plotnikov, tente de stopper ce vandalisme effréné, les enfants réagissent en le menaçant, en empoignant son fusil, en le harcelant et en le maudissant.

Les colons qui attaquent le quartier d'Abu Sneina comptent sur la protection de l'armée, affirme Amid. "S'ils savaient que Tsahal avait décidé de ne plus du tout mettre en danger des soldats, j'imagine qu'ils n'essayeraient pas. La nuit dernière, ils se sont divisés en plusieurs groupes dans cette direction, et nous avons suivi ceux qui ont tourné à gauche. Ce n'est pas un hasard si la totalité du groupe qui avait couru vers la droite s'est repliée et nous a rejoints par derrière".

Alors que le commandant de bataillon parle d' "éléments extérieurs" dans le camp des colons, Amid, le commandant de compagnie, impute à des éléments extérieurs les tirs des Palestiniens d'Abu Sneina. "Ceux qui tirent d'Abu Sneina ne sont pas des résidents du quartier", dit-il.
"Ici et à Beit Jala [ ville de la rive occidentale dont les tirs sont dirigés vers le quartier juif de Gilo à Jérusalem ], des unités de miliciens des Tanzim viennent de l'extérieur, exécutent leur besogne et se sauvent. Le meurtre de la petite fille [ juive d'Hébron ] a brisé un tabou -- nous croyions tous qu'ils ne nuiraient pas aux colons, plus d'ailleurs par crainte des colons que de Tsahal." Gâchette légère

Pendant que nous parlions, trois tirs ont été entendus en provenance du quartier d'Avraham Avinu. Un groupe d'enfants courait le long de la rue principale. "C'est une diversion", a dit Amid à propos de ces déplacements. Il a 25 ans et habite Natufa, une localité "tour de guet" située au sommet d'une colline, en Basse Galilée. "Je prends énormément sur moi pour garder la
distance; la règle est de ne pas prendre les vociférations comme s'adressant à ma personne. Que n'ont-ils pas crié sur moi, et plus d'une fois ! Très rapidement vous apprenez à devenir étanche, à traiter tout cela comme un jeu. Après tout, il est clair que c'est une situation dont vous n'avez pas la solution à portée de main."

Le bataillon Shaham a un épais dossier de rapports de presse concernant des incidents qui donnent l'impression que ses soldats ont la gâchette facile. D eux heures avant l'évacuation d'Hébron, Amid prend le temps de faire un inventaire spirituel. "Dans mes briefings à la compagnie, j'ai toujours souligné à propos de l'attitude à adopter envers la population arabe, que ce sont avant tout des êtres humains". Mais cela n'a pas empêché que Jaabri Jadallah, 50
ans, soit blessé et qu'on ait dû l'amputer après qu'il ait été atteint par des tirs de soldats postés au barrage routier, sur le marché du centre d'Hébron, incident qui a été filmé par un caméraman d'Associated Press.

"De notre point de vue, c'était un regrettable incident", dit Amid, qui reconnaît les fautes commises, comme cela s'est avéré plus tard. "C'était un civil qui circulait pendant le couvre-feu et qui n'a pas répondu à une sommation. Ce qui est très regrettable, c'est que des soldats frappent un civil et non un terroriste. Nous avons étudié l'épisode à fond, nous n'avons pas tenté de dissimuler quoi que ce soit, et nous en avons tiré des leçons importantes
pour la poursuite de notre mission, particulièrement sur la manière de distinguer un suspect d'une personne innocente. Dans les longs entretiens que j'ai eus avec le soldat qui a ouvert le feu, il m'a dit qu'il avait eu peur que le type s'approche et essaye de le poignarder. A sa décharge, je dois dire que tout cela s'est produit durant la première semaine où la compagnie était Hébron, nous ne savions pas encore à qui nous avions affaire et n'avions pas vraiment d'expérience."

Le soldat en question a été suspendu et envoyé au quartier général du bataillon. L'affaire a alors été confiée à la police militaire; le soldat a été renvoyé à sa compagnie et l'enquête n'est pas encore terminée. À la suite de cet incident, le commandant de bataillon a été convoqué par le chef d'état-major pour fournir des explications sur ce qui s'est produit.
Tsahal a publié une vidéo explicative qui a mis en lumière les leçons à tirer de ce malheureux incident, et il la tient à la disposition de toutes les unités qui sont chargées de combattre dans les territoires. Epreuve de force avec un bandit armé

Que le bataillon ait apprécié ou non, ses actions ont été totalement 'couvertes' par les médias. A Hébron, il y a un photographe presque dans chaque rue. Le conflit est l'objet de reportages mondiaux réalisés en direct par des équipes de CNN, de NBC et de la BBC, qui courent au coude à coude avec les soldats. Fréquemment, un sentiment de découragement s'emparait du bataillon: les hommes estimaient que les interprétations de certaines de leurs actions étaient présentées sous un jour négatif. Tel fut le cas de l' élimination de Khaled Ghanem, un homme recherché pour avoir fréquemment tiré sur l'implantation juive d'Hébron.

Ghanem a été arrêté à un barrage de route, installé de manière inopinée par le bataillon auxiliaire, à la jonction du village de Halhoul, à côté d' Hébron. Il a été fouillé et menotté.
Alors qu'on l'emmenait à la jeep qui devait le conduire en prison, il a profité d'un instant d'inattention des soldats pour s'enfuir à toute jambes. "Les soldats lui ont crié de s'arrêter", rappelle le commandant du bataillon". Comme il n'obtempérait pas, ils ont tiré dans sa direction sans chercher à l'atteindre, mais il a continué à courir ; il faisait déjà noir, et l'homme était sur le point d' entrer dans l'agglomération, quand le commandant du bataillon auxiliaire a mis un genou en terre et a tiré trois projectiles, dont l'un a atteint le fuyard.
Il a alors appelé une ambulance, qui a transporté le blessé à l'hôpital."
Le reproche du commandant du bataillon concernant le comportement de ses troupes se limite aux événements qui ont précédé la fuite de Ghanem, pas à ce qui s'est passé ensuite. "Par souci humanitaire, ils ne lui ont pas bandé les yeux, un moyen simple qui l'aurait empêché de fuir.
Dans l' intervalle, le frère de Ghanem, qui était avec lui au moment de l'incident, a alerté une équipe de télévision et a inventé une histoire à laquelle le public a cru, et selon laquelle nous sommes censés avoir tiré de sang froid sur un terroriste menotté. Au lieu de nous féliciter pour avoir capturé un terroriste qualifié, la presse a tout confondu et nous a condamnés."

La même chose s'est produite après un accrochage au cours duquel une figure légendaire d'Hébron, Shaker Hassuna al-Husseini, a été tué. Avant même que le bataillon ait été en service dans le secteur, ils avaient entendu des récits concernant le téméraire "bandit armé". A chaque émeute, il apparaissait soudain parmi les manifestants, tirait quelques balles vers les soldats et disparaissait jusqu'au prochain incident. A la mi-janvier, ils se sont trouvés face à face avec lui, au cours d'une opération conjointe avec la police des frontières. Le sergent Y., de Jérusalem, qui a été impliqué dans l'accrochage, analyse l'exécution de l'opération, qui s'est transformée en débâcle sur le plan de la propagande :

"Soudain, parmi les pierres et les cocktails de Molotov, on nous a jeté une charge explosive.
Durant une seconde, nous avons été sous le choc, mais ensuite, nous nous sommes repris et nous nous sommes précipités dans la ruelle pour essayer de trouver le terroriste. Il se tenait là, armé de son pistolet, et fut stupéfait de nous voir. A ce moment-là, naturellement, nous n'avions pas encore réalisé que c'était le célèbre bandit armé. À peine cinq mètres nous séparaient de lui. Nous avons tiré sept fois avant qu'il puisse même réagir, puis, nous l'avons
traîné hors de la ruelle et un médecin a constaté sa mort. J'ai réellement éprouvé un sentiment de satisfaction ; de notre point de vue, c'était un grand succès."

Le matin suivant, en ouvrant le journal, ce fut pour lui la consternation. Une photographie de l'agence Reuters le montrait, souriant, tandis qu'il traînait l'homme mort : ce qui n'était guère à son honneur. Les soldats, qui espéraient être félicités pour cette opération, n'ont rien trouvé de tel dans le journal. "Ce qui me blesse", dit le sergent Y. "C'est que c'était un terroriste des Tanzim, qui ne mérite aucun respect. Par contre, je dois entendre les journaux parlés nous présenter comme ceux qui sont censés être en tort." Une victoire écrasante

A Tel Rumeida, dans l'implantation juive d'Hébron, le Palhod, la compagnie-vedette du bataillon, faisait ses préparatifs de départ. L'équipement avait été stocké et emballé, la relève des parachutistes était déjà là, l'ambiance était au soulagement et à la délivrance d'une pression pesante. C'est alors que le commandant de compagnie, Ro'i Sheetrit, a consacré quelques minutes à l'analyse du séjour du bataillon à Hébron, qui a surtout consisté en confrontations incessantes avec les Palestiniens et s' est achevé sur des efforts pour empêcher les colons de décharger leur colère sur les Arabes.

"Naturellement, ce n'est pas la tâche dont nous rêvions", a dit Sheetrit. "La situation ici est très étrange et compliquée. D'abord vous les repoussez [les 'colons' juifs], en faisant un raisonnable de la force ; ensuite, ils plaisantent avec vous autour d'une tasse de thé et vous serrent la main. Aussi, leurs commentaires ne m'ont jamais tracassé, et quand ils m'ont traité de Nazi (cela venait de quelqu'un qui n'est pas de l' implantation d'Hébron), j'ai rigolé."

Il n'est pas contrarié par les plaintes des colons à propos de la prétendue mollesse des réactions de Tsahal. "Notre victoire ici est écrasante", affirme-il. "Le bataillon Shaham connaît parfaitement sa valeur. Si l'on tire sur moi, je riposte avec 40 balles. J'ai pleine autorité et entière discrétion de réagir par un tir disproportionné. Ce n'est pas une coïncidence si tous ceux qui ont essayé de nous avoir ont échoué. Voici le quartier d'Abu Sneina, à 300 mètres de nous, et j'ai à ma disposition des armes qui me permettent de jusqu'à une distance de trois kilomètres. Notre résistance ne sera affectée ni par le Tanzim, ni par le Hamas, ni par le meurtre de la petite fille, ni par les, attaques terroristes de l'extérieur.
Il est important que le public [palestinien] comprenne que nous leur causons ici des dommages qui mettent Arafat face à un problème sérieux."

Toutefois, Sheetrit se hâte de préciser : "Nous ne devons pas être arrogants. J'ai eu un soldat que j'ai viré de la compagnie pour une seule raison : la vie humaine n'avait pas de valeur pour lui. Un Palestinien n'est pas automatiquement un ennemi. Quand un gamin [palestinien] vient jusqu'à nos positions pour rafler les restes de nourriture sur les plateaux distribués aux
soldats, je ne puis pas rester indifférent envers lui. Des familles sans médicaments, des femmes qui portent de l'eau dans des jerricans, une ambulance qui arrive avec une personne malade -- quoi, vous ne les laisserez pas passer parce qu'il c'est le couvre-feu ? Après vérification, je leur assure même une protection, pour empêcher toute confrontation avec les habitants de l'implantation juive. Il y a des choses que j'ai entendues de la part des
Palestiniens qui ont vraiment touché le coeur. Nous devons être fermes, mais nous devons également savoir où se situent les frontières.". Anéanti

Au cours des dernières heures dans l'oeil du cyclone à Hebron, le secteur que Tsahal définit comme le plus complexe de tous, ils rêvaient déjà du moment où enfin, après une demi-année, ils pourraient dormir sans leurs uniformes. Un décompte officieux attribue au bataillon la mort de 10 Palestiniens armés, la plupart d'entre eux par des tireurs embusqués ; la découverte de deux
bombes qui visaient l'autobus 160, qui fait le trajet de Jerusalem-Hébron ; et contrecarré une attaque terroriste contre Idna.

"Il n'y a pas un soldat dans le bataillon qui n'a pas essuyé un tir, ou à qui riposté à un tir", affirme le commandant du bataillon. Dans les actions de combat qui ont eu lieu durant six mois consécutifs, le bataillon a perdu deux de ses combattants, le lieutenant David Chen-Cohen et le sergent Shlomo Adishana, qui ont été tués au village d'El Khader, au sud de Bethlehem.
Outre le bébé Shalhevet Pass, deux autres personnes, Rina Didovsky et d'Eliahu Ben Ami, ont été tuées dans le secteur dont le bataillon était responsable, qui au début de l'Intifada était la région de Beit Haggai. Tous deux ont été tués par des tirs effectués à partir d'une voiture.

"De manière générale, après trois mois de service sur ce front, les soldats semblent effacés", reconnaît le commandant du bataillon dit. "Cette fois, malgré le fait que la mission était deux fois plus longue que d'habitude, ils en sont sortis plus forts." La seule énigme que Fuchs n'a pas encore résolue est la suivante : comment se fait-il qu'un bataillon de "mauviettes", comme
il les appelle, soit devenu le symbole de la violation des règles dans les médias, alors que Tsahal n'a que des éloges pour son travail. Quand la compagnie d'Amid a quitté Hébron, les résidents de l' implantation juive ont pris congé des soldats sur ces mots : "Revenez bientôt" et des sourires très significatifs. Après une brève période de formation, le bataillon Shaham
prendra position sur le front-nord -- bien qu'une brève enquête révèle que la plupart des soldats préféreraient retourner à l'action à Hébron. Le Liban qui, il y a un an faisait les gros titres des journaux, est maintenant totalement !
passé de mode.

© Avihai Becker, Ha'aretz Magazine, 2001
Traduction française de Menahem Macina pour CJE 


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